Parfois, la grossesse n’arrive pas à terme ou le bébé meurt à la naissance. Comment faire pour affronter cette situation ?
L’une des expériences les plus dévastatrices que les parents d'un bébé peuvent vivre est sûrement que sa vie prenne fin avant la naissance, ou peu de temps après avoir vu le jour. Face à un test de grossesse positif, à une première échographie où l’on voit ce tout petit battement de cœur, tout n’est qu’illusions, rêves et projets. S'il est vrai que l'ombre des peurs surgit de temps en temps, les espoirs d’arriver à bon port priment et illuminent cette noirceur transitoire.
- Selon les dernières données publiées par l'Enquête Nationale Périnatale de 2010, en France, sur mille bébés qui naissent, six sont mort-nés. Même s'il est parfois possible de déterminer quelle était la cause de la mort du fœtus, il est vrai que, dans la majorité des cas, on n’arrive jamais à savoir ce qu’il s'est passé : il n’y avait pas de cordon ombilical autour du cou, ou de décollement du placenta, ou de cœur mal formé ou d'absence de reins...
- Pour ceux qui travaillent dans le domaine de la maternité, parler de la possibilité d'une fausse-couche, d’un ovule dégradé ou d’une mort périnatale est comme invoquer l’oiseau de mauvais augure, c’est nommer l'innommable et, par conséquent, le sujet devient un puissant tabou. Cela signifie que, quand la vie prend fin, nous sommes enveloppés dans une brume de frustration, de douleur et de manque d'outils qui pourraient agir comme un baume sur les souffrances. C’est précisément à cause de ce manque de parole et de considération de la présence de la mort, que l’on ne suit pas beaucoup les recommandations qui aident les parents à digérer leur douleur, des décisions sont même prises ou on assiste à des attitudes qui aggravent la capacité des parents à surmonter cette blessure.
Comment agir face à la mort d'un bébé ?
1. Ne pas fuir. Il est très fréquent d'apprendre qu’une famille a perdu un bébé ou a vécu une fausse-couche, et nous l’évitons dans la conviction que, de cette façon, nous n’aggravons pas leur douleur en ayant à parler de ce sujet. Bien au contraire, ce qu’il faut faire est aller vers eux et leur montrer notre empathie et notre affection, sans pour autant en rajouter.
2. Écouter, écouter et écouter. Il faut même faire en sorte qu’ils parlent en leur demandant « Comment vous sentez-vous ? Comment faites-vous ? ».
3. Ne pas sous-estimer leur douleur. Il est important de reconnaître aux parents qu'ils ont le droit de pleurer le bébé, même s'il n'a jamais respiré. Parce que ce petit être a existé, a été vie, et a motivé de nombreux projets.
Que doit faire le personnel médical ?
1. Encourager les parents à dire au revoir au bébé de la façon dont ils ont naturellement envie.
2. Mettre en place un espace où les parents peuvent avoir de l’intimité et peuvent être avec les personnes qu'ils veulent.
3. Permettre aux parents de voir le bébé, de choisir les vêtements pour l'inhumation, de le prendre dans leurs bras...
4. Les encourager à garder des souvenirs : une photo, l'empreinte du pied...
5. Donner toutes les informations disponibles, avec des mots compréhensibles et en répondant toujours à toutes les questions.
Pour en savoir plus sur l'Enquête Nationale Périnatale de 2010 : http://www.sante.gouv.fr/enquete-nationale-perinatale-2010.html