Obstruction des trompes, endométriose, polypes, fibromes ou malformations utérines... Ces troubles de l'appareil génital féminin touchent de nombreuses femmes et peuvent compromettre leur projet de maternité. La bonne nouvelle ? La plupart de ces causes d'infertilité peuvent être détectées et traitées efficacement. Découvrez comment ces pathologies affectent la fertilité et quelles solutions existent pour concrétiser votre désir d'enfant.
Lorsque bébé tarde à venir, il est naturel de se poser des questions. Si vous essayez de concevoir depuis plusieurs mois sans succès, sachez que certains défauts de l'appareil génital féminin peuvent rendre difficile, voire empêcher la conception naturelle. Parmi les principales causes d'infertilité chez les femmes, on trouve l'obstruction ou le dysfonctionnement des trompes, l'endométriose, les polypes et les fibromes utérins, ainsi que diverses malformations structurelles de l'utérus. Ces problèmes peuvent heureusement être détectés lors d'une consultation gynécologique, grâce à des examens appropriés. En France, environ 10 à 15 % des couples consultent pour des difficultés à concevoir, et dans 30 % des cas, l'infertilité est d'origine féminine. Comprendre ces troubles est la première étape vers une prise en charge adaptée.
Problèmes au niveau des trompes de Fallope
Les trompes de Fallope jouent un rôle essentiel dans la conception : c'est là que l'ovule et le spermatozoïde se rencontrent pour former un embryon. Une obstruction ou un dysfonctionnement tubaire représente environ 25 à 35 % des cas d'infertilité féminine. Pour évaluer leur état, le gynécologue dispose de plusieurs examens spécifiques.
L'hystérosalpingographie est souvent le premier examen proposé. Il consiste à injecter une solution liquide dans l'utérus à travers le vagin, puis à réaliser des radiographies pour observer le passage du liquide à travers les trompes et ainsi vérifier qu'elles sont bien perméables. Cet examen, bien que légèrement inconfortable, fournit des informations précieuses sur l'anatomie de l'appareil reproducteur.
La laparoscopie est un examen plus invasif mais également plus précis. Cette intervention chirurgicale mini-invasive consiste à insérer de très fins instruments dans l'abdomen par de petites incisions. Elle permet non seulement une observation directe des trompes et des organes pelviens, mais aussi d'intervenir directement sur les anomalies éventuelles comme les adhérences ou les obstructions. Les causes d'obstruction tubaire sont variées : infections pelviennes anciennes, endométriose, antécédents de chirurgie abdominale ou grossesse extra-utérine.
Si les trompes sont fermées ou fonctionnent mal, plusieurs options s'offrent à vous. Selon la localisation et l'étendue de l'obstruction, votre médecin pourra recommander soit une intervention chirurgicale reconstructrice, soit une fécondation in vitro (FIV), qui permet de contourner les trompes en réalisant la fécondation en laboratoire.

L'endométriose : une maladie qui touche 1 femme sur 10
L'endométriose est une pathologie chronique qui concerne environ 10 % des femmes en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de tissu semblable à l'endomètre (la muqueuse qui tapisse l'intérieur de l'utérus) en dehors de la cavité utérine. Ce tissu peut se développer sur les ovaires, les trompes, la vessie, les intestins ou d'autres organes pelviens.
Un excès de tissu endométrial peut créer des adhérences et des kystes (appelés endométriomes lorsqu'ils se situent sur les ovaires), ce qui rend la conception difficile dans 30 à 50 % des cas. L'endométriose peut également affecter la qualité des ovocytes, perturber l'implantation embryonnaire et créer un environnement inflammatoire défavorable à la grossesse.
Le diagnostic d'endométriose repose sur plusieurs examens :
- Un examen clinique gynécologique approfondi
- Une échographie pelvienne, parfois complétée par une IRM
- Une laparoscopie, qui reste l'examen de référence pour confirmer le diagnostic
Le traitement de l'endométriose dépend de sa sévérité et de votre projet de grossesse. Il peut associer des médicaments hormonaux pour freiner l'évolution de la maladie et une intervention chirurgicale pour éliminer l'excès de tissu et libérer les organes reproducteurs. Dans les cas les plus complexes, la procréation médicalement assistée peut être recommandée.
Polypes et fibromes utérins : des excroissances fréquentes
Les polypes et les fibromes sont des excroissances bénignes qui se développent au niveau de l'utérus et peuvent affecter la fertilité de différentes manières.
Les polypes utérins sont des formations qui se développent sur la muqueuse de l'utérus (endomètre). Ils peuvent réduire la fertilité en interférant avec l'implantation de l'embryon. Lorsqu'ils sont volumineux, ils provoquent souvent des irrégularités du cycle menstruel et des saignements entre les règles. Leur taille varie de quelques millimètres à plusieurs centimètres.
Les fibromes (ou myomes) sont des tumeurs bénignes composées de tissu musculaire qui se développent dans la paroi de l'utérus. Très fréquents, ils touchent jusqu'à 70 % des femmes avant 50 ans. Leur impact sur la fertilité dépend principalement de leur localisation :
- Les fibromes sous-muqueux (qui font saillie dans la cavité utérine) sont les plus problématiques pour la conception
- Les fibromes intramuraux (dans l'épaisseur de la paroi) peuvent gêner l'implantation s'ils sont volumineux
- Les fibromes sous-séreux (à l'extérieur de l'utérus) ont généralement moins d'impact sur la fertilité
Le diagnostic de ces excroissances se fait généralement par échographie pelvienne, hystéroscopie ou laparoscopie. Lorsqu'ils compromettent la fertilité, les polypes et les fibromes peuvent être retirés chirurgicalement, souvent par hystéroscopie (une technique qui permet d'intervenir directement dans la cavité utérine sans incision abdominale). Pour approfondir vos connaissances sur les complications pouvant affecter une grossesse, n'hésitez pas à consulter nos ressources dédiées.
Malformations congénitales de l'utérus
Bien que moins fréquentes (elles concernent environ 3 à 4 % des femmes), certaines anomalies structurelles de l'utérus peuvent causer des problèmes d'infertilité ou des fausses couches à répétition. Ces malformations sont présentes dès la naissance et résultent d'un développement incomplet de l'utérus pendant la vie fœtale.
Parmi les principales malformations utérines, on distingue :
L'utérus cloisonné est la malformation la plus fréquente. Une paroi fibreuse (cloison) divise partiellement ou totalement la cavité utérine en deux parties. Cette cloison peut gêner l'implantation de l'embryon et augmenter significativement le risque de fausse couche.
L'utérus bicorne se caractérise par une division de la partie supérieure de l'utérus en deux « cornes ». Selon l'importance de cette division, l'utérus peut ressembler à un cœur. Cette malformation peut compliquer l'évolution d'une grossesse et augmenter le risque d'accouchement prématuré.
L'utérus unicorne résulte du développement d'un seul des deux canaux de Müller (structures embryonnaires à l'origine de l'utérus). L'utérus est alors plus petit et asymétrique, ce qui peut affecter la capacité à mener une grossesse à terme.
Ces malformations sont généralement diagnostiquées par hystéroscopie, hystérosalpingographie ou IRM pelvienne. Si elles réduisent la fertilité ou provoquent des fausses couches récurrentes, une chirurgie correctrice peut être recommandée. Par exemple, une cloison utérine peut être retirée par hystéroscopie avec d'excellents résultats sur la fertilité.
Vos questions fréquentes concernant les causes d'infertilité féminine
1. Au bout de combien de temps sans grossesse faut-il consulter ?
Il est recommandé de consulter un spécialiste après 12 mois de rapports réguliers non protégés sans grossesse si vous avez moins de 35 ans. Si vous avez plus de 35 ans, n'attendez pas plus de 6 mois. Passé 40 ans, consultez dès le début de votre projet de grossesse pour optimiser vos chances.
2. Les problèmes de fertilité sont-ils toujours d'origine féminine ?
Non, l'infertilité est partagée. Dans environ 30 % des cas, elle est d'origine féminine, dans 30 % des cas d'origine masculine, et dans 30 % des cas mixte. Les 10 % restants correspondent à une infertilité inexpliquée. Un bilan complet du couple est donc toujours recommandé.
3. L'endométriose empêche-t-elle toujours de tomber enceinte ?
Non, de nombreuses femmes atteintes d'endométriose parviennent à concevoir naturellement. Cependant, cette pathologie peut réduire la fertilité. Avec une prise en charge adaptée (traitement médical, chirurgie ou PMA), la grande majorité des femmes concernées réalisent leur projet de maternité.
4. Les fibromes disparaissent-ils après la ménopause ?
Oui, généralement. Les fibromes étant hormono-dépendants, ils ont tendance à réduire en taille après la ménopause, lorsque la production d'œstrogènes diminue. Cependant, si vous êtes en âge de procréer et que les fibromes affectent votre fertilité, un traitement peut être nécessaire.
Conclusion
Comprendre les causes potentielles d'infertilité est essentiel pour aborder sereinement votre parcours vers la maternité. Qu'il s'agisse de problèmes tubaires, d'endométriose, de polypes, de fibromes ou de malformations utérines, des solutions existent et les traitements actuels offrent d'excellents résultats. Si vous rencontrez des difficultés à concevoir, n'hésitez pas à consulter rapidement un gynécologue ou un spécialiste de la fertilité. Un diagnostic précoce permet une prise en charge adaptée et augmente significativement vos chances de concrétiser votre rêve de devenir maman. Les avancées médicales permettent aujourd'hui d'accompagner efficacement la grande majorité des femmes concernées par ces troubles vers une grossesse épanouie.


