Vous avez découvert que vous avez des fibromes et vous vous interrogez sur leurs conséquences pour votre projet de bébé ? Ces tumeurs bénignes de l'utérus touchent près de 70% des femmes avant 50 ans, et soulèvent de nombreuses questions lorsqu'on souhaite devenir maman. Doivent-ils être retirés avant la conception ? Comment réagir s'ils sont découverts pendant la grossesse ? Notre gynécologue vous apporte toutes les réponses pour aborder cette situation avec sérénité.
Comprendre ce que sont les fibromes utérins
Les fibromes, également appelés myomes ou léiomyomes, sont des tumeurs bénignes qui se développent dans le tissu musculaire de l'utérus, le myomètre. Ils peuvent être individuels ou multiples, de tailles très variables, allant de quelques millimètres à plus de 15 centimètres. Ces formations apparaissent généralement à l'âge fertile et sont détectées plus fréquemment chez les femmes de plus de 35 ans.
La bonne nouvelle ? Ces fibromes ont tendance à diminuer naturellement avec la ménopause, lorsque la production d'hormones sexuelles par les ovaires se termine. Leur évolution est donc directement liée à l'activité hormonale.
Les causes exactes de leur apparition ne sont pas encore totalement élucidées, ce qui rend difficile la mise en place de mesures préventives. L'hypothèse la plus probable est que certaines cellules du myomètre répondent plus intensément que d'autres à la stimulation hormonale normale des œstrogènes. Rassurez-vous, il s'agit généralement de nodules bénins qui, dans de très rares cas (environ 1 pour 10.000), peuvent avoir une dégénérescence maligne.

Les différents types de fibromes et leurs impacts sur la fertilité
Tous les fibromes ne sont pas identiques et leur localisation joue un rôle déterminant dans leur impact sur la grossesse. On distingue trois types principaux :
Les fibromes sous-séreux se développent sur la paroi extérieure de l'utérus, en dehors de la cavité utérine. Ils sont généralement les moins problématiques pour la conception.
Les fibromes intramuraux se développent dans l'épaisseur de la structure musculaire de l'utérus. Selon leur taille, ils peuvent avoir un impact sur la fertilité et la grossesse.
Les fibromes sous-muqueux se développent à l'intérieur de la cavité utérine, là où l'embryon doit se nicher et se développer. Ce sont les plus susceptibles d'affecter la conception et d'augmenter le risque de fausse couche, car ils peuvent perturber la nidation de l'embryon et provoquer des saignements.
Dans 50% des cas, les fibromes sont asymptomatiques, en particulier les fibromes sous-séreux. Dans d'autres situations, ils peuvent provoquer des cycles menstruels longs et abondants (ménorragies), des pertes entre les menstruations (métrorragie) et des douleurs menstruelles (dysménorrhée). S'ils sont très volumineux, les fibromes peuvent provoquer un syndrome de compression : ceux de la partie antérieure peuvent comprimer la vessie, provoquant de fréquentes envies d'uriner, tandis que ceux situés dans la zone postérieure peuvent comprimer le rectum et entraîner des difficultés pour évacuer.
Diagnostic et surveillance avant la conception
Le diagnostic se fait principalement par échographie abdominale ou, mieux encore, par échographie endovaginale, qui permet de déceler même les fibromes de quelques millimètres. Les fibromes plus grands et les fibromes sous-séreux sont également détectables lors d'un simple contrôle gynécologique. C'est pourquoi il est vivement recommandé de réaliser un bilan gynécologique complet avant de concevoir, afin de détecter d'éventuelles anomalies et d'optimiser vos chances de grossesse.
Si le fibrome ne génère pas d'inconfort et qu'il est petit, il suffit de vérifier à quelle vitesse il grossit. Certains fibromes restent petits toute la vie et ne nécessitent aucune intervention particulière, tandis que d'autres se développent rapidement. Dans ce second cas, si vous ne souhaitez pas une grossesse immédiate, un traitement peut être administré avec des pilules contraceptives. En effet, en diminuant la quantité d'œstrogène, la croissance du fibrome est ralentie, ainsi que les pertes sanguines.
En revanche, si vous souhaitez un enfant et que le fibrome implique une gêne (douleur ou hémorragie) ou qu'il est très volumineux (plus de 5-6 cm de diamètre), il est préférable de l'enlever. L'ablation est particulièrement nécessaire si les fibromes sont situés près d'une trompe, car ils peuvent la comprimer jusqu'à la boucher, empêchant ainsi la conception. Les fibromes sous-muqueux peuvent augmenter le risque de fausse couche et de saignement. Une raison supplémentaire pour effectuer un contrôle gynécologique approfondi avant de vouloir concevoir.
Les options de traitement des fibromes avant la grossesse
Le choix du traitement dépend de la position des fibromes, de leur nombre et de leur taille. Plusieurs techniques sont aujourd'hui disponibles :
L'hystéroscopie permet de retirer les fibromes sous-muqueux : on insère une sonde optique équipée d'un fil métallique avec un courant électrique dans l'utérus à travers le vagin, permettant de sectionner le fibrome de manière peu invasive.
La laparoscopie est utilisée pour enlever les fibromes intramuraux ou sous-séreux. Cette technique prévoit de petites incisions abdominales grâce auxquelles le fibrome est sectionné et retiré, avec une récupération généralement rapide.
Cependant, si les fibromes sont très volumineux ou qu'il y en a plus de trois, on préconise l'incision classique dans l'abdomen (laparotomie). Il existe également une technique récente et non invasive, la thermoablation par radiofréquence, utilisée dans quelques centres spécialisés. À l'aide d'un appareil similaire à celui utilisé pour les échographies, le fibrome se nécrose sous l'effet de la chaleur et a tendance à être absorbé progressivement.
Gérer la découverte de fibromes pendant la grossesse
Si vous découvrez que vous avez des fibromes alors que vous êtes déjà enceinte, pas de panique : dans la plupart des cas, aucune intervention n'est nécessaire. Les fibromes ont tendance à croître avec l'augmentation du volume de l'utérus, surtout au cours du premier trimestre, mais ne causent généralement pas de gêne majeure. Environ 30% des fibromes augmentent de volume en réponse aux changements hormonaux dus à la grossesse, mais la plupart régressent spontanément après l'accouchement.
Dans certains cas, ils peuvent causer des douleurs abdominales ou provoquer une plus grande contractilité utérine, qui peut être contrôlée par des médicaments antispasmodiques ou tocolytiques (qui réduisent les contractions). Les fibromes sous-séreux, qui grossissent vers l'extérieur, peuvent comprimer l'estomac, la vésicule biliaire ou l'intestin, pouvant causer des problèmes de digestion, mais n'interférent cependant pas avec le bon déroulement de la grossesse dans la majorité des situations.
Dans la plupart des cas, les fibromes ne sont pas un obstacle à la naissance par voie naturelle. Une césarienne peut être nécessaire si le fibrome est particulièrement volumineux et s'il est positionné dans la partie inférieure de l'utérus, puisqu'il pourrait entraver la dilatation du col et la sortie du bébé. Une césarienne peut également être nécessaire s'il s'agit d'un fibrome intramural de grande taille car, étant situé dans le tissu musculaire, il pourrait altérer les contractions et prolonger les temps de dilatation utérine. Dans tous les cas, la situation est toujours évaluée individuellement pendant l'accouchement.
Point important : enlever un fibrome pendant l'accouchement est absolument déconseillé. Qu'ils soient gros ou petits, les fibromes ne sont jamais enlevés lors d'une césarienne. D'une part parce que l'utérus est très vascularisé et que l'ablation pourrait causer des saignements abondants incontrôlables et, d'autre part, parce qu'après l'accouchement les fibromes ont tendance à se réduire spontanément.
Polypes utérins : une autre problématique à surveiller
Le polype est une formation bénigne de l'endomètre, la muqueuse qui tapisse la cavité utérine dans laquelle a lieu la nidation de l'embryon. Le polype peut avoir des dimensions variables, de quelques millimètres à quelques centimètres. Sa présence provoque des saignements entre les menstruations, ainsi que des douleurs légères dans le bas-ventre.
Il est très facile de diagnostiquer un polype avant la grossesse grâce à une échographie. L'idéal serait d'enlever le polype avant de concevoir, avec une petite intervention par hystéroscopie, car les plus gros polypes pourraient gêner la conception et, dans de rares cas, provoquer une dégénérescence néoplasique. Si une grossesse est déjà en cours, il n'est pas nécessaire d'agir : la taille du polype ne change pas pendant les neuf mois de grossesse et, à moins qu'il soit très volumineux, cela n'interfère pas dans l'avancée de la grossesse.
Pour en savoir plus sur le suivi médical pendant la grossesse, n'hésitez pas à consulter nos autres ressources.
Vos questions fréquentes concernant les fibromes et la grossesse
1. Puis-je tomber enceinte naturellement si j'ai des fibromes ?
Oui, dans la majorité des cas. Seuls les fibromes sous-muqueux (qui déforment la cavité utérine) ou ceux situés près des trompes peuvent réellement compromettre la fertilité. Les fibromes sous-séreux et les petits fibromes intramuraux n'empêchent généralement pas la conception naturelle.
2. Les fibromes augmentent-ils le risque de fausse couche ?
Les fibromes sous-muqueux peuvent effectivement augmenter le risque de fausse couche car ils peuvent perturber la nidation de l'embryon et provoquer des saignements. En revanche, les autres types de fibromes n'augmentent pas significativement ce risque, surtout s'ils sont de petite taille.
3. Combien de temps dois-je attendre après une opération pour enlever un fibrome avant de concevoir ?
Le délai recommandé dépend du type d'intervention. Après une myomectomie par laparoscopie ou laparotomie, il est généralement conseillé d'attendre 3 à 6 mois pour permettre à l'utérus de cicatriser complètement. Après une résection hystéroscopique d'un fibrome sous-muqueux, le délai peut être plus court. Votre gynécologue vous donnera des recommandations personnalisées selon votre situation.
4. Les fibromes peuvent-ils provoquer des douleurs pendant la grossesse ?
Oui, certains fibromes peuvent provoquer des douleurs pendant la grossesse, surtout au premier trimestre lorsqu'ils grossissent rapidement. Ces douleurs surviennent lorsqu'un fibrome n'est plus suffisamment irrigué en sang, ce qui entraîne son ischémie. Dans la plupart des cas, ces douleurs peuvent être contrôlées par des antalgiques adaptés à la grossesse et des antispasmodiques.
5. Faut-il obligatoirement enlever les fibromes avant une FIV ou une PMA ?
Cela dépend du type et de la localisation des fibromes. Les fibromes sous-muqueux qui déforment la cavité utérine doivent généralement être enlevés avant une FIV car ils diminuent les taux d'implantation et de grossesse. Pour les fibromes intramuraux ou sous-séreux, la décision se prend au cas par cas en fonction de leur taille et de leur localisation.
6. Les fibromes disparaissent-ils après l'accouchement ?
Bien que les fibromes aient tendance à augmenter de volume pendant la grossesse en raison des changements hormonaux, la plupart régressent spontanément après l'accouchement. Cette régression se produit progressivement dans les semaines et mois qui suivent la naissance, lorsque les niveaux hormonaux reviennent à la normale.
Conclusion : vivre une grossesse épanouie malgré les fibromes
La présence de fibromes utérins ne doit pas être un frein à votre projet de maternité. Grâce aux progrès de l'imagerie médicale et aux techniques chirurgicales modernes, la plupart des femmes porteuses de fibromes peuvent concevoir et mener une grossesse à terme sans complications majeures. L'essentiel est d'être bien suivie et informée.
Un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée sont les clés d'une grossesse sereine. N'hésitez pas à consulter votre gynécologue pour établir un plan de suivi personnalisé, en tenant compte de la taille, du nombre et de la localisation de vos fibromes. Avec un accompagnement médical approprié, votre rêve de devenir maman peut se réaliser en toute sécurité.


