L’anesthésie péridurale s’est popularisée pour atténuer la douleur de l’accouchement. Aujourd’hui, dans des pays comme le Royaume-Uni, le Canada, la Suède et l’Australie, l’analgésie par inhalation se place comme la nouvelle alternative, choisie dans 40 à 60 % des accouchements. Qu’en est-il exactement de cette technique ?
Qu'est que l'analgésie inhalatoire ?
L’analgésie inhalatoire est une technique utilisée pour aider la future maman à supporter les douleurs du travail. Elle consiste à lui faire inhaler un mélange de gaz. Généralement, c’est ce qu’on appelle un gaz hilarant fait d’oxygène et de protoxyde d’azote. Cette technique a prouvé son efficacité ces dernières années. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un produit anesthésiant, mais d’un composé analgésique. L’analgésie inhalatoire est recommandée pendant le travail et toute la durée de l’accouchement à la place de la péridurale. Elle permet aussi de ne pas sentir l’acte d’épisiotomie. Dans ce dernier cas, elle est couplée à une anesthésie locale pour plus d’efficacité.
L’analgésie par inhalation : quels effets ?
L’analgésie par inhalation, bien qu’ayant des effets calmants sur la femme qui accouche, n’est pas dépourvue d’effets secondaires. Certaines femmes ne la tolèrent pas et se plaignent rapidement de vertiges ou de nausées. D’autres peuvent avoir la langue sèche ou vomir pendant le travail. En raison de ces effets indésirables, l’usage de l’analgésie par inhalation est limitée. Comme contre-indications, on cite par exemple des problèmes neurologiques (dont des antécédents de convulsion), la perte de conscience, l’hypertension intracrânienne. Cette méthode n’est pas non plus adaptée aux femmes souffrant d’une maladie pulmonaire obstructive ou de maladies infectieuses des voies respiratoires hautes. Dans tous les cas, une discussion minutieuse doit être engagée avec le gynécologue avant d’envisager l’utilisation de cette technique.
Comment administrer l'analgésie par inhalation ?
Comme toute technique médicale, l’analgésie inhalatoire est pratiquée par des techniciens formés à sa pratique. Elle est à administrer par intermittence en fonction du rythme de contractions utérines. Il ne s’agit en aucun cas d’un traitement à introduire chez un sujet passif. La femme qui accouche collabore de manière active pour que le procédé fasse ses résultats. Le produit est envoyé à travers un masque au niveau des voies respiratoires. Le débit est géré par un distributeur automatique.
Au début de l’analgésie par inhalation, la femme enceinte doit participer activement. Elle est censée inspirer, puis expirer normalement, au début d’une contraction. Pendant ce temps, le masque est appliqué à son visage par le manipulateur. La respiration devra être plus profonde, jusqu’à ce que la contraction utérine s’arrête. L’effet du produit inhalé est observé 50 secondes après le début de l’inhalation. Le masque est à retirer par la femme elle-même à la fin de la contraction.
Les avantages de l’analgésie par inhalation
1. La facilité d’administration.
2. L’efficacité de l’analgésie au moment du pic de la contraction.
3. L’absence d’interférence sur le travail et les contractions utérines.
4. L’effet sédatif de manière consciente.
5. L'administration possible sur demande de l’analgésie par inhalation.
6. L’absence de risque d'hypoxie ou de surdosage.
7. La rapidité de l’élimination du gaz par l'organisme.
8. L’inexistence d’effets nocifs sur le fœtus.
9. L’absence d’effets négatifs sur l'allaitement.
10. La possibilité d’association de l’analgésie inhalatoire avec d'autres analgésiques (opiacés) sous surveillance médicale.