La tendinite, particulièrement fréquente chez les nouvelles mamans, correspond à l'inflammation d'un tendon suite à des mouvements répétitifs ou à une sollicitation excessive. Cette affection touche particulièrement les femmes enceintes et allaitantes en raison des changements hormonaux et des gestes répétés nécessaires aux soins du bébé. Porter, bercer, allaiter : autant d'activités quotidiennes qui peuvent déclencher cette inflammation douloureuse du poignet et de la main.
Qu'est-ce que la tendinite de la jeune maman ?
La tendinite, aussi appelée ténosynovite de De Quervain, affecte les tendons situés à la base du pouce et sur le côté externe du poignet. Cette affection est particulièrement répandue chez les nouvelles mères pour plusieurs raisons physiologiques et comportementales.
Les changements hormonaux jouent un rôle déterminant. Durant la grossesse et l'allaitement, la rétention d'eau augmente significativement, réduisant l'espace disponible pour le passage des tendons dans leurs gaines. La relaxine, hormone secrétée pendant la grossesse, assouplit les ligaments et rend les articulations plus fragiles, augmentant ainsi les risques de blessures.
Les symptômes se manifestent par une douleur qui débute au niveau du poignet, puis s'étend vers le pouce ou l'avant-bras. Cette douleur s'intensifie lors des mouvements de préhension, particulièrement quand vous soulevez votre enfant ou effectuez des gestes de pincement. Une tuméfaction peut apparaître à la base du pouce, accompagnée d'une sensation de brûlure ou de sensibilité accrue au toucher.
Dans certains cas, cette inflammation peut évoluer vers ce qu'on appelle le « doigt à ressaut », où le doigt présente une résistance lors de l'extension, créant un effet de ressort caractéristique.

Les causes spécifiques chez les nouvelles mamans
Plusieurs facteurs convergent pour faire de la tendinite un trouble particulièrement fréquent chez les jeunes mères. Les activités répétitives liées aux soins du bébé constituent la cause principale : porter l'enfant en maintenant le pouce en extension, le bercer pendant de longues périodes, ou encore effectuer les gestes d'allaitement dans des positions parfois inconfortables.
La période post-partum présente des défis particuliers. L'hormone relaxine reste présente dans l'organisme plusieurs semaines après l'accouchement, maintenant une laxité ligamentaire qui fragilise les articulations. Cette situation, combinée à la fatigue et au stress du nouveau rythme de vie, crée un terrain favorable au développement de la tendinite.
Pour les primipares, le manque d'expérience dans la manipulation du nourrisson aggrave le problème. Les gestes ne sont pas encore automatisés, ce qui conduit à une utilisation plus intensive et moins ergonomique des mains et des poignets. L'apprentissage des bons gestes prend du temps, période durant laquelle les tendons subissent des contraintes importantes.
Comment traiter efficacement la tendinite ?
Le traitement de la tendinite repose sur une approche progressive, privilégiant d'abord les méthodes conservatrices avant d'envisager des interventions plus invasives.
Le repos relatif constitue la base du traitement. Bien qu'il soit impossible pour une mère de cesser complètement d'utiliser ses mains, il est essentiel de limiter les mouvements douloureux et d'adopter des stratégies d'économie articulaire. L'utilisation d'attelles spécialisées ou de bandages permet de maintenir le poignet et le pouce en position neutre, réduisant ainsi l'inflammation.
Les traitements complémentaires offrent des résultats prometteurs. L'acupuncture et la mésothérapie, qui consiste à injecter de petites quantités de médicaments anti-inflammatoires directement sous la peau, peuvent significativement soulager la douleur et accélérer la guérison de l'inflammation.
Parmi les techniques innovantes, les ondes de choc extracorporelles représentent une avancée thérapeutique majeure. Ces ondes acoustiques agissent directement sur la microcirculation sanguine, éliminant les facteurs inflammatoires et stimulant les processus de réparation tissulaire.
Lorsque les traitements conservateurs échouent, la chirurgie reste une option. Cette intervention, réalisée sous anesthésie locale, consiste en une décompression des tendons par ouverture de leur gaine. L'opération ne dure que quelques minutes et permet généralement une récupération rapide.
Prévention et gestes du quotidien
La prévention reste le meilleur traitement contre la tendinite de la jeune maman. Adopter les bonnes postures dès les premiers jours après l'accouchement peut considérablement réduire les risques de développer cette affection.
Lors de l'allaitement, veillez à bien positionner vos mains et votre poignet. Utilisez des coussins d'allaitement pour soutenir le bébé et éviter de maintenir vos pouces en extension prolongée. Gardez vos pouces près de la paume (collés à l'index) lorsque vous bercez la tête de votre enfant.
Variez régulièrement vos façons de porter votre bébé : sous les bras, sous les fesses, ou en utilisant un porte-bébé ergonomique. Si vous ressentez une gêne, n'hésitez pas à poser l'enfant sur un support ou à demander de l'aide. Évitez les activités répétitives de préhension comme l'ouverture constante de languettes de couches ou de biberons hermétiques.
L'application de glace peut soulager les douleurs aiguës, tandis que des exercices d'étirement doux, pratiqués régulièrement, aident à maintenir la souplesse des tendons et à prévenir l'inflammation.
Complications et autres localisations
La tendinite ne se limite pas toujours au poignet et peut s'étendre à d'autres articulations sollicitées dans les soins du bébé. L'épicondylite, ou tendinite du coude, représente une complication fréquente chez les jeunes mères.
Cette affection se manifeste par une douleur du coude qui irradie vers l'avant-bras et s'intensifie lors de l'extension du poignet. Les gestes répétés de soulèvement et les positions prolongées de portage peuvent déclencher cette inflammation des tendons épicondyliens.
Le traitement de l'épicondylite suit les mêmes principes que celui de la tendinite du poignet, mais la chirurgie y est beaucoup plus rare. En effet, les interventions chirurgicales au niveau du coude sont plus complexes et présentent des résultats moins prévisibles, ce qui explique pourquoi les thérapeutes privilégient systématiquement les approches conservatrices.
D'autres complications peuvent survenir, comme le syndrome du canal carpien, fréquent pendant la grossesse en raison de la rétention d'eau qui comprime le nerf médian. Les gestes répétés du quotidien avec bébé peuvent aggraver ces symptômes neurologiques.
Vos questions fréquentes concernant la tendinite de la jeune maman
1. Combien de temps dure une tendinite chez la nouvelle maman ?
La durée de guérison varie selon la sévérité de l'inflammation et la rapidité de prise en charge. Avec un traitement adapté et le respect des consignes de repos relatif, la plupart des tendinites se résorbent en 6 à 8 semaines. Sans traitement, l'affection peut persister plusieurs mois et devenir chronique.
2. Puis-je continuer à allaiter si j'ai une tendinite ?
L'allaitement peut être maintenu en adaptant les positions pour soulager les articulations douloureuses. Utilisez des coussins de soutien, alternez les positions d'allaitement et évitez de maintenir votre pouce en extension prolongée. N'hésitez pas à demander conseil à une consultante en lactation.
3. Les anti-inflammatoires sont-ils compatibles avec l'allaitement ?
Certains anti-inflammatoires peuvent être utilisés pendant l'allaitement, mais toujours sous supervision médicale. Le paracétamol reste généralement le traitement de première intention. Consultez votre médecin ou pharmacien avant toute prise de médicament pendant l'allaitement.
4. Quand faut-il consulter un spécialiste ?
Une consultation s'impose si la douleur persiste malgré le repos et les mesures préventives, si elle s'intensifie ou si elle s'accompagne d'engourdissements, de picotements ou d'une perte de force dans la main. Un diagnostic précoce améliore significativement les chances de guérison.
5. La tendinite peut-elle récidiver lors d'une prochaine grossesse ?
Les femmes ayant souffert de tendinite lors d'une première grossesse présentent effectivement un risque plus élevé de récidive. Cependant, une prévention appropriée dès le début de la grossesse et l'adoption de gestes ergonomiques peuvent considérablement réduire ce risque.
Conclusion
La tendinite de la jeune maman, bien qu'handicapante, reste une affection bénigne qui se soigne efficacement avec une prise en charge adaptée. L'identification précoce des symptômes et l'adoption de mesures préventives constituent les clés d'une guérison rapide et durable.


