Vous ressentez du désir, de l'excitation, mais l'orgasme reste hors de portée ? L'anorgasmie féminine touche de nombreuses femmes, souvent dans le silence et l'incompréhension. Loin d'être une fatalité, ce trouble sexuel peut se comprendre et se surmonter. Découvrons ensemble les mécanismes de l'anorgasmie, ses différentes formes et surtout, les solutions concrètes pour retrouver une sexualité épanouie.
Qu'est-ce que l'anorgasmie féminine ?
L'anorgasmie se définit comme l'incapacité récurrente d'atteindre l'orgasme, malgré une stimulation sexuelle suffisante et un désir présent. Ce trouble sexuel concernerait environ 7% des femmes qui n'ont jamais expérimenté d'orgasme au cours de leur vie, tandis que 30% connaissent des périodes d'anorgasmie à différents moments de leur existence.
Il est essentiel de comprendre que l'orgasme féminin est beaucoup plus mental que l'orgasme masculin. Vous avez besoin d'être détendue et surtout, vous ne devez pas être obsédée par le fait d'atteindre l'orgasme. La pression que vous vous mettez peut paradoxalement vous en éloigner.
Il existe différents types d'anorgasmie, dont la gravité dépend de l'impossibilité totale ou partielle d'atteindre l'orgasme et de l'importance que vous accordez à cette difficulté :
- L'anorgasmie primaire est l'incapacité totale d'atteindre l'orgasme, quelle que soit la situation.
- L'anorgasmie situationnelle est la capacité d'atteindre l'orgasme par la stimulation manuelle du clitoris, seule ou en couple, mais pas par d'autres moyens.
- L'anorgasmie coïtale est l'incapacité d'atteindre l'orgasme lors de rapports pénétratifs seuls, bien que d'autres formes de stimulation permettent d'y parvenir.
- L'anorgasmie secondaire est celle qui apparaît après une période de satisfaction sexuelle et répond généralement à un changement dans les motivations et les préoccupations (elle survient principalement au cours de la grossesse, des menstruations ou après l'accouchement).

Les causes de l'anorgasmie : au-delà de la peur
Dans environ 95% des cas, les causes de l'anorgasmie sont d'ordre psychologique plutôt que physiologique. Pendant de nombreuses années, la sexualité a été associée au péché et à la douleur, et les femmes ont particulièrement souffert de ces tabous. Une infinité de préjugés empêche encore beaucoup de femmes de profiter pleinement du sexe.
Tout d'abord, faites disparaître votre peur de la douleur. Bannissez ce sentiment. La douleur n'existe pas si la stimulation est correcte. Ne soyez pas pressée et prenez votre temps. L'orgasme demande un véritable lâcher-prise, difficile à atteindre lorsque l'anxiété ou la peur dominent.
Parmi les facteurs psychologiques les plus fréquents, on retrouve :
- Le manque de connaissance de soi : Une mauvaise éducation sexuelle et une méconnaissance de son propre corps peuvent constituer des freins majeurs.
- Les troubles de l'humeur : Le stress, l'anxiété ou la dépression influencent considérablement la capacité à atteindre l'orgasme.
- Les traumatismes passés : Des expériences sexuelles négatives ou traumatiques peuvent créer des blocages durables.
- Les tabous culturels et familiaux : Une éducation restrictive autour de la sexualité laisse souvent des traces à l'âge adulte.
La faible estime de soi et le manque d'attirance physique pour votre conjoint sont également des obstacles à la jouissance totale. Il est donc très important de prendre soin de votre relation de couple. Vous êtes mère mais également femme. Il est essentiel que vous vous sentiez attirante et belle, comme il est également important que votre conjoint prenne soin de lui et qu'il veuille continuer à vous plaire.
L'anorgasmie après l'accouchement : un phénomène fréquent
L'anorgasmie secondaire mérite une attention particulière, car elle survient souvent lors de moments clés de la vie d'une femme. La grossesse et le post-partum figurent parmi les périodes les plus propices à l'apparition de troubles de l'orgasme.
Après l'accouchement, plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer ces difficultés : la fatigue extrême, les changements hormonaux, les transformations corporelles, la relation fusionnelle avec le bébé, et parfois des douleurs physiques liées à la cicatrisation. Le périnée peut temporairement perdre son élasticité et sa tonicité, créant des sensations différentes lors des rapports.
De plus, beaucoup de jeunes mères se sentent davantage "mamans" que "femmes" dans les premiers mois suivant la naissance. Cette transition identitaire, bien que naturelle, peut impacter l'intimité du couple et créer une distance émotionnelle qui nuit à l'épanouissement sexuel.
Des solutions concrètes pour retrouver le plaisir
La bonne nouvelle ? L'anorgasmie se traite efficacement dans 95% des cas. Les solutions varient selon la situation de chaque femme, mais certaines approches ont fait leurs preuves :
1. La connaissance de soi
L'exploration de votre propre corps reste la première étape vers la résolution de l'anorgasmie. La masturbation permet de découvrir vos zones érogènes et de comprendre quel type de stimulation vous procure du plaisir. Cette auto-découverte est fondamentale pour ensuite guider votre partenaire.
2. La communication dans le couple
Parler ouvertement avec votre partenaire de vos désirs, de vos besoins et de vos difficultés constitue un pilier essentiel. Exprimez ce que vous ressentez sans culpabilité : "J'ai du mal à lâcher prise" ou "J'ai besoin de plus de temps" sont des phrases qui ouvrent la porte au dialogue et à l'intimité émotionnelle.
3. L'accompagnement professionnel
Consulter un sexologue ou un sexothérapeute peut s'avérer très bénéfique, surtout lorsque l'anorgasmie devient source de souffrance. Ces professionnels proposent des thérapies adaptées, notamment la thérapie comportementale et cognitive, qui aide à déconstruire les schémas négatifs et à reconstruire une relation positive avec son corps.
4. La gestion du stress
Des techniques de relaxation comme la méditation, le yoga ou la respiration profonde peuvent favoriser le lâcher-prise nécessaire à l'orgasme. Prendre du temps pour soi, même en étant maman, n'est pas égoïste mais indispensable à votre équilibre.
5. Redéfinir sa conception du plaisir
L'orgasme ne doit pas devenir une obsession ou une performance à atteindre à tout prix. Focalisez-vous sur le plaisir global, sur les sensations agréables, sur la complicité avec votre partenaire. Certaines femmes vivent très bien sans orgasme systématique et ont néanmoins une vie sexuelle épanouie.
Prendre soin de son couple pour retrouver l'intimité
Au-delà des aspects purement sexuels, la qualité de la relation de couple joue un rôle déterminant dans la capacité à atteindre l'orgasme. L'intimité émotionnelle et physique se construisent au quotidien, pas uniquement dans la chambre à coucher.
Prenez du temps à deux, même de courts moments : un dîner aux chandelles, une promenade main dans la main, une sieste collée. Ces instants de connexion renforcent la complicité et créent un climat de confiance propice à l'épanouissement sexuel. N'hésitez pas à solliciter votre entourage pour garder bébé quelques heures et vous retrouver en amoureux.
La tendresse, les marques d'affection, les baisers délicats et les câlins nourrissent l'intimité du couple. Ces gestes quotidiens vous rappellent que vous vous remarquez mutuellement, que vous ne vous tenez pas pour acquis. Dans ce contexte sécurisant, l'intimité sexuelle peut s'épanouir plus facilement.
Vos questions fréquentes concernant l'anorgasmie féminine
1. Est-ce normal de ne pas avoir d'orgasme à chaque rapport ?
Oui, c'est tout à fait normal. Contrairement aux hommes qui atteignent l'orgasme dans environ 90% des cas, seulement 30% des femmes l'expérimentent systématiquement lors des rapports sexuels. L'anorgasmie occasionnelle ne constitue pas un trouble en soi.
2. Combien de temps faut-il pour surmonter l'anorgasmie ?
La durée varie considérablement selon la cause et le type d'anorgasmie. L'anorgasmie primaire liée à un manque d'information se résout souvent rapidement avec une éducation sexuelle appropriée. Les cas liés à des traumatismes peuvent nécessiter un accompagnement plus long.
3. L'anorgasmie après l'accouchement est-elle définitive ?
Non, l'anorgasmie secondaire liée à la grossesse ou à l'accouchement est généralement temporaire. Avec du repos, de la patience, et parfois une rééducation périnéale, la plupart des femmes retrouvent progressivement leur capacité à atteindre l'orgasme.
4. Dois-je consulter un médecin pour l'anorgasmie ?
Il est recommandé de consulter si l'anorgasmie devient source de souffrance ou impacte négativement votre vie de couple. Un contrôle médical permettra d'écarter d'éventuelles causes physiologiques (5% des cas), avant d'envisager un suivi avec un sexologue si nécessaire.
Conclusion : l'orgasme s'apprend
Toutes les études actuelles suggèrent que l'orgasme est atteignable pour toutes les femmes, avec le temps, l'expérience et l'apprentissage. L'anorgasmie n'est ni une fatalité ni une honte, mais un trouble qui se comprend et se traite.
Libérez-vous des tabous qui vous empêchent d'atteindre l'orgasme. Apprenez à connaître votre corps, communiquez avec votre partenaire, prenez soin de votre couple et n'hésitez pas à demander de l'aide professionnelle si nécessaire. Le chemin vers l'épanouissement sexuel est parfois long, mais il est accessible à toutes. Soyez patiente avec vous-même, écoutez vos besoins, et donnez-vous le droit au plaisir sans pression ni culpabilité.


