L'attention de l'enfant : comprendre et stimuler son développement

enfant hyperactif

L'attention des enfants diffère de celle des adultes. Apprenez comment soutenir le développement de leur concentration avec des conseils pratiques, en abordant l'impact des stimuli et de la télévision.

L'attention de l'enfant diffère de celle de l'adulte. Tandis que nous avons une capacité de concentration « contrôlée », c'est-à-dire que nous savons ce que nous recherchons et nous nous concentrons pour le trouver, l'enfant adopte un comportement de type « expérimental ». Étant donné que ses catégories mentales sont encore très flexibles, il utilise les objets de manière très imaginative : ainsi, une pomme de terre devient un visage et une cuillère, un hélicoptère. L'objet en lui-même n'a pas d'importance. Par exemple, s'il vient d'apprendre à donner des coups de pied dans un ballon, il peut s'acharner à coups de pied sur tous les jouets qu'il rencontre. Cette capacité est ce qui le rend si imaginatif.

Jusqu'à environ quatre ans, il ne comprend pas encore que les objets ont une utilité précise, et c'est à ce moment-là qu'il parvient à concentrer son attention sur un objectif particulier. C'est pourquoi il est tout à fait naturel qu'il « se lasse » rapidement de ses jouets. La capacité à fixer l'attention sur un objet n'est pas un don inné, mais doit être apprise lentement et avec effort, tout comme l'apprentissage du langage.

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Comment améliorer la capacité d'attention d'un enfant

Pour développer la capacité d'attention, l'enfant doit réaliser une tâche : concentrer son intérêt sur un seul stimulus et ignorer les autres. Pour habituer l'enfant à se concentrer sur ce qu'il fait, il est important de sélectionner les stimuli proposés de manière à ce qu'il puisse les intégrer.

Voici quelques conseils :

  • Peu importe les histoires, les dessins, les jouets ou la musique que vous proposez, ni leur quantité. Ce qui est essentiel, c'est de choisir les stimuli en établissant un ordre précis lors de leur présentation. L'enfant ne apprend pas à se concentrer et à explorer en sautant d'un stimulus à l'autre avec ennui, mais plutôt en distinguant plusieurs stimuli, en choisissant intentionnellement l'un d'eux parce qu'il le préfère aux autres, en l'observant et en l'utilisant de toutes les manières possibles. Encombrer sa chambre avec des jouets et des poupées de toutes formes et tailles, ou lui proposer en même temps des contes, des dessins, des jouets et de la musique est contre-productif. L'important est de capter son attention avec un seul stimulus à la fois.

  • Lorsque vous aménagez la chambre de l'enfant, en disposant son lit et son espace de jeux, prenez en compte non seulement la fonctionnalité mais aussi la disposition des jouets et des tableaux de manière à laisser une certaine distance entre eux, afin que l'enfant puisse « choisir » ce qu'il souhaite regarder et prendre.

  • Si vous devez lui dire quelque chose d'important, accroupissez-vous à son niveau, regardez-le dans les yeux et captez son attention. Le contact visuel établit une relation personnelle avec l'enfant, qui se sent alors interpellé. De nombreuses études ont montré que capter le regard de l'enfant équivaut à obtenir son attention. À titre d'exemple, les enfants autistes, les personnes schizophrènes, celles qui souffrent de dépressions sévères et celles ayant des problèmes de relation ont tendance à ne pas regarder leur interlocuteur dans les yeux.

  • Habituez-vous à expliquer à l'enfant ce qui se passe : « Maintenant, je mets la casserole sur le feu pour cuire les pâtes ». Même s'il ne suit pas encore la séquence des événements, il apprendra à concentrer son attention sur ce qui se passe.

  • Si vous l'appelez, ne vous attendez pas à ce qu'il interrompe immédiatement ce qu'il fait. Au contraire, annoncez-lui ce qui va se passer : « Dans cinq minutes, nous dînons », « Termine le jeu vidéo et ensuite, au lit ».

  • Justifiez vos exigences : « Si tu cries, je ne peux pas parler au téléphone. Peux-tu baisser le volume ? ». Ce n'est pas une précision superflue. Cela fait partie de ce que les experts appellent la métacommunication : fournir des informations sur la communication en cours, en précisant son sens et en explicitant les intentions de ce qui est dit. Cet effort, important dans toute relation, est particulièrement nécessaire et précieux lorsqu'on parle à un enfant, précisément parce qu'il a des difficultés à se concentrer sur ce qu'il fait.

  • Demandez-lui les choses en termes positifs, en lui disant ce qu'il doit faire plutôt que ce qu'il doit éviter. Ne dites pas : « Fais attention à ne pas faire tomber les assiettes », mais : « Prends seulement trois assiettes à la fois et tiens-les avec les deux mains ; sinon, elles risquent de tomber et de se casser ». Ainsi, en expliquant le motif de son action, vous l'aiderez à prendre conscience des difficultés qu'il doit surmonter.

  • Sélectionnez les stimuli : « Si tu fais le puzzle, ne laisse pas la télévision allumée », « Lorsque tu manges, ne prends pas de jouets à table ».

Lien entre l'exposition à la télévision et le TDAH chez les enfants

Le TDAH, ou Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité, est le trouble neurologique infantile le plus répandu. Il se manifeste par une diminution de la capacité de concentration, ainsi que par des difficultés organisationnelles et des comportements impulsifs. Jusqu'à présent, aucune cause biologique n'a été identifiée pour ce trouble. Selon une étude menée par les chercheurs de l'hôpital pour enfants de Seattle (États-Unis), publiée dans la revue Pediatrics, il existerait un lien entre l'exposition excessive à la télévision durant les premières années de vie et l'apparition du TDAH. D'après cette étude, chaque heure quotidienne passée devant un écran à un âge préscolaire augmente de 10 % le risque de présenter les symptômes du trouble à l'âge de sept ans.

La recherche a également estimé le temps que les enfants américains passent devant la télévision : en moyenne 2,2 heures par jour à un an, ce qui monte à 3,6 heures par jour à trois ans. Certains enfants passent jusqu'à 12 heures par jour devant l'écran, et trois sur dix ont une télévision dans leur chambre. Selon les chercheurs de Seattle, ce ne sont pas les contenus des programmes qui sont incriminés pour le risque de trouble de déficit de l'attention. À leur avis, ce sont les images irréalistes et rapides de nombreux programmes qui pourraient perturber le développement du cerveau.

Le zapping, c'est-à-dire le changement rapide de programme avec la télécommande, peut être défini comme l'instrument principal de la distraction systématique. S'il est utilisé régulièrement, il empêche l'enfant de créer une structure cognitive harmonieuse dans son esprit. En effet, en appuyant continuellement sur les boutons, l'enfant recherche la scène la plus excitante, sans intérêt pour la contextualiser dans une histoire. Pour lui, l'univers apparaît comme une séquence fragmentée d'images qui stimulent l'imagination et qui, pour maintenir une stimulation maximale, doivent devenir de plus en plus violentes et exagérées.

À Retenir

Pour percevoir et intégrer les stimuli, l'enfant a besoin d'un certain temps pour former une image mentale : une image qui apparaît brièvement à l'écran de la télévision ne peut pas être intégrée. Plus l'enfant est jeune, plus la durée d'exposition au stimulus doit être longue : il doit être répété plusieurs fois pour être assimilé. C'est pourquoi l'enfant ressent le besoin d'écouter le même conte ou de regarder le même album de photos des dizaines de fois.

 

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