Vous avez sûrement déjà entendu parler des bébés « reborn », ces poupées ressemblant presque parfaitement à de vrais bébés humains. Leur impact est remis en cause. Des spécialistes en psychologie comme Tania Olivares qui va nous informer plus en détail sur ce phénomène, préconisent l’utilisation de ces substituts de bébé à des fins thérapeutiques, mais uniquement sous surveillance.

 

Bébé reborn : qu’est-ce que c’est exactement ?

Ce terme désigne une poupée reproduisant en détail le physique et les actes d’un nouveau-né. Il peut être la reproduction d’un bébé en particulier. La poupée est fabriquée en silicone, avec une finition extrêmement réaliste. Elle se commercialise partout à travers le monde et se substitue à un vrai bébé. La maman d’un bébé « reborn » fait donc les mêmes choses qu’elle ferait à son propre enfant : tétée, changes, bains, habillage…

Les bébés « reborn » servent de substitut d’enfant à des femmes qui n’ont pas eu la chance d’avoir leur bébé. Ils interviennent en thérapie à des mamans qui ont eu un enfant mort-né, ou dont les problèmes d’infertilité n’ont pas pu être résolus. Le soutien psychologique temporaire qu’un bébé « reborn » apporte à une femme peut restaurer son équilibre émotionnel et celui de son foyer. Mais la poupée trouve aussi son utilité en cas de maladie d’Alzheimer.

Un bébé « reborn » peut aussi venir combler un foyer que les enfants grandissants ont quitté, une parade contre le syndrome du nid vide. Pour certaines femmes, la poupée « reborn » permet d’anticiper une maternité future. C’est en quelque sorte un moyen d’avoir une reproduction en 3D de leur futur bébé.

Les bébés « reborn » : sujet de controverse ?

Les bébés « reborn » suscitent aujourd’hui des débats. Pour de nombreux observateurs, des femmes se promenant avec un pseudo-bébé ne peuvent qu’être folles. Dans des pays comme les Etats-Unis et l’Allemagne, le fait de promener sa poupée commence pourtant à être considéré comme normal.

Il est indéniable que la poupée comble l’absence d’un enfant dans un foyer. Elle peut apporter son lot de consolation pendant un certain temps, jusqu’à ce que le deuil soit fait. C’est donc l’usage d’un bébé « reborn », au-delà de cette phase, qui semble problématique. Chez certaines femmes, la possession de ce genre de poupée est devenue une véritable addiction.

Les spécialistes continuent donc se demander dans quelle mesure le bébé « reborn » pourrait être un substitut fidèle d’un enfant que l’on n’a pas eu. Le deuil est un processus essentiel dont il faut respecter les étapes. Mais le bébé « reborn » semble l’éterniser. Les premiers mois, la présence de la poupée peut apporter une réelle consolation, mais l’attachement à la poupée va grandir et rappeler à la femme l’absence de son enfant.

Le bébé « reborn » n’est donc pas une manière réaliste d’affronter la douleur pour arriver à une réelle acceptation de la situation. De même, en cas de départ d’un enfant qui a grandi, il est primordial que les parents acceptent ce départ comme faisant partie du développement normal de l’être humain. L’impossibilité d’avoir un enfant sera mieux remédiée par la présence chaleureuse d’amis ou de parents.

Le fait de s’attacher à un bébé « reborn » n’a rien de pathologique. Rechercher à améliorer son état émotionnel ne peut être que louable chez une femme qui souhaite surmonter une situation douloureuse. Il est toutefois essentiel de distinguer la réalité de la fiction. Il est préférable que l’utilisation de ce genre de poupée se fasse sous surveillance d’un professionnel. La personne risque en effet de la considérer comme un véritable bébé, ce qui marque une dépendance affective allant au-delà du simple jouet.

Source photo atelierreborn