Les battements du cœur et les contractions utérines sont deux indicateurs essentiels pour confirmer la santé du bébé et le bon déroulement de la grossesse.

 

Le cœur de bébé : un élément à surveiller dès la vie embryonnaire

Lorsque la grossesse débute, il faudra attendre 28 jours pour constater l’activité du cœur de bébé. Pendant les premiers jours de la vie embryonnaire, l’œuf fécondé va d’abord migrer vers l’endroit où il s’implantera dans l’utérus. À 20 jours de vie intra-utérine, l’ébauche de son cœur va se dessiner grâce au développement du tube cardiaque. Les premières contractions cardiaques se manifestent aussi, bien qu’il s’agisse encore d’une esquisse de cet organe.

À partir de la 6ème semaine d’aménorrhée, le cœur de bébé qui se contracte sera visible à l’examen échographique. Mais comme cet examen n’est pas systématiquement prescrit à cet âge de la grossesse, la maman ne pourra souvent le voir qu’à l’examen de la 12ème semaine d’aménorrhée. C’est un grand moment puisqu’il indique que votre embryon vit et qu’il se développe parfaitement.

 

Comment se passe le monitoring du cœur pendant la grossesse ?

Le cardiotocographe, l'instrument utilisé dans le monitoring, est constitué de deux sondes que l’on place sur le ventre de la future maman. La première est une sonde à ultrasons, comme pour l’échographie, qui sert à détecter le rythme cardiaque du fœtus. C’est au médecin de trouver l'endroit idéal pour la placer en fonction de la position du bébé. Le dispositif donne une indication sur les variations de la fréquence cardiaque qui sont retranscrites sur papier, via un graphique.

 La seconde sonde du cardiotocographe sert à mesurer l'intensité et la fréquence des contractions utérines. On la place sur la partie inférieure du ventre de la maman et on la fixe avec une sangle. Le capteur enregistre les variations de pression de la paroi abdominale faisant suite aux contractions. Ces données sont également retranscrites sur un graphique papier.

 Ce qui reflète le bien-être de l'enfant, ce n’est pas la mesure instantanée de son rythme cardiaque, mais plutôt les possibles variations de la fréquence cardiaque. Un battement constant n’est pas nécessairement signe de bonne santé, et vice versa : ce qui intéresse le médecin, ce sont les variations du rythme cardiaque pendant tout le temps de l’examen.

 Il est donc très utile de comparer l’évolution du rythme cardiaque en fonction des contractions utérines. Si le ralentissement des battements cardiaques est important pendant les contractions, surtout en début d’examen, cela peut être le signe que le bébé souffre. La situation est donc préoccupante à ce stade.

En revanche, des altérations brusques du rythme cardiaque (toujours dans des limites raisonnables) en réponse aux contractions en fin d'examen sont plutôt normales ; il s’agit là d’un phénomène purement physiologique.

 Dans les cardiotocographes classiques, les deux sondes sont reliées à l'appareil par un câble ; la future maman est donc obligée de rester assise ou couchée. Les appareils de nouvelle génération, en revanche, bénéficient d’une connexion wi-fi, moins contraignante pour la future maman qui reste alors libre de ses mouvements et peut rester debout. Il existe également des cardiotocographes spécialement conçus pour le travail.

 

Monitoring cardiaque pour la surveillance de jumeaux

Il existe des cardiotocographes spécifiques permettant de mesurer simultanément le battement cardiaque de deux fœtus dans le cas d’une grossesse gémellaire. Ces appareils sont munis d'un capteur destiné à détecter les contractions utérines et de deux sondes à ultrasons qui servent à mesurer les rythmes cardiaques.

Le médecin applique les sondes sur le ventre de la future maman, au niveau du dos des jumeaux. Sur le papier, le résultat est détaillé sur trois lignes : l’une pour les contractions et les deux autres pour les mesures des fréquences cardiaques.

Dans les centres qui ne sont pas équipés de ce type de dispositifs, on recourt à la méthode traditionnelle : la mesure est d’abord réalisée sur un enfant, puis sur l’autre. C’est plus compliqué quand il y a plus de deux bébés.

 

Le monitoring pour surveiller le cœur de bébé : quand le faire ?

Bien que ce test puisse être utile dès la 30ème semaine de grossesse, il est surtout recommandé à partir de la 37ème semaine. Si aucune anomalie particulière ne le justifie, une surveillance du rythme cardiaque fœtal hebdomadaire est recommandée. Cette fréquence est maintenue jusqu’au début du travail.

 Chaque séance de monitoring dure en moyenne une demi-heure. Durant cet examen, il arrive que le bébé soit en train de dormir. Dans ce cas, la pulsation cardiaque est ralentie et très régulière. Le médecin est parfois amené à réveiller le bébé en massant doucement le ventre de la maman ou en lui donnant une boisson sucrée.

 Si le résultat du test n’est pas tout à fait satisfaisant et laisse un doute, le médecin peut prescrire d'autres examens comme une échographie ou un doppler permettant de vérifier l’alimentation en oxygène du fœtus à travers le placenta.

 Pendant l’accouchement, on réalise habituellement un monitoring toutes les demi-heures. Cependant, si les circonstances l'exigent, le monitoring peut être réalisé en continu. Certains établissements préfèrent d’ailleurs cette dernière option qui leur permet de réagir immédiatement en cas de détresse fœtale.

 

Évolution et anomalies du rythme cardiaque de l’enfant

Autour de la 8ème semaine de grossesse, lorsque l'on commence à pouvoir détecter les premiers battements de cœur par échographie, le rythme cardiaque est d’environ 100 battements par minute. À la 10ème semaine de grossesse, il est de 170. À mesure que la grossesse évolue, il diminue. Il passe à 150 battements par minutes au cours de la 15ème semaine de grossesse. La fréquence cardiaque continue ensuite à diminuer progressivement, atteignant 140 battements par minute au cours de la 20ème semaine de grossesse. Au moment de la naissance, la fréquence normale se situe à 120 battements par minute.

 À mesure que l’enfant grandira, son rythme cardiaque va ralentir. Au moment de la puberté, celui-ci rejoindra la fréquence cardiaque d’un adulte qui est de 80 à 100 battements par minute.

 

Monitoring du cœur fœtal : un examen essentiel quand bébé tarde à naître

En cas de dépassement du terme, le monitoring est un examen de référence à la fin de la grossesse. Il aide à vérifier le rythme cardiaque fœtal en combinaison avec une échographie et un doppler. Ces deux autres examens permettent de voir le volume du liquide amniotique ainsi que le flux sanguin entre l’utérus et le placenta.

En effet, passer au-delà du terme présente des risques pour la santé du bébé en raison de la diminution des apports de nutriments et d’oxygène par le placenta. Les risques augmentent à partir du troisième ou quatrième jour suivant la 41ème semaine. Une surveillance étroite devient alors capitale pour la santé de la mère et celle du bébé.

 

Les limites du monitoring cardiaque : les faux positifs

Le monitoring présente le désavantage d’un pourcentage élevé de faux positifs. Plusieurs études ont démontré que dans 75 à 80% des cas, les anomalies détectées au cours de l’examen ne correspondaient pas vraiment à une souffrance fœtale. La conséquence directe en est une augmentation injustifiée du recours à la césarienne et à l’accouchement médicalisé.

 

En cas de doute, certains examens réalisés en plus du monitoring aident à réduire le pourcentage de faux positifs. 

- L'oxymétrie du pouls fœtal. Elle consiste à appliquer un capteur, in utero, sur la joue ou sur le front du bébé, pour mesurer la concentration d'oxygène dans le sang. Cet examen non invasif pour l'enfant exige toutefois certaines conditions : le bébé doit se trouver en position céphalique, la future maman doit avoir perdu les eaux et le col de l’utérus doit être dilaté d’au-moins 2 cm.

- L’électrocardiogramme fœtal. Cet examen consiste à appliquer, in utero, une électrode d'électrocardiogramme sur la tête du bébé. Le capteur enregistre alors l'activité électrique du cœur du fœtus et la mesure est comparée à celle obtenue par monitoring. Le bébé doit, là aussi, se présenter en position céphalique, la maman doit avoir perdu les eaux et le col être, au moins partiellement, dilaté.

- Prélèvement de sang du cuir chevelu du fœtus. L’extraction, par voie vaginale, d’un petit échantillon de sang sur la tête du bébé permet de mesurer le pH, c’est-à-dire le degré d'acidité du sang, indicateur d’un possible manque d'oxygène. Cette technique est très rarement utilisée car relativement invasive pour le bébé.