L'encéphalocèle représente l'une des anomalies congénitales du tube neural les plus rares affectant le développement cérébral du bébé. Cette malformation se caractérise par la présence de tissu cérébral et de membranes qui sortent à l'extérieur du crâne, créant une protubérance visible. Bien qu'impressionnante, cette anomalie bénéficie aujourd'hui de protocoles de prise en charge chirurgicale qui permettent d'améliorer le pronostic des bébés concernés. Découvrez ce qu'il faut savoir sur cette condition rare, ses causes possibles et les traitements disponibles.
Qu'est-ce que l'encéphalocèle et comment se forme-t-elle ?
Pour comprendre l'encéphalocèle, il faut d'abord s'intéresser au développement du tube neural pendant la grossesse. Le tube neural est un canal très étroit qui, à partir de la semaine 4 de grossesse, se replie progressivement pour former l'encéphale et la moelle épinière du fœtus. C'est une étape cruciale du développement embryonnaire.
L'encéphalocèle survient lorsque ce tube neural ne se ferme pas complètement pendant la grossesse. Le résultat est une protubérance en forme de poche qui se développe vers l'extérieur à travers une ouverture du crâne. Cette excroissance peut apparaître à différents endroits du crâne, comme sur le nez, le front ou le cou, bien qu'elle soit plus fréquente à l'arrière de la tête, sur la région occipitale.
Cette malformation fait partie de la famille des anomalies de fermeture du tube neural, au même titre que le spina bifida ou l'anencéphalie. La taille de l'encéphalocèle peut considérablement varier, allant de quelques centimètres à une masse beaucoup plus importante dans les cas les plus sévères.

Les causes de l'encéphalocèle : que sait-on vraiment ?
Bien que l'on pense que de nombreux facteurs interviennent dans cette anomalie comme la composante génétique ou les facteurs environnementaux d'avant ou pendant la grossesse, à ce jour, la cause exacte de l'encéphalocèle n'est pas vraiment connue. Les recherches continuent pour identifier les mécanismes précis à l'origine de cette malformation.
Cependant, des études spécialisées ont conclu que la prise d'acide folique pendant la grossesse réduit considérablement le risque d'avoir des bébés atteints de malformations du tube neural. Par conséquent, il est recommandé de prendre environ 0,3 ou 0,5 milligrammes par jour d'acide folique, idéalement même avant d'être enceinte et durant le premier trimestre.
Les aliments les plus riches en acide folique sont les légumes verts à feuilles, les légumineuses et les agrumes. L'apport en vitamine B et en acide folique contribue à prévenir ces malformations congénitales, malformations notamment liées au cerveau ou à la colonne vertébrale. Il est toujours conseillé de consulter un médecin pour savoir ce qui est bon à prendre pour avoir un bébé en bonne santé.
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Comment diagnostique-t-on l'encéphalocèle pendant la grossesse ?
Le diagnostic prénatal de l'encéphalocèle se fait généralement lors des échographies de suivi de grossesse, en particulier lors de l'échographie morphologique du deuxième trimestre, réalisée entre 20 et 22 semaines d'aménorrhée. Cette échographie détaillée permet d'examiner l'anatomie du fœtus et de détecter d'éventuelles anomalies de développement, notamment au niveau du crâne et du cerveau.
Lorsqu'une encéphalocèle est suspectée, des examens complémentaires peuvent être proposés, comme une IRM fœtale, qui permet d'obtenir des images plus précises de la malformation et d'évaluer l'étendue du tissu cérébral impliqué. Ces informations sont essentielles pour planifier la prise en charge après la naissance et pour informer les parents des possibilités thérapeutiques.
Dans certains cas, une consultation dans un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN) sera proposée pour bénéficier d'une expertise spécialisée et d'un accompagnement adapté.
Les symptômes et les conséquences de l'encéphalocèle
Les encéphalocèles qui naissent à l'arrière de la tête ou les malformations sur le visage et dans le cerveau provoquent normalement plus de problèmes dans le système nerveux. La gravité des symptômes dépend de plusieurs facteurs : la localisation de la malformation, sa taille, la quantité de tissu cérébral impliqué et la présence d'autres anomalies associées.
Les symptômes de cette anomalie peuvent inclure :
- Une perte de force dans les jambes et les bras
- Une disproportion de la taille de la tête par rapport au corps (microcéphalie ou macrocéphalie)
- Une accumulation de liquides dans le cerveau (hydrocéphalie)
- Une utilisation non coordonnée des muscles (troubles de la motricité)
- Des retards de croissance et de développement
- Des convulsions ou crises d'épilepsie
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Le traitement chirurgical de l'encéphalocèle
On traite chirurgicalement l'encéphalocèle pour replacer le tissu cérébral et les membranes à l'intérieur du crâne ainsi que pour corriger les défauts du visage ou du crâne. L'intervention chirurgicale est généralement réalisée dans les premiers mois de vie du bébé, idéalement entre la naissance et l'âge de 4 mois, lorsque cela est possible.
Les traitements dépendront du type de défaut, de sa localisation et de sa gravité, mais peuvent malheureusement laisser des séquelles. La chirurgie vise à protéger le tissu cérébral exposé, à prévenir les infections et à améliorer l'apparence physique de l'enfant. Dans certains cas, plusieurs interventions peuvent être nécessaires pour obtenir le meilleur résultat possible.
Malheureusement, les problèmes neurologiques causés par l'encéphalocèle seront souvent présents de façon permanente. Un suivi médical régulier et une prise en charge multidisciplinaire (neurologie, kinésithérapie, orthophonie) sont essentiels pour accompagner le développement de l'enfant et maximiser son potentiel.
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Vos questions fréquentes concernant l'encéphalocèle
1. Quelle est la fréquence de l'encéphalocèle ?
L'encéphalocèle est une malformation très rare qui touche environ 1 naissance sur 10 000. Elle représente environ 8 à 10% de l'ensemble des anomalies de fermeture du tube neural.
2. Peut-on prévenir l'encéphalocèle ?
Bien qu'il n'existe pas de méthode de prévention garantie à 100%, la supplémentation en acide folique avant la conception et pendant le premier trimestre de grossesse réduit significativement le risque de malformations du tube neural. Il est recommandé de prendre 0,4 mg d'acide folique par jour, voire davantage pour les femmes ayant des antécédents de grossesse avec anomalie du tube neural.
3. Quel est le pronostic pour un bébé atteint d'encéphalocèle ?
Le pronostic varie considérablement selon la taille et la localisation de la malformation, ainsi que la quantité de tissu cérébral impliqué. Les encéphalocèles situées à l'arrière du crâne ont généralement un pronostic moins favorable que celles situées à l'avant. Un accompagnement médical précoce et un suivi multidisciplinaire peuvent améliorer la qualité de vie de l'enfant.
4. Y a-t-il un risque de récurrence dans une prochaine grossesse ?
Le risque de récurrence existe mais reste relativement faible, généralement estimé entre 2 et 5%. Pour les familles ayant déjà eu un enfant atteint d'une anomalie du tube neural, une consultation en génétique et une supplémentation renforcée en acide folique (4 mg par jour) sont recommandées lors d'une nouvelle grossesse.
Conclusion
L'encéphalocèle, bien qu'elle soit une malformation rare et complexe, bénéficie aujourd'hui d'une meilleure compréhension médicale et de techniques chirurgicales plus avancées. Le diagnostic prénatal permet d'anticiper la naissance et de préparer une prise en charge adaptée dès les premières heures de vie du bébé. La prévention par l'acide folique reste un geste simple mais essentiel pour réduire le risque d'anomalies du tube neural. Un accompagnement médical spécialisé et un soutien psychologique aux parents sont indispensables pour traverser cette épreuve et offrir à l'enfant les meilleures chances de développement.


