La présence de pertes vaginales pendant la grossesse est habituelle, bien que certains signes qui les accompagnent puissent être alarmants. Il est donc important de distinguer les écoulements normaux et ceux qui signent une maladie de la maman ou du bébé.

Pertes vaginales pendant la grossesse : reconnaître les pertes normales

La grossesse s’accompagne de bouleversements hormonaux qui sont responsables de modifications des sécrétions du vagin. Dans la plupart des cas, si la maman est en bonne santé, cela ne doit rien avoir d’inquiétant.

Les pertes blanches normales de la grossesse sont claires et translucides. Elles ne sont pas malodorantes. Une abondance des écoulements est tout à fait usuelle tant que leur aspect est laiteux et blanchâtre, sans mauvaise odeur. D’ailleurs, c’est un signe très souvent retrouvé dans les premières semaines qui suivent la conception.

Les pertes vaginales de la grossesse sont plus abondantes pour trois raisons : les œstrogènes, la congestion du vagin et la progestérone. En effet, la gestation provoque une augmentation du taux d’œstrogènes dans le sang, ce qui pousse les cellules de la muqueuse du vagin à se renouveler rapidement. La progestérone sanguine est aussi élevée, causant plus de sécrétion au niveau du col utérin. En parallèle, la même paroi vaginale est congestionnée à cause du volume de sang circulant autour des organes concernés par la grossesse.

En fin de grossesse, il y a une perte vaginale particulière, faite du fameux bouchon muqueux qui a servi à fermer le col utérin. Elle peut être blanche, de couleur marron, ou avec un peu de sang. Le bouchon muqueux signe l’imminence de l’accouchement.

 

Pertes vaginales de la grossesse : est-ce une infection ?

Souvent, une inflammation des organes génitaux ou des infections génito-urinaires de la femme enceinte causent des pertes vaginales. La femme elle-même peut ressentir leur caractère anormal.

Contrairement aux écoulements normaux, les pertes vaginales de la grossesse causées par une infection ont un aspect mousseux ou avec des grumeaux, et sont de couleur verdâtre ou jaunâtre. Elles sont malodorantes et souvent abondantes. Ces pertes vaginales anormales s’accompagnent aussi d’autres signes, comme une irritation des muqueuses ou des démangeaisons. Dans ce cas, il faut avoir recours à l’avis du gynécologue. Celui-ci prescrira des tests pour rechercher le germe en cause.

La vaginite est la cause infectieuse la plus fréquente de pertes vaginales pendant la grossesse. Elle est due à la multiplication du Candida, un champignon qui a une prédilection pour les muqueuses. On reconnaît la vaginite à des pertes vaginales blanches jaunâtres et crémeuses qui s’accompagnent d’une envie permanente de se gratter. Le gynécologue retrouve une inflammation de la vulve. La vaginite est plus inquiétante pour la maman que pour le bébé. Elle disparaît après un traitement antifongique local (pommade, crème ou ovule).

Le microbe Gardnerella vaginalis est également susceptible d’entraîner des pertes vaginales pendant la grossesse. Sa présence est signalée par des écoulements jaunâtres extrêmement nauséabonds. Le gynécologue prescrit des antibiotiques oraux pour traiter l’infection vaginale.

 

Pertes vaginales pendant la grossesse dues au liquide amniotique

À mesure que la femme se rapproche du terme de sa grossesse, elle peut confondre les écoulements normaux avec des fuites de liquide amniotique. Cela est fréquent lorsque la poche des eaux se rompt discrètement.

L’écoulement de liquide amniotique se reconnaît par son abondance et sa continuité. La maman peut elle-même vérifier en enfilant une serviette hygiénique qui sera imbibée une heure après.

Les fuites d’urine constituent aussi communément des pertes vaginales de la fin de la grossesse. Elles sont toutefois simples à distinguer, du fait de leur survenue lorsque le ventre est mis sous tension, c'est-à-dire à la toux, à un effort, ou à un éternuement.

 

Pertes vaginales pendant la grossesse avec un peu de sang

La présence en partie ou complète de sang dans les pertes vaginales de la grossesse reste un phénomène inquiétant. Elle ne devrait pourtant pas toujours faire craindre le pire. Au début de la grossesse, au moment de l’implantation de l’embryon, les stries sanguines peuvent apparaître sans danger sur les pertes blanches normales. Bien entendu, en cas de doute, il vaut mieux se renseigner auprès de son gynécologue.

La grossesse est un état qui favorise la congestion des muqueuses et ainsi un saignement plus facile lors de l’activité sexuelle ou des explorations du gynécologue. Ces saignements faits de sang déjà oxydé ne devraient rien avoir d’alarmant.

Par contre, si le saignement se produit au cours du troisième trimestre de la grossesse, et qu’il est important en volume, il vaut mieux aller rapidement à la maternité. Si d’autres symptômes comme un tiraillement du ventre déjà dur sont présents, et si la perte vaginale est faite de sang rouge vif, allez rapidement aux urgences.