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  1. Marie.ds
  2. Pendant la grossesse
Bonjour,

Enceinte à un peu plus de 12SA, j'ai passé l'échographie T1 le 8/11.
J'ai 23 ans et il s'agit de ma première grossesse.
Le gynéco nous annonce que c'est une fille et que pour l'instant tout va bien, on lui avait même trouvé son prénom. J'étais sure que c'était une fille.
Je vous précise que j'ai deux fibromes sur l'utérus (pas dans la cavité) qui ont explosé en taille depuis la grossesse (nourris par toutes les hormones). L'un fait 14cm et l'autre 9cm. Ils étaient plus petits avant la grossesse, le gynéco m'avait donc donné son feu vert.
Le lendemain, des douleurs sont apparues dans mon ventre et elles se sont accentuées le surlendemain. Lundi matin au réveil, j'ai perdu du sang rouge vif, nous nous sommes rendues aux urgences gynécologiques, on m'a fait une écho et la gynéco n'a rien vu d'anormal, ils m'ont donc gardé en surveillance pour 24h. Le lendemain de la nuit à l'hôpital, au matin, j'ai perdu du liquide transparent en grande quantité. Nous avons refait une écho et effectivement la poche des eaux a éclaté. Elle a probablement rompu sous la pression des fibromes.
Ils m'ont gardé en surveillance, car il y avait toujours une activité cardiaque (impossible que le bébé survive sans liquide amniotique).
Nous avons été placés en service de maternité où nous avons pu entendre tous les autres nouveaux nés pleurer...
La gynéco nous explique qu'il est impossible d'effectuer quoique ce soit car tant que le cœur de bébé bat, il s'agit d'une IVG.
Je sais que mon bébé va mourir en agonisant, et on me propose de signer des papiers d'IVG.
Comment la médecine peut manquer de cœur à ce point ?...
Dans la journée j'ai quitté les urgences pour me rendre dans la clinique où je suis habituellement suivie.
Lors du contrôle, l'activité cardiaque s'était arrêtée. J'ai été hospitalisée en surveillance car l'expulsion du fœtus et du placenta était risquée à cause des fibromes (hémorragie).
Les sages femmes m'ont donné un médicament pour couper les hormones de grossesses.
Le soir à 20h00, je suis allée aux toilettes et j'ai expulsé le fœtus... J'ai expulsé ma fille... Seule... Dans la salle de bain, dans mes mains. Mon conjoint qui était dans la chambre m'a immédiatement rejoint et a mis le fœtus dans des protections qu'il avait sous la main.
Je souhaite mettre le point sur ce moment. Nous ne voulions pas voir le fœtus mort, car c'est une image choquante, et là, nous nous sommes retrouvés à l'avoir dans les mains, notre fille, avec son visage, son corps, ses bras et ses jambes... Nous sommes profondément choqués par cette image.

Il était prévu que je sois sous péridurale le lendemain avec une sage-femme pour expulser ma fille et le placenta car à ce terme ils préfèrent apparemment une expulsion par les voies naturelles.

Le lendemain, n'ayant pas expulsé le placenta, j'ai eu des médicaments pour déclencher des contractions. J'ai souffert le martyre toute la journée, en plus de ma peine extrême, j'ai souffert physiquement toute la journée, je perdais le contrôle de mon corps... Ce n'est qu'à 17h30 que j'ai été prise en charge au bloc opératoire pour un curetage. Le curetage s'est bien passé quant à lui, je suis revenue en chambre et nous sommes sortis le lendemain matin. Je me suis réveillée et j'ai immédiatement fondue en larmes.

J'ai l'impression que la vie s'est arrêtée, qu'elle n'a plus de sens, que je ne remonterai jamais la pente, j'ai peur de me retrouver toute seule. Je n'ai jamais été autant à terre. Je réalise et en même temps je ne réalise pas. Comment je vais faire pour vivre avec ça toute ma vie ? Ma fille, que j'ai tant aimé, que j'ai tellement désiré... ne sera jamais en vie dans mes bras, je ne la verrai pas grandir. J'ai l'impression qu'une partie de moi s'est éteinte.

Avec tous les soignants, médecins, infirmières, sages-femmes qui m'ont regardé, ausculté, pendant ces journées interminables, j'ai l'impression que mon corps ne m'appartient plus, je suis complétement dissociée. Je ne savais pas qu'il était possible de souffrir autant.
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