La dysphorie postcoïtale peut être définie comme une sorte de « tristesse », « dépression » ou simplement un « coup de blues » qui survient après un rapport sexuel. L'avez-vous déjà ressentie sans savoir d'où cela pourrait venir ? Nous vous expliquons les causes possibles et si cela peut avoir un impact sur la qualité des relations. Renseignez-vous !
Dysphorie postcoïtale ou dépression après un rapport sexuel
La dysphorie postcoïtale se définit comme une série de sentiments allant de la tristesse à l'anxiété, l'agitation et même la colère. Elle peut parfois conduire à des pleurs après l'acte sexuel. Elle peut durer de cinq minutes à deux heures et peut se produire avec ou sans orgasme.
Selon des études réalisées sur le sujet, les symptômes peuvent apparaître après des rapports sexuels consensuels, mais également après toute activité sexuelle en général, y compris la masturbation.
Principaux symptômes de la dysphorie postcoïtale
- Pleurs.
- Tristesse.
- Anxiété et dépression.
- Irritabilité.
- Insatisfaction.
Causes de la dysphorie postcoïtale
Il n'y a pas encore suffisamment de recherches pour déterminer les causes exactes, mais les chercheurs avancent plusieurs hypothèses.
Les experts ne considèrent pas cela comme un trouble, mais plutôt comme une condition qui semble être assez courante chez les femmes et relativement fréquente chez les hommes.
Voici quelques-unes des hypothèses les plus plausibles :
Les hormones
Selon les experts, la dysphorie postcoïtale pourrait être liée aux hormones impliquées dans l'amour et l'attachement. Les processus hormonaux, physiologiques et émotionnels associés à l'acte sexuel atteignent leur apogée, entraînant un niveau de stimulation physique et émotionnelle très intense.
Cependant, lorsque l'acte sexuel est terminé, tout s'arrête : le corps et l'esprit doivent revenir à la normale, et cette chute physiologique peut provoquer un sentiment de malaise.
Activation des expériences
Les relations sexuelles, et particulièrement l'orgasme, peuvent amener les individus à se sentir beaucoup plus exposés et vulnérables que d’habitude. Cela peut signifier que les personnes deviennent plus susceptibles de revivre des souvenirs d'expériences difficiles ou traumatiques.
Il est possible que ces personnes ne soient même pas conscientes de ces souvenirs avant de commencer à y réagir émotionnellement. Les personnes ayant survécu à des abus, de quelque nature que ce soit, peuvent ressentir une dysphorie postcoïtale liée à ce malaise psychologique ressenti dans le passé.
Mal-être physique
La douleur physique peut également amener une personne à pleurer après avoir eu des rapports sexuels ou à ressentir une dysphorie postcoïtale.
De nombreuses femmes ressentent de la douleur lors des rapports sexuels (dyspareunie), une condition qui affecte environ 7,5 % des femmes de 16 à 74 ans lors de la pénétration vaginale. Elles peuvent donc éprouver de la douleur et de l'angoisse pendant les rapports, rendant l'expérience plus douloureuse que plaisante.
Anxiété et stress
Les pleurs sont une réponse courante à l'anxiété, et pleurer après un rapport sexuel peut être une réaction à la libération de la tension physique ou à l'anxiété liée à la performance sexuelle. Une étude a révélé que l'anxiété concernant la performance sexuelle affecte environ 16 % des femmes et entre 9 % et 25 % des hommes.
Les personnes souffrant de troubles anxieux et de stress peuvent vivre plus fréquemment des épisodes de dysphorie postcoïtale.
Les experts suggèrent que résoudre les problèmes psychologiques liés au stress et à l'anxiété grâce à un traitement adapté pourrait aider à soulager la dysphorie postcoïtale.
La dysphorie postcoïtale peut-elle affecter le couple ?
Si vous vous demandez si cette tristesse après un rapport sexuel peut devenir un obstacle pour le couple, sachez que vous n'êtes pas la seule personne à vivre cela. Tous vos sentiments sont valides, vous ne les imaginez pas et vous n'êtes pas « étrange » pour les ressentir.
Il est essentiel de communiquer avec votre partenaire à ce sujet, même si certaines recherches montrent que la relation avec le partenaire n'a pas nécessairement un impact direct sur l'expérience de la dysphorie sexuelle.
Il est fort probable que, même en ressentant de la tristesse après un rapport sexuel, cela n'indique pas qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans la relation. Cependant, le fait de constater une réaction émotionnelle négative après un rapport sexuel peut être source de stress et de confusion pour le partenaire.
La communication est essentielle
Maintenir une bonne communication et expliquer à votre partenaire ce qui se passe peut être très important. Vous pouvez lui expliquer qu'il s'agit d'une expérience qui vous affecte après les rapports sexuels et que vous êtes en train de la surmonter ; que cela n'a rien à voir avec la relation que vous entretenez en tant que couple.
Se permettre de ressentir
Il est important d'être bienveillant envers soi-même et de permettre à ces sentiments d’exister. Ainsi, ils disparaîtront plus rapidement. Si vous vous efforcez de lutter contre ces sentiments, ils deviendront plus puissants.
Beaucoup de personnes luttent contre la dysphorie postcoïtale au lieu de développer une manière saine de répondre à leurs émotions, de prendre soin d'elles-mêmes et de leur partenaire tout en traversant ce moment difficile.
Patience et tendresse : les conseils des experts
- Les experts recommandent aux couples souffrant de dysphorie postcoïtale de recourir aux câlins, aux étreintes et à un contact physique rempli d'amour après le rapport sexuel. Cela permet d'apaiser les sentiments négatifs et, dans tous les cas, de les éviter après le sexe.
- Il ne faut pas se concentrer uniquement sur la pénétration et l'orgasme, mais privilégier un contact plus intime et spirituel avec le partenaire.
Si, après avoir discuté de ce sujet avec votre partenaire et avoir reçu tendresse, amour et compréhension de sa part, vous continuez à ressentir de la frustration et de la dépression, n’hésitez pas à demander de l’aide professionnelle.
- Un professionnel de confiance, comme un psychologue, peut vous aider à explorer les causes profondes de cette condition afin de la traiter, tout en vous guidant vers le traitement qui vous conviendra le mieux. Rappelez-vous que le sexe est aussi une question de santé !