L'appétit est l’envie de manger, stimulée par la vue, l'odorat ou même le simple fait de penser à la nourriture. Contrairement à la faim, qui est un besoin de se nourrir, l'appétit est une sensation agréable provoquée par une série de changements dans l'organisme : augmentation de la sécrétion salivaire, des sucs gastriques, et l’augmentation de l'irrigation sanguine des parois de l'estomac.
La faim et l'appétit ont une capacité naturelle à autoréguler la quantité de nourriture à consommer. C'est pourquoi il est important de comprendre les signaux avec lesquels l'enfant communique sa sensation de faim ou de satiété.
Même si l'enfant laisse la moitié du biberon ou de sa pomme de terre, si ces signaux sont respectés, il établira une relation équilibrée avec la nourriture, qui l'accompagnera pendant des années, évitant ainsi le risque de troubles alimentaires. Parfois, en revanche, l'insistance des adultes peut avoir l'effet inverse et transformer leur sensation de satiété en un manque d'appétit chronique.
Quand bébé ne boit que du lait
Le mécanisme de la faim du nourrisson est parfaitement programmé : lorsqu'il a faim, il "demande" du lait.
Pendant le premier mois, le rythme est encore peu régulé, mais si la mère s'y adapte sans en imposer d'autres, pour des raisons de confort ou de peur qu'il ne mange pas assez, il se régulera naturellement. Le grand pédiatre américain T. Berry Brazelton précise qu’il est essentiel que le nouveau-né acquière progressivement la notion du temps et de la répartition des repas". "L’enfant doit réaliser cela par lui-même, et sans que cela soit imposé par les parents. Ne le nourrissez pas à chaque fois qu'il pleure : s'il est vrai qu'un enfant pleure lorsqu'il a faim, le contraire n'est pas vrai. Les enfants ne pleurent pas toujours parce qu'ils ont faim. Ils peuvent avoir chaud, mal au ventre, besoin d‘être changés, etc.
Ne le réveillez pas parce qu'il "doit" manger : en général, si votre enfant dort, il est préférable de ne pas le réveiller. Il est possible de retarder la tétée d'une demi-heure ou, dans certains cas, de ne pas la faire du tout. Tout comme les adultes, qui n'ont parfois pas faim, les bébés ont aussi le droit de sauter un repas de temps en temps.
Si vous remarquez que votre bébé a faim, avancez l'heure de la tétée : cette règle ne contredit pas la précédente. Si vous remarquez que votre enfant a faim avant l'heure du prochain repas, n’attendez pas montre en main, l'heure officielle du repas.
Essayez de vous adapter à leur rythme : les enfants, comme les adultes, peuvent être de gros mangeurs ou prendre beaucoup de temps pour manger. Il n'y a rien que vous puissiez faire pour changer leur comportement. Observer sa façon de manger est un moyen de le comprendre et d’appréhender son caractère.
Quand le sevrage commence-t-il ?
Pour que votre enfant maintienne une bonne relation avec la nourriture, il est nécessaire de lui inculquer de bonnes habitudes alimentaires dès les premiers mois qui suivent le sevrage. Pour cela, les heures de repas doivent être fixes et évitez au maximum de proposer des collations et sucreries entre les repas. Le moment du repas doit être un rituel festif attendu par l'enfant. Expliquez-lui comment vous l'avez préparé et dressez-le dans des assiettes de petite taille, avec des verres et des couverts, colorés et résistants.
Une fois le sevrage commencé, il est important de suivre quatre règles de base :
N'introduisez qu'un seul nouvel aliment à la fois. Avec le sevrage, votre enfant entame un fascinant voyage d'exploration composés de nouveaux goûts, de nouvelles couleurs, de nouvelles odeurs et de nouveaux sons, comme le croquant de la croûte du pain ou le craquant d'une feuille de laitue. Ne le désorientez pas avec une avalanche de nouveautés. Le sevrage est un processus lent et progressif qui doit durer au moins jusqu'à ce que votre enfant ait un an. Introduisez un nouvel aliment à la fois. De cette façon, vous donnez à votre enfant une chance de prendre confiance dans la nouveauté, et vous pouvez apprendre à connaître ses préférences.
Laissez-le jouer avec sa purée. Pendant le repas, l'enfant a besoin de calme et de tranquillité. Il travaille sur une découverte qui est d'une importance vitale pour lui. Si vous lui lavez les mains et le visage chaque fois qu'il se salit, le repas se transformera en un moment désagréable.
- Mettez-lui un bavoir trop grand plutôt que trop petit, et placez quelques feuilles de papier absorbant sur le siège de la chaise. Puis laissez-le manipuler librement la nourriture.
- Mettez un peu de purée dans l'assiette devant l'enfant pour qu'il puisse la sentir, la manipuler..., tandis que vous lui donnez des cuillerées en utilisant une autre assiette.
N’insistez pas pour qu’il mange. N'utilisez pas d'astuces pour faire entrer la bouchée dans sa bouche ou pour lui donner un peu plus de nourriture. Ne le forcez jamais à goûter un aliment et s'il n'en veut plus, n'insistez pas. Si le repas se transforme en bataille, ce moment de plaisir deviendra une situation tendue. Si l'enfant est contraint de manger contre sa volonté, commence alors un véritable drame, qui pourrait durer des années.
N'incitez pas l'enfant à manger en associant nourriture et affection. Des phrases telles que "Si tu ne manges pas, tu ne m'aimes pas", "Encore une bouchée pour maman" ou "Si tu ne finis pas tout, tu n'iras pas chez grand-mère" sont absolument contre-productives. Faire croire à un enfant qu'il doit manger pour montrer son amour et non par faim va troubler sa perception naturelle de l'appétit et de la satiété. Même si l’enfant se laisse convaincre de manger, il découvrira rapidement qu'il peut refuser d'y goûter, pour embêter l'adulte. La règle doit être de proposer à l'enfant de goûter le nouvel aliment, même s'il ne s'agit que d'une bouchée, et de le laisser libre de décider s'il l'aime et s'il veut continuer.