Arts martiaux : discipline et spiritualité pour les enfants

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arts martiaux pour les enfants

Les arts martiaux classiques ne sont pas considérés comme des sports selon les critères occidentaux. En effet, dans notre culture, le sport est principalement perçu comme un jeu ou une discipline physique visant à renforcer le corps. En revanche, les arts martiaux orientaux s'enracinent dans d'anciennes théories philosophiques.

Comment choisir une bonne école d'arts martiaux

Il est fréquent d'inscrire les enfants à des cours d'arts martiaux pour qu'ils apprennent à se défendre. Cependant, il ne s'agit pas seulement d'apprendre des techniques, ni de développer l'agilité et la vitesse nécessaires pour les appliquer. En effet, si ces compétences ne sont pas accompagnées d'un apprentissage de la concentration, un enfant, même s'il connaît tous les mouvements, ne saura pas se défendre en cas de besoin.

Pour cette raison, il ne suffit pas de pratiquer uniquement le combat (kumité), comme cela se fait de plus en plus souvent dans les dojos (lieu dédié à la pratique des arts martiaux). Il faut se méfier des pratiques qui promeuvent une simple autodéfense personnelle sans l'exercice des modèles fondamentaux, c'est-à-dire les katas.

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Les katas sont des séquences de postures qui nécessitent une précision extrême, accompagnées par le contrôle de la respiration et la capacité de maîtriser sa propre puissance à tout moment. Les anciens maîtres ont défini les katas comme une « méditation en mouvement », car pour exécuter parfaitement chaque mouvement, une concentration maximale est nécessaire. Dans les katas, les postures utilisées lors des combats sont simulées.

« Il ne doit pas y avoir de différence entre kata et combat », explique l'instructeur de karaté Roberto Fassi. « Nous devons pratiquer les katas comme si nous combattions réellement, et purifier le combat comme s'il s'agissait simplement d'un kata. »

Avant de décider dans quelle discipline orienter l'enfant, il est important de parler avec l'instructeur et d'assister à quelques cours. Dans les dojos où les arts martiaux sont pratiqués avec sérieux, une discipline rigoureuse mais fascinante est proposée, offrant la possibilité d'atteindre un grand contrôle de soi-même et d'intérioriser les principes des philosophies orientales, qui peuvent être très utiles à l'enfant pour obtenir un bon équilibre physique et mental.

Les principaux arts martiaux pratiqués en France 

Il existe de nombreuses écoles d'arts martiaux. Voici les trois disciplines les plus répandues en Occident : l'aïkido, le judo et le karaté.

L'aïkido

L'aïkido est un art martial japonais fondé au début des années 1900 par Morihei Ueshiba (1883-1969), un expert en arts martiaux traditionnels profondément intéressé par un mouvement religieux, l'Omotokyo, dont le but est l'unification de toute l'humanité en un seul royaume céleste. Le terme signifie littéralement « la voie de l'harmonie de l'énergie universelle ». Pour Ueshiba, l'aïkido n'est pas principalement un système de combat, mais un moyen de croissance spirituelle. Lors des combats, on utilise des bâtons, des couteaux et des épées, mais comme l'écrit Ueshiba :

« Le but n'est pas tant de renverser l'adversaire, mais de pacifier le monde, de faire de tous les êtres humains une seule famille et d'atteindre la maîtrise de soi, tant du point de vue psychologique que physique. Ce n'est pas une manière de vaincre l'ennemi, mais une voie de réconciliation du monde, pour que les hommes puissent former une grande famille. L'essence de l'aïkido est de cultiver le ki, la force vitale, l'énergie mentale et spirituelle, pour fusionner avec l'univers. »

Ceux qui le pratiquent ne participent pas à des compétitions, mais mesurent simplement leurs compétences avec les autres. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le combat en aïkido est coopératif : il n'est pas compétitif, il n'y a pas d'adversaires, seulement des partenaires, et les plus forts et les plus expérimentés doivent adapter leur force et leur vitesse à celles de leurs partenaires. Plutôt que de ressentir de la frustration lorsqu'on n'est pas aussi bon que les autres, on apprend à admirer le talent des autres et à les imiter sans se livrer à l'autocritique.

En collaborant avec les autres, on évite les risques inhérents à l'utilisation de techniques et d'armes potentiellement mortelles employées dans les exercices.

  • Les cours d'aïkido sont imprégnés de ritualité, ce qui reflète la philosophie. En entrant et en sortant du dojo (le gymnase), les élèves doivent s'incliner pour saluer le maître et, avant de commencer les exercices, ils doivent s'asseoir en silence pendant quelques minutes.
  • Pendant l'entraînement, on ne parle que lorsque c'est indispensable et il est mal vu de parler lorsque l'instructeur s'adresse à la classe.
  • Il faut s'incliner lorsqu'on reçoit un conseil ou une correction de la part de l'instructeur.
  • Manger et boire dans le dojo est considéré comme un manque de respect 

Le judo

Le judo, fondé par le Japonais Jigoro Kano (1860-1938), est un art martial plus récent que le karaté. Jigoro Kano explique : Ju signifie « doux » ou « céder le passage », do veut dire « voie » ou « principe ». Ainsi, le judo signifie la « voie de la douceur » ou « céder le passage pour obtenir finalement la victoire ».

Le secret pour vaincre un adversaire plus fort est de se retirer, de céder le passage de manière à ce que l'autre perde son équilibre. Pour y parvenir, il ne s'agit pas seulement d'exercer le corps, mais aussi de contrôler l'esprit et le corps, d'être prêt à toute éventualité, et d'atteindre le plus haut état spirituel.

Le karaté

« Celui qui pratique le karaté, qui signifie littéralement "la main nue", n'est ni trop dur, ni trop doux, mais les deux à la fois. Ses doigts peuvent sembler doux, mais lorsqu'ils touchent, ils paraissent de fer. La personne qui pratique le karaté peut paraître "douce" et détendue, mais cette douceur est liée à une dureté et une force extraordinaires », écrivent les maîtres.

On pense que le karaté trouve son origine il y a 1 500 ans en Chine, au Temple de Shaolin, bien que ses formes actuelles aient été développées par les Japonais à des époques beaucoup plus récentes. Les mouvements du karaté sont l'expression concrète de la théorie chinoise du yin et du yang, les deux principes opposés dont l'équilibre est à l'origine de toutes choses. La concentration nécessaire pour les réaliser reflète la doctrine du bouddhisme zen, selon laquelle la voie de l'illumination s'obtient par la méditation.

Ainsi, lors de l'exécution des techniques de karaté, il y a une alternance constante entre le yin – se retirer, céder – et le yang – se raidir et attaquer. L'art du combat consiste à savoir reculer et avancer, à alterner contraction et relaxation. Comme le dit une ancienne maxime, pour pratiquer le karaté à la perfection, l'esprit doit être un miroir parfaitement clair, reflétant tout ce qui l'entoure sans que d'autres pensées puissent interférer.

À retenir si votre enfant veut faire des arts martiaux

L'enfant qui souhaite pratiquer sérieusement un art martial entreprend un long chemin, qui l'implique non seulement physiquement, mais aussi spirituellement, et qu'il pourra suivre toute sa vie jusqu'à un âge avancé.

Pour rappel :

  • Que ce soit pour le karaté ou le judo, le choix du dojo où pratiquer est très important. De nos jours, dans de nombreux cas, le judo est pratiqué comme un sport, sans souligner les aspects éducatifs de la discipline : des concepts comme « victoire », « médaille » ou « premier classé » sont plus valorisés dans la hiérarchie des valeurs de ceux qui pratiquent cette discipline comme un sport, oubliant que, selon l'esprit de Jigoro Kano, ce qui compte vraiment est la « manière » dont on gagne. Souvent, les compétitions de judo sont des exemples de pure force physique appliquée.

  • Par conséquent, lors du choix du dojo, il est essentiel de vérifier que, en plus de la pratique sportive (randori waza), l'étude des modèles fondamentaux (kata) et la défense personnelle (shinken shobu waza) sont présents. Ces trois éléments du judo traditionnel permettent d'atteindre les objectifs éducatifs fondamentaux de cette discipline : la capacité de collaborer avec les autres (jita kyoei) et l'utilisation correcte de ses propres ressources (seiryoku zen'yo).

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