Vous avez dû arrêter l'allaitement mais souhaitez le reprendre ? Vous êtes maman adoptive et rêvez de nourrir votre enfant au sein ? La relactation et la lactation induite ouvrent des possibilités extraordinaires ! Redémarrer l'allaitement est tout à fait possible lorsque la production laitière a été interrompue. De plus, la lactation induite est réalisable, même chez les mamans qui adoptent, grâce à des techniques éprouvées et un accompagnement adapté.
Le mécanisme fascinant de la lactation induite
La lactation induite repose sur un principe physiologique remarquable : votre corps peut produire du lait même sans avoir vécu de grossesse récente. Ce processus demande de la patience et des efforts soutenus, mais le taux de réussite est encourageant lorsque la stimulation mammaire est effectuée correctement.
La capacité de production de lait est déterminée par la correcte stimulation de la poitrine. Plus la stimulation est fréquente et régulière, plus la mère produira de lait. En général, il est recommandé de stimuler le sein toutes les trois heures, soit naturellement par la succion du bébé, soit artificiellement avec un tire-lait.
Extraire le lait de la poitrine est ce qui engendre sa production. Au moment de la succion (de l'enfant ou artificielle), la poitrine de n'importe quelle femme va provoquer une augmentation de la prolactine (l'hormone qui stimule la production de lait) et de l'ocytocine (l'hormone qui stimule l'éjection du lait). Ces deux hormones travaillent en synergie pour relancer naturellement le processus de lactation.
Lorsque le lait ne sort pas ou que sa production est insuffisante, il est très conseillé d'utiliser le Système de Nutrition Supplémentaire (SNS). L'enfant va stimuler le sein, et se réhabituera à la succion du mamelon (s'il a utilisé le biberon) et, en même temps, il recevra la quantité nécessaire d'aliments.
Les facteurs clés qui favorisent une relactation réussie
Plusieurs éléments influencent positivement les chances de succès de la relactation et de la lactation induite. Les connaître vous permettra d'optimiser votre démarche :
• L'âge de l'enfant : Plus il est petit, mieux c'est. En grandissant, les enfants perdent progressivement le réflexe de succion naturel. Le processus est considérablement facilité si le bébé a moins de trois mois, car ses réflexes de tétée sont encore très présents.
• La prédisposition du bébé : Le succès augmente chez les nourrissons qui acceptent le sein dès les premières tentatives. Un bébé coopératif et motivé par la tétée représente un atout majeur dans le processus.
• Un sevrage récent facilite la reprise : S'il y a plus d'un an que l'allaitement a été arrêté, il est plus difficile de récupérer la production de lait, mais ce n'est pas impossible. La mémoire mammaire reste active plusieurs mois après l'arrêt.
• Éviter les tétines et biberons : Ne pas utiliser de biberons est préférable. Il vaut mieux que le bébé ait été nourri avec des systèmes alternatifs, tels que les seringues (sans aiguilles) ou des cuillères à café. Le bébé peut rejeter le sein s'il a pris l'habitude du biberon.
Techniques et accompagnement pour une lactation induite optimale
La réussite d'une lactation induite repose sur plusieurs piliers essentiels. La stimulation mécanique régulière constitue la base du processus. Les séances d'expression du lait ou de mise au sein doivent être fréquentes, idéalement toutes les 2 à 3 heures, y compris la nuit pendant les premières semaines.
Le contact peau à peau joue un rôle fondamental en stimulant naturellement la production d'ocytocine. Cette hormone favorise non seulement l'éjection du lait mais crée également un environnement hormonal propice à la lactation. Les moments de proximité avec votre bébé, même en dehors des tétées, contribuent au succès du processus.
L'accompagnement professionnel s'avère souvent déterminant. Une consultante en lactation certifiée IBCLC peut vous guider dans les techniques de stimulation, vous aider à trouver les bonnes positions d'allaitement et adapter le protocole à votre situation spécifique. Certains professionnels peuvent également proposer un accompagnement médicamenteux avec la dompéridone, toujours sous surveillance médicale stricte.
Conseils pratiques pour maximiser vos chances de succès
Voici les stratégies concrètes pour optimiser votre démarche de relactation :
• Créez un environnement favorable : Réduisez le stress, reposez-vous suffisamment et maintenez une alimentation équilibrée. Le stress peut inhiber la production de prolactine.
• Utilisez un tire-lait de qualité : Un tire-lait hospitalier ou de grade médical offre une stimulation plus efficace. La location peut être une option économique pour débuter.
• Alternez les techniques : Combinéz expression manuelle, tire-lait et mise au sein selon les réactions de votre bébé et l'évolution de votre lactation.
• Surveillez les signaux positifs : Les premières gouttes de lait, même minimes, sont encourageantes. L'augmentation progressive du volume produit indique que le processus fonctionne.
• Restez patiente et persévérante : Les premiers résultats peuvent prendre plusieurs semaines à apparaître. La régularité dans la stimulation est plus importante que l'intensité.
La lactation induite : un défi accessible avec des résultats encourageants
La lactation induite est un processus avec un taux de réussite très élevé. Les statistiques américaines montrent que 36% des femmes qui la tentent, au bout de deux mois, nourrissent leur bébé uniquement et exclusivement avec leur lait. Le reste, 64%, produit du lait mais doit compléter l'alimentation du bébé avec des suppléments.
Ces chiffres démontrent que même si l'allaitement exclusif n'est pas toujours atteignable, la production partielle de lait maternel reste bénéfique pour le bébé. Chaque goutte de lait maternel apporte des anticorps, des nutriments parfaitement adaptés et renforce le lien d'attachement entre la mère et l'enfant.
Avec de la patience, du dévouement et des efforts soutenus, la maman peut "à nouveau" obtenir du lait. Le pouvoir de la correcte stimulation du sein est tel qu'il est même possible que les mamans adoptives qui n'ont jamais accouché puissent obtenir du lait. Dans ce dernier cas, le processus est plus difficile et demande généralement plus de temps, mais il n'est absolument pas impossible.
Les témoignages de mères ayant réussi leur lactation induite soulignent l'importance du soutien familial et professionnel. La compréhension de l'entourage et l'encouragement constant constituent des facteurs de réussite non négligeables dans ce parcours exigeant mais gratifiant.
Vos questions fréquentes concernant la relactation et la lactation induite
1. Combien de temps faut-il pour voir les premiers résultats ?
Les premières gouttes de lait peuvent apparaître entre quelques jours et plusieurs semaines selon votre situation. En général, il faut compter 2 à 6 semaines de stimulation régulière pour obtenir une production significative. La patience reste votre meilleure alliée.
2. Peut-on réussir une lactation induite même après la ménopause ?
Théoriquement oui, car la production de lait ne dépend pas des hormones ovariennes mais de la prolactine. Cependant, le processus sera plus long et nécessitera un accompagnement médical spécialisé. Les chances de succès diminuent avec l'âge mais restent possibles.
3. La lactation induite produit-elle un lait de même qualité ?
Oui, le lait produit par lactation induite contient les mêmes nutriments et anticorps que le lait maternel classique. Sa composition s'adapte même aux besoins du bébé qui le consomme, exactement comme lors d'un allaitement traditionnel.
4. Faut-il obligatoirement prendre des médicaments pour réussir ?
Non, la stimulation mécanique seule peut suffire dans de nombreux cas. Les médicaments comme la dompéridone peuvent accélérer le processus mais ne sont pas indispensables. Discutez des options avec un professionnel de santé spécialisé en lactation.
5. Mon bébé refuse le sein, que faire ?
C'est normal au début, surtout s'il a l'habitude du biberon. Proposez le sein sans forcer, utilisez le système de nutrition supplémentaire (SNS), pratiquez le peau à peau et soyez patiente. L'acceptation du sein peut prendre plusieurs jours à plusieurs semaines.
