Le sommeil du bébé est porteur de nombreux mythes qui peuvent être très culpabilisants pour les jeunes parents. Ils mettent souvent les parents en position d’échec et de confusion. Et si l’on ajoute à ça une grande fatigue, on peut rapidement perdre confiance en soi. Et une fois qu’on a perdu confiance en soi, comment faire pour donner un sentiment de sécurité à son bébé ? Car la sécurité c’est la base pour un sommeil sain et calme.
Lorsque j’ai eu ma fille, j’aurais bien aimé connaître le sommeil, sa physiologie, son lien à la psychologie, etc. Pour commencer ça m’aurait permis de mieux comprendre ses besoins à elle et d’y répondre de manière adaptée au lieu de me comparer aux autres et de vouloir gagner la course au meilleur dormeur avec les copains.
En tant qu’experte en sommeil pour enfant (approche sur-mesure, douce et holistique), j’ai rassemblé pour vous une liste de 10 points-clé qui me semblent importants à connaître pour aborder le sommeil de bébé avec plus de sérénité.
1. Chaque enfant est différent et naît avec sa propre génétique, ce qui n’exclut pas le sommeil
Il y a des petits dormeurs et des gros dormeurs, des enfants qui ont un système d’alerte plus élevé que d’autres et qui dormiront moins bien. Chacun son tempérament et ses besoins. Cette partie génétique demeure intangible. En revanche, le sommeil très fragmenté n’est pas forcément une fatalité. Il y a un éventail de facteurs perturbateurs de sommeil à explorer sur lesquels on peut travailler.
2. Il est complètement normal que les bébés se réveillent fréquemment et ce pendant tout leur jeune âge
Seulement 22% des bébés de 8 mois dorment plus de 6 heures d’affilée (et seulement 64% à 18 mois).*
D’abord, le bébé a besoin de se réveiller souvent pour sa survie. Puis, peu à peu, le sommeil se consolide naturellement et l’enfant peut enchaîner de plus en plus les cycles de sommeil. Votre manière d’endormir votre enfant ne conditionne pas les réveils nocturnes. En revanche, il est vrai que le bébé développe des habitudes pour s’endormir et se rendormir et qu’au début il a vraiment besoin de vous, de votre contact, pour avoir cette sécurité dont il a besoin. Une fois “prêt”, vous pouvez aider votre enfant à changer certaines habitudes, à condition d’y aller vraiment tout doucement, au rythme de bébé, en respectant bien ses besoins.
3. Le sommeil (et tout ce qui touche au sommeil) n’est pas linéaire, il peut changer pendant toute la petite enfance
Un bébé peut très bien dormir les premières semaines, puis tout peut basculer à n’importe quel âge. C’est complètement normal et ça ne fait pas de vous un mauvais parent. Mais si vous êtes bien informé(e) sur le sommeil, vous saurez aborder ces turbulences avec beaucoup plus d’assurance. Il y a énormément de perturbateurs de sommeil à prendre en compte. Pour vous donner quelques exemples : les inconforts physiques, les périodes d’acquisition, la fatigue cumulée, le trop-plein émotionnel, les parasomnies, un environnement non adapté, etc.
4. Plus vite vous répondez aux besoins de votre enfant, plus vite il apprendra à être autonome
Eh oui, parce que c’est en développant la confiance en vous et la sécurité affective (le lien d’attachement) qu’il pourra avoir confiance en lui, et aux autres. Et l’autonomie durable ne peut fonctionner que sur une base de confiance solide, pas sur la résignation ni le stress. Alors plus proche vous restez de votre enfant, plus vite il sera sécure, donc n’hésitez pas le portage, le co-dodo, etc.
5. Le sommeil est une histoire d'équilibre d’hormones
Veillez à ce que votre bébé dorme au bon moment. Vous pouvez essayer de lire les signes “précurseurs” de sa fatigue pour lui proposer le sommeil au bon moment (les signes de retrait comme la perte d’intérêt pour les objets ou personnes, les maladresses physiques, cligner des yeux, les sourcils un peu rouges, etc). Et bien sûr, si vous ne voyez rien de tout ça, vous pouvez vous référer au tableau des heures de sommeil par tranche d’âge que je vous propose juste après. Mais pas de panique si votre enfant sort de ces “normes” ! Et si votre enfant s’endort en 15-20 minutes, c’est complètement normal !
6. Ne cherchez pas à tout prix à coucher votre enfant à 20h
Ce n’est peut-être pas son heure de dodo à lui, en tout cas peut-être pas maintenant. Face au sommeil, chaque individu est unique. Aujourd’hui encore, on trouve beaucoup de tableaux indiquant des heures de coucher prédéfinies. N’y faites pas attention ! De fait, il existe très peu de jeunes enfants qui dorment 12 heures par nuit. C’est une minorité ! À vous de voir ce qui correspond le mieux à votre enfant, selon ses besoins, selon ce qu’il fait en journée, etc.
7. Le rituel du dodo est vraiment crucial
Les enfants adorent savoir ce qui est attendu d’eux ! C’est la meilleure manière de s’assurer un coucher dans le calme et un endormissement plus serein. Les enfants ont besoin d’un sas de décompression avant le dodo (comme pour nous adultes) et de beaucoup de familiarité.
8. Votre calme et votre confiance contribueront grandement à ce que son sommeil soit plus paisible
Car votre enfant sent véritablement toutes vos émotions et celles des personnes qui l’entourent. C’est aussi comme ça qu’on arrive à calmer nos enfants, par la co-régulation. Comme quand nous adultes avons un coup de cafard et que nous allons voir notre ami qui est toujours très positif et nous remonte le moral !
9. L’allaitement et le sommeil ne sont pas du tout incompatibles
En tout cas, arrêter l’allaitement ne va pas nécessairement améliorer vos nuits avec votre bébé. Au contraire, la succion et le contact procurent beaucoup d’apaisement à votre bébé, ce qui va contribuer à son sentiment de sécurité (et l’attachement qui est essentiel).
Mon conseil, c’est avant tout de vous poser cette question simple : est-ce que vous voulez arrêter d’allaiter parce qu’on vous dit de le faire ou parce que vous savez que c’est ce qui est le mieux pour vous ?
En attendant, quel que soit votre choix, vos proches et moins proches doivent le respecter.
10. Une bonne hygiène de sommeil s’applique aussi aux enfants
Avoir un environnement adapté au sommeil, manger sain, se réveiller le matin et se coucher le soir à heure (presque) fixe, faire de l’exercice au bon moment, rire et s’amuser, pouvoir décharger / déposer ses émotions avant de dormir, recevoir de l’amour et de l’affection. Et surtout, ne pas se coucher avec un gros chagrin ou un gros stress.
En tant que consultante en sommeil holistique pour bébé/jeune enfant, je vous guide pour décrypter les besoins de votre enfant afin d’améliorer son sommeil. J’aide toute la famille à retrouver des soirées et nuits plus paisibles avec une approche douce et sur-mesure, sans laisser pleurer.
N’hésitez pas à venir voir mon site pour en savoir plus www.paulinesleepcoach.com ou sur mon Instagram www.instagram.com/paulinesleepcoach
*E. Julia Paavonen et al. on « Normal sleep development in infants » (findings from two large birth cohorts). Étude réalisée sur 1301 bébés en Finlande en 2020.