Des sacs à main transformés en manèges forains ? C’est bien la direction qu’a prise la mode en 2025. Dans le sillage de Labubu, ce petit monstre aux dents pointues et aux yeux écarquillés tout droit sorti de l’univers Pop Mart, les bag charms signent un retour en force sur les podiums, comme dans la rue. Tendance de fond ou simple parade anti-crise ? Une chose est sûre : les accessoires ludiques n’ont jamais été aussi désirables.
Labubunisation vs Birkinisation : duel de styles
Accrocher un petit grigri à son sac, ce n’est pas nouveau. Jane Birkin elle-même avait initié la tendance dans les années 80, transformant son célèbre sac Hermès en véritable tableau de souvenirs suspendus : rubans, porte-clés, amulettes… À tel point que TikTok a ressuscité le verbe “birkinifier” en 2024.
Mais depuis l’arrivée de Labubu, l’accessoire s’est transformé en phénomène global. Le petit monstre, initialement adoré des collectionneurs de figurines, s’est imposé comme la mascotte du luxe décomplexé, faisant son apparition à la Fashion Week de Paris ou encore sur le tapis rouge du Festival de Cannes.
Quand les grandes maisons cèdent à la tentation Labubu
Du pop-up store milanais de La Rinascente aux vitrines des maisons les plus prestigieuses, il n’a fallu qu’un pas à Labubu pour passer de jouet culte à must-have de la mode.
Louis Vuitton, sous la direction de Pharrell Williams, a lancé son propre doudou de luxe : le Louis Bear, un ourson en peluche à 1.050 dollars, habillé en mini-look issu des dernières collections. Loewe, de son côté, a célébré les 10 ans de son Puzzle Bag avec pas moins de 19 éditions limitées de charms allant du panda en peluche au personnage “Puzz”, sorte de cousin stylisé de Labubu, à partir de 600 €.
Chez Miu Miu, le retour du porte-clés scooby-doo en version premium ravit les nostalgiques, tandis que Prada fait renaître ses fameux Teddy Bears et micro-robots des années 2000.
Le prix d’entrée ? En moyenne, entre 500 et 700 euros, un positionnement “luxe accessible” qui attire une clientèle plus jeune, en quête d’exclusivité sans exploser leur budget.
Les petits monstres, nouveaux géants du marché
Alors que le luxe perdait près de 50 millions de clients en 2024, dont une grande partie issue de la Gen Z, les charms apparaissent comme une passerelle idéale pour réconcilier marques et nouveaux consommateurs.
Miu Miu a vu ses recherches exploser sur Lyst grâce à ces accessoires. Mais c’est surtout Pop Mart, l’entreprise chinoise à l’origine de Labubu, qui surfe sur la vague : +204 % de revenus au premier semestre 2025 (1,93 milliard de dollars) et +400 % de bénéfices nets.
Le tout, avec des figurines vendues à partir de 20 euros. Un carton.
Le retour du fun face au quiet luxury
Depuis la pandémie, le monde de la mode s’est assagi. L’esthétique minimaliste, sobre et discrète du quiet luxury semblait régner. Mais voilà que les charms - et Labubu en tête de file - viennent injecter une dose de fun, de couleurs, et d’ironie dans les sacs à main les plus chics.
Aujourd’hui, la personnalisation est reine : on ne se contente plus d’une it-bag griffée Chanel ou Zara, il lui faut son accessoire “extra”, celui qui capte l’attention et fait vibrer les réseaux sociaux.
Le charm devient alors un levier puissant : il rend le luxe plus partageable, plus léger, plus désirable pour une génération qui veut s’amuser, même avec un sac à 3.000 euros.
Labubu, le grigri qui cache une stratégie ?
Effet de mode ou vrai tournant marketing ? En réalité, les deux. Les bag charms permettent aux maisons de relancer l’envie d’achat avec des produits plus accessibles, de nourrir leur storytelling, et surtout de rester dans la boucle virale.
Labubu, avec sa bouille entre le kawaii et le creepy, incarne cette envie de casser les codes et de remettre un peu de désinvolture dans un secteur parfois trop sérieux.
Mais pour combien de temps encore ? Car derrière ce sourire enfantin, c’est peut-être une autre vérité qui se cache : la peur des grandes maisons face à un futur incertain.
Question fréquente sur la tendance des bag charms et Labubu
Qui est Labubu exactement ?
Labubu est un personnage de la série de figurines Pop Mart, un petit monstre à l’esthétique enfantine, devenu culte auprès des collectionneurs et récemment adopté par le monde de la mode comme accessoire tendance.
Pourquoi les bag charms sont-ils redevenus populaires ?
Ils permettent de personnaliser son sac facilement, injectent une touche de fantaisie dans la mode de luxe, et représentent une porte d’entrée plus abordable pour les jeunes consommatrices.
Est-ce que toutes les marques de luxe suivent cette tendance ?
Oui, de nombreuses maisons comme Louis Vuitton, Loewe, Miu Miu, Prada ou Coach ont lancé leurs propres charms, souvent en éditions limitées ou collaborations artistiques.
Combien coûte un bag charm de luxe ?
Les prix varient, mais se situent généralement entre 500 et 1.000 euros pour les modèles issus des grandes maisons. Les versions Pop Mart, elles, commencent autour de 20 euros.
Est-ce que la tendance va durer ?
Difficile à dire, mais tant que le besoin de fun et de personnalisation reste fort, les charms ont de beaux jours devant eux. Labubu pourrait cependant n’être qu’une étape dans une série de mascottes à venir.
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