Nous vous proposons plusieurs articles pour identifier les troubles possibles du pipi. Découvrez ce qu'il en est si bébé a mal quand il fait pipi.
Si l'urine est abondante et que bébé fait pipi régulièrement, cela veut dire que tout va bien. Dans le cas contraire, il faut identifier dès que possible ce qui ne va pas et le signaler au pédiatre. L'infection urinaire est l'une des infections les plus fréquentes chez les bébés et les jeunes enfants, et il est essentiel de savoir la reconnaître pour agir rapidement.
Comprendre l'infection urinaire chez bébé
L'infection urinaire chez le nourrisson et l'enfant est une pathologie courante qui nécessite une attention particulière. Elle peut affecter différentes parties du système urinaire : la vessie (cystite), les reins (pyélonéphrite), ou l'ensemble des voies urinaires.
Chez les bébés de moins de 2 ans, l'infection urinaire est particulièrement préoccupante car elle atteint souvent les reins (pyélonéphrite), contrairement aux enfants plus grands où elle se limite généralement à la vessie (cystite). Cette différence s'explique par l'immaturité du système immunitaire et des voies urinaires chez les tout-petits.
La bactérie la plus fréquemment responsable est Escherichia coli (E. coli), présente naturellement dans l'intestin, qui remonte depuis la région périnéale vers la vessie et parfois jusqu'aux reins. D'autres bactéries comme Proteus mirabilis, Enterococcus ou Klebsiella peuvent également être en cause.
Il est important de savoir que les infections urinaires sont plus fréquentes chez les filles après l'âge de 6 mois, en raison de la plus faible longueur de leur urètre qui facilite la remontée des bactéries. Chez les garçons, elles sont plus courantes avant 6 mois, particulièrement chez les nourrissons non circoncis.
Comment reconnaître les symptômes chez bébé
Pour s'en rendre compte
L'enfant fait pipi très souvent, mais avec un débit réduit. En outre, la miction est douloureuse et provoque des démangeaisons. Parfois, le bébé a de la fièvre.
Chez les nourrissons et les bébés de moins de 2 ans, les symptômes d'infection urinaire sont souvent trompeurs et non spécifiques, ce qui rend le diagnostic plus difficile. Voici les signes d'alerte à surveiller :
Symptômes généraux chez le nourrisson :
• Fièvre inexpliquée : souvent le seul signe visible, la fièvre peut être élevée (supérieure à 39°C) sans autre symptôme apparent
• Irritabilité et pleurs : bébé pleure plus que d'habitude, semble inconsolable
• Troubles de l'alimentation : refus du biberon ou du sein, diminution de l'appétit
• Stagnation de la courbe de poids : prise de poids insuffisante ou arrêt de la croissance
• Léthargie : bébé est moins actif, dort plus que d'habitude
Signes urinaires spécifiques :
• Odeur anormale des urines : odeur forte, désagréable ou inhabituelle
• Couleur des urines : urines troubles, foncées, parfois avec des traces de sang
• Mictions fréquentes : bébé mouille sa couche plus souvent mais en petites quantités
• Pleurs pendant la miction : bébé pleure au moment d'uriner, signe d'une possible douleur
Symptômes digestifs associés :
• Vomissements, diarrhée, douleurs abdominales peuvent accompagner l'infection urinaire chez les très jeunes enfants
Il est crucial de noter que chez les nourrissons, l'infection urinaire peut parfois passer totalement inaperçue dans un premier temps, d'où l'importance d'une surveillance attentive et d'une consultation rapide en cas de doute.
Les causes et facteurs de risque
Les causes
Il pourrait s'agir d'une infection de la vessie (cystite) causée par les germes qui colonisent l'intestin. S'ils augmentent (par exemple parce que le petit a eu des problèmes intestinaux, ou parce que le nettoyage de ses fesses n'est pas fait de l'avant vers l'arrière) et qu'ils deviennent agressifs, les germes peuvent atteindre les voies urinaires inférieures, provoquant une infection.
Chez les enfants de moins de un an, les mêmes symptômes peuvent indiquer une légère malformation qui permet un retour de l'urine depuis la vessie vers le haut et provoquer ainsi une infection des uretères, voire même des reins.
Facteurs de risque spécifiques chez le nourrisson :
Facteurs anatomiques :
• Reflux vésico-urétéral : anomalie fréquente chez 30 à 50% des nourrissons ayant une infection urinaire, où l'urine remonte de la vessie vers les reins
• Malformations des voies urinaires : obstacles à l'écoulement normal de l'urine
• Chez les garçons : phimosis (prépuce trop serré) ou absence de circoncision favorisant l'accumulation de bactéries
Facteurs comportementaux et environnementaux :
• Hygiène inadéquate : nettoyage incorrect de la région périnéale, surtout chez les filles (de l'arrière vers l'avant)
• Constipation : les selles retenues exercent une pression sur la vessie et empêchent sa vidange complète
• Couches souillées : port prolongé de couches sales favorisant la prolifération bactérienne
• Déshydratation : diminution du volume urinaire favorisant la stagnation et la multiplication des bactéries
Facteurs médicaux :
• Système immunitaire immature : les défenses naturelles du nourrisson sont encore en développement
• Cathétérisme ou interventions médicales : procédures médicales invasives
• Troubles neurologiques : pathologies affectant la vidange vésicale
Diagnostic et examens médicaux
Le diagnostic d'une infection urinaire chez le nourrisson repose sur des examens médicaux spécialisés, car les symptômes peuvent être trompeurs et non spécifiques.
La bandelette urinaire : Premier examen réalisé, elle recherche la présence de nitrites et de leucocytes (globules blancs) dans l'urine. Chez l'enfant de plus de 3 mois, la négativité de ces deux paramètres permet d'exclure le diagnostic d'infection urinaire dans 97% des cas.
L'examen cytobactériologique des urines (ECBU) : Examen de référence qui confirme l'infection, identifie la bactérie responsable et détermine l'antibiogramme pour adapter le traitement. Les résultats sont disponibles sous 48-72 heures.
Techniques de recueil d'urine chez le nourrisson :
• Cathétérisme vésical : technique de référence, une fine sonde est introduite dans l'urètre après désinfection locale. Méthode non douloureuse mais parfois impressionnante pour les parents
• Ponction sus-pubienne : réalisée en milieu hospitalier sous échographie, technique très fiable mais plus invasive
• Collecteur stérile : sac adhésif placé après toilette génitale, moins fiable car risque de contamination
• Recueil au vol : nécessite de la patience, bébé maintenu sans couche en attendant la miction spontanée
Examens complémentaires : En cas d'infection confirmée chez un enfant de moins de 2 ans, des examens d'imagerie peuvent être prescrits pour rechercher d'éventuelles malformations des voies urinaires (échographie rénale, cystographie).
Que faire en cas de suspicion d'infection urinaire
Il faut consulter le pédiatre pour savoir s'il s'agit d'une infection de la vessie ou des voies urinaires supérieures. Il est également nécessaire de donner plus de liquides à l'enfant, en particulier de l'eau à forte teneur en minéraux, qu'il doit boire par petites gorgées, car elle augmente la diurèse et aide à éliminer les germes.
Mesures immédiates à prendre :
Consultation médicale urgente si :
• Votre bébé a de la fièvre (surtout si elle dépasse 38,5°C)
• Il refuse de s'alimenter ou vomit
• Il est particulièrement irritable ou léthargique
• Vous observez des urines malodorantes ou colorées
• Il pleure en urinant
En attendant la consultation :
• Hydratation renforcée : proposez plus fréquemment le biberon ou le sein, l'eau étant le meilleur moyen de diluer l'urine et de diminuer la concentration bactérienne
• Hygiène rigoureuse : changez la couche dès qu'elle est souillée, nettoyez soigneusement la région génitale de l'avant vers l'arrière
• Surveillance de la température : prenez régulièrement la température de votre bébé
• Observation des urines : notez leur couleur, odeur et fréquence
Ce qu'il ne faut pas faire :
• Ne donnez jamais d'antibiotiques sans prescription médicale
• N'utilisez pas de produits antiseptiques ou parfumés pour la toilette
• Ne retardez pas la consultation si les symptômes persistent ou s'aggravent
Hospitalisation : Elle peut être nécessaire chez les nourrissons de moins de 3 mois, en cas de signes de gravité (vomissements, déshydratation, fièvre élevée) ou si l'infection ne répond pas au traitement oral.
Traitement et prise en charge
Le traitement d'une infection urinaire chez le nourrisson repose principalement sur l'antibiothérapie, adaptée selon les résultats de l'antibiogramme et l'âge de l'enfant.
Traitement antibiotique :
• Choix de l'antibiotique : adapté selon l'âge, le poids et la bactérie identifiée. Les antibiotiques les plus couramment utilisés sont l'amoxicilline-acide clavulanique, le cotrimoxazole ou les céphalosporines
• Durée du traitement : généralement 7 à 10 jours pour une cystite simple, 10 à 14 jours pour une pyélonéphrite
• Voie d'administration : orale dans la plupart des cas, intraveineuse en cas d'hospitalisation ou de forme sévère
Surveillance du traitement :
• Amélioration clinique : la fièvre doit diminuer dans les 48-72 heures suivant le début du traitement
• Contrôle urinaire : un ECBU de contrôle peut être demandé en fin de traitement
• Posologie : il est essentiel de respecter la posologie et la durée prescrites, même si les symptômes disparaissent
Mesures adjuvantes :
• Hydratation : maintenir un apport hydrique suffisant pour favoriser l'élimination des bactéries
• Hygiène : renforcer les mesures d'hygiène périnéale
• Confort : soulager la douleur si nécessaire avec du paracétamol adapté au poids
Suivi médical : Une consultation de contrôle est généralement programmée pour s'assurer de la guérison complète et dépister d'éventuelles complications ou récidives.
Prévention des infections urinaires chez bébé
La prévention des infections urinaires chez le nourrisson repose sur des mesures d'hygiène simples mais essentielles, ainsi que sur la surveillance des facteurs de risque.
Hygiène quotidienne :
• Toilette génitale : nettoyez toujours de l'avant vers l'arrière, particulièrement important chez les filles pour éviter la contamination par les germes intestinaux
• Change fréquent : changez la couche dès qu'elle est souillée, ne laissez jamais bébé avec une couche sale prolongée
• Séchage : séchez bien la région génitale après chaque toilette
• Produits doux : utilisez des produits d'hygiène doux, sans parfum ni antiseptique agressif
Prévention de la constipation :
• Hydratation : veillez à un apport hydrique suffisant selon l'âge
• Alimentation : lors de la diversification, privilégiez les fibres (fruits, légumes)
• Massage : des massages abdominaux doux peuvent aider au transit
Surveillance et détection précoce :
• Observation des urines : surveillez régulièrement l'aspect et l'odeur des urines
• Comportement : soyez attentif aux changements de comportement de votre bébé
• Température : prenez la température en cas de doute
Environnement :
• Vêtements : privilégiez des vêtements en coton, respirants
• Bains : évitez les bains moussants ou produits irritants
• Température : évitez la surchauffe qui favorise la macération
Vos questions fréquentes concernant les infections urinaires chez bébé
Comment savoir si mon bébé a mal quand il urine ?
Chez les nourrissons, les pleurs pendant la miction peuvent être un signe, mais ils ne sont pas systématiques. Observez si bébé pleure spécifiquement au moment où il mouille sa couche, s'il semble gêné ou irritable sans raison apparente, et surveillez l'aspect de ses urines.
Les infections urinaires sont-elles graves chez les bébés ?
Chez les nourrissons de moins de 2 ans, les infections urinaires peuvent être plus sérieuses car elles atteignent souvent les reins. C'est pourquoi il est important de consulter rapidement et de suivre rigoureusement le traitement prescrit pour éviter les complications.
Pourquoi mon bébé fait-il des infections urinaires à répétition ?
Les infections récidivantes peuvent être liées à des malformations des voies urinaires, à un reflux vésico-urétéral, ou à des facteurs favorisants comme la constipation chronique. Votre pédiatre pourra prescrire des examens complémentaires pour en déterminer la cause.
Puis-je donner des antibiotiques que j'ai à la maison ?
Non, jamais. Les antibiotiques doivent toujours être prescrits par un médecin après diagnostic confirmé. L'automédication peut masquer les symptômes, favoriser les résistances bactériennes et retarder un traitement approprié.
Comment recueillir l'urine de mon bébé pour l'analyse ?
Le recueil d'urine chez un nourrisson est généralement réalisé par un professionnel de santé, soit par cathétérisme (introduction d'une fine sonde), soit par ponction sus-pubienne en milieu hospitalier. Ces techniques garantissent un prélèvement stérile et fiable.
Mon bébé peut-il aller à la crèche pendant une infection urinaire ?
Cela dépend de son état général et des symptômes. S'il a de la fièvre ou se sent mal, il vaut mieux le garder à la maison jusqu'à amélioration. Une fois le traitement commencé et en l'absence de fièvre, il peut généralement retourner en collectivité.
Conclusion
Les infections urinaires chez le nourrisson sont des pathologies fréquentes qui nécessitent une surveillance attentive et une prise en charge rapide. Bien que les symptômes puissent être discrets ou non spécifiques chez les tout-petits, il est essentiel de rester vigilant aux signes d'alerte.
La prévention repose sur des mesures d'hygiène simples mais cruciales : toilette appropriée, change fréquent, hydratation suffisante et surveillance régulière. En cas de doute, n'hésitez jamais à consulter votre pédiatre, car un diagnostic et un traitement précoces permettent d'éviter les complications.
Pour en savoir plus sur le pipi de bébé :
- L'urine de mon bébé est très abondante
- Mon bébé fait très peu pipi
- L'urine de mon bébé est plus sombre que d'habitude