Le déclenchement de l’accouchement peut être une étape nécessaire lorsqu’à 42 semaines de grossesse, aucun signe de travail ne se manifeste. Découvrez dans cet article complet les méthodes de déclenchement, les examens nécessaires pour évaluer la santé du bébé et les situations où cette décision est recommandée.
Lorsque l'accouchement est retardé, le principal danger est que le placenta « vieillisse » et ne puisse plus nourrir correctement, ni protéger le bébé. Donc, si à 42 semaines de grossesse il n'y a aucun signe que l'enfant va naître, on doit déclencher l'accouchement. Il existe différents systèmes de déclenchement du travail, que l'on choisi en fonction des conditions du col de l'utérus et de la position du bébé.
Pourquoi déclencher l’accouchement ?
Lorsque l’accouchement tarde, le placenta peut ne plus être capable de nourrir et protéger correctement le bébé. C’est pourquoi, au-delà de la 42ᵉ semaine, il est souvent conseillé de déclencher l’accouchement pour éviter tout risque.
Le déclenchement de l’accouchement est nécessaire dans les cas suivants :
• La femme enceinte souffre de maladies pouvant affecter le bon fonctionnement du placenta, comme l’hypertension ou les maladies rénales. C’est également le cas en présence d’une gestose ou d’un diabète, à condition qu’il n’y ait pas de souffrance fœtale (dans ce cas, une césarienne est recommandée).
A lire aussi : Hypertension pendant la grossesse : causes et traitements
• Une échographie révèle, avant le terme de la grossesse, une diminution de la quantité de liquide amniotique.
• Aux alentours de la 32ᵉ semaine de grossesse, il est observé que le fœtus a déjà atteint une taille conséquente et risque d’être trop gros à la naissance.
• Après 24 à 48 heures suivant la rupture de la poche des eaux, le travail ne débute pas spontanément.
• La grossesse dépasse les 42 semaines.
Les méthodes de déclenchement de l’accouchement
Le choix de la méthode dépend de plusieurs facteurs, notamment l’état du col de l’utérus et la position du bébé. Voici les principales options :
1. Rupture artificielle des membranes :
Si le bébé est bien positionné et le col légèrement dilaté, le médecin peut utiliser un instrument pour rompre la poche des eaux. Dans 80 % des cas, cela déclenche l’accouchement en quelques heures.
2. Application de prostaglandines :
Si le col est fermé, des gels contenant des prostaglandines sont appliqués toutes les 8 heures pour aider à sa dilatation et stimuler les contractions.
3. Administration d’oxytocine :
Si après la rupture des membranes l’accouchement ne commence pas spontanément, cette hormone est administrée pour réguler et intensifier les contractions.
Examens pour évaluer la santé du bébé avant le déclenchement
Au cours de la 39ème semaine de grossesse ou, au plus tard, à la fin de la 40ème semaine de grossesse, la maman doit subir une série de tests qui permettront de vérifier que le fœtus va bien. Voyons quels sont ces principaux tests.
- Le « monitoring »
Le monitoring permet d'enregistrer le rythme des battements du cœur du bébé, mais aussi les contractions de l'utérus. Il se fait au moyen d'un capteur relié, d'un côté au ventre de la maman, et de l'autre à un ordinateur. Sur l'écran, le médecin vérifie que le rythme cardiaque est régulier. Si c'est le cas, il n'est pas nécessaire d'intervenir pour accélérer la naissance.
Ce test dure 20 à 30 minutes et se répète toutes les 48 heures entre les semaines 40 et 41, et toutes les 24 heures entre les semaines 41 et 42. Cependant, cette méthode est souvent remplacée par la vélocimétrie et l'échographie, car il a été démontré que le monitoring est utile pendant l'accouchement, mais ne l'est pas trop dans les phases précédentes.
- La vélocimétrie Doppler
Il s'agit d'une technique d'ultrasons que l'on effectue pendant les échographies de la deuxième moitié de la grossesse. Elle permet de mesurer la vitesse de circulation du sang, aussi bien de la mère que de l'enfant.
En scannant le cordon ombilical, le médecin peut déterminer si le fœtus reçoit suffisamment de nourriture et d'oxygène. Si on fait le test en fin de grossesse, il doit être réalisé en semaine 39 plus trois jours, puis en semaine 40 plus trois jours et finalement en semaine 41 révolue.
- L'échographie
Cette méthode permet de visualiser l'intérieur de l'utérus et, pendant la grossesse, permet de savoir si l'enfant se développe normalement. En revanche, à la fin de la grossesse, on l'utilise pour évaluer l'état du placenta et, surtout, contrôler la quantité de liquide amniotique. L'échographie est basée sur des ultrasons qui, à travers le ventre de la mère, atteignent le bébé et rebondissent sur ses tissus en produisant des vibrations qui se transforment en impulsions électriques qui sont ensuite projetées sur un écran. Au cours de ces échographies on effectue également une vélocimétrie.
- L'amnioscopie
Cette technique évalue la qualité, la couleur et la transparence du liquide amniotique entourant le bébé. Elle consiste en l'introduction d'un tube dans le col de l'utérus par le vagin. Si le liquide amniotique est rare, dense et sombre, cela indique une détresse fœtale. Il s'agit là d'une méthode presque complètement abandonnée, car elle a été remplacée par l'échographie, la vélocimétrie et le monitoring. En plus, elle ne permet pas d'évaluer la quantité totale de liquide amniotique, mais seulement celle qui est devant la tête de l'enfant.
- Le profil biophysique materno-fœtal
On le réalise environ à la 39ème semaine de grossesse plus trois jours, puis à la 40ème semaine plus trois jours et finalement à la semaine 41 révolue. Ce test consiste à réaliser un ou tous les examens précédents, selon ce que considère approprié le gynécologue. Entre autres choses, il évalue comment se porte la mère, si elle présente des facteurs de risque tels qu'une toxémie gravidique ou de l'hypertension et fournit des informations sur la santé de l'enfant.
Il s'agit d'un examen proposé par le gynécologue qui n'est pas effectué systématiquement, en raison de son coût élevé et du temps qu'il demande (près d'une heure). En outre, il n'est pas indispensable pour connaître l'état de santé de l'enfant, à condition que tout au long de la grossesse aient été réalisés régulièrement certains des examens décrits ci-dessus.
Quand le déclenchement de l'accouchement est-il décidé ?
Le déclenchement de l’accouchement est envisagé dans plusieurs situations :
• Grossesse post-terme : Lorsque la grossesse dépasse la 41ᵉ ou 42ᵉ semaine.
• Rupture des membranes sans contractions : Pour éviter les infections.
• Complications médicales : Hypertension, diabète gestationnel ou retard de croissance du fœtus.
Cette décision est prise après une évaluation complète et une discussion entre la future maman et son équipe médicale. Le déclenchement de l’accouchement est une pratique sûre et encadrée, permettant d’assurer une naissance dans les meilleures conditions pour la mère et l’enfant. N’hésitez pas à discuter avec votre médecin des méthodes et des examens adaptés à votre situation.
Que manger avant un déclenchement de l’accouchement ?
Il est très important de rester bien hydratée et de consommer de petites collations énergétiques avant l’accouchement, comme des fruits, du chocolat ou des barres énergétiques.
• En cas de césarienne programmée, il est essentiel de respecter les consignes de jeûne indiquées par le professionnel de santé.
• Concernant la péridurale, une fois administrée, il est possible de manger des aliments légers en petites quantités et de boire uniquement des liquides clairs, sans gaz.
Dissiper certaines idées reçues sur le déclenchement de l’accouchement
- Faire l’amour provoque-t-il l’accouchement ? Le sexe serait un élément déclencheur de l’accouchement. Le sperme contient des prostaglandines et déclencherait donc des contractions utérines. Les rapports sexuels ne sont pas proscrits, sauf s’il y a un risque d’accouchement prématuré. D’ailleurs, les effets d’un rapport sexuel ne sont pas spectaculaires.
- Monter et descendre un escalier provoque-t-il l’accouchement ? C’est en effet ce que les grands-mères conseillent aux femmes qui tardent d’accoucher. Lors d’une grossesse normale, la pratique physique régulière et modérée va aider la future maman pour son accouchement. Mais une fatigue extrême va diminuer l’oxygénation du fœtus, ce qui va déclencher des contractions. En somme, c’est bénéfique du moment que la femme n’en abuse pas.
FAQ – Déclenchement de l’accouchement : vos questions les plus fréquentes
1. Combien de temps dure un déclenchement avant l’accouchement ?
La durée varie selon la méthode utilisée, l’état du col de l’utérus et si c’est une première grossesse. Cela peut prendre de quelques heures à plusieurs jours. Par exemple, si le col est fermé, plusieurs applications de prostaglandines peuvent être nécessaires avant que le travail ne commence réellement.
2. Le déclenchement est-il plus douloureux qu’un accouchement naturel ?
Le déclenchement peut entraîner des contractions plus intenses et rapprochées, notamment avec l’oxytocine. Cependant, des solutions comme la péridurale sont proposées pour soulager la douleur.
3. Quels sont les risques associés au déclenchement ?
Les risques incluent des contractions trop fortes, un travail prolongé ou un recours accru à la césarienne. Cependant, ces risques sont maîtrisés grâce à une surveillance médicale étroite .
4. Puis-je refuser un déclenchement ?
Oui, sauf en cas d’urgence vitale. Toute décision doit être prise en concertation avec l’équipe médicale, en tenant compte des risques pour vous et votre bébé.
5. Le déclenchement est-il possible à la demande ?
En France, le déclenchement de convenance est rare et soumis à des conditions strictes, comme une grossesse d’au moins 39 semaines et un col favorable
6. Comment se préparer à un déclenchement ?
Restez bien hydratée, mangez léger si cela est autorisé, et reposez-vous. Apportez des affaires confortables et informez-vous sur les différentes méthodes de déclenchement.
7. Le déclenchement augmente-t-il le risque de césarienne ?
Les études sont partagées. Certaines suggèrent que le déclenchement à 39 semaines pourrait réduire le taux de césariennes, tandis que d'autres indiquent une augmentation du risque. La décision dépend de votre situation spécifique .fr.wikipedia.orgLe Monde
8. Quels sont les signes indiquant que le déclenchement est nécessaire ?
Un dépassement du terme (au-delà de 41 semaines), une rupture des membranes sans contractions, des complications médicales comme l’hypertension ou le diabète gestationnel, ou un retard de croissance du fœtus peuvent justifier un déclenchement .
Conclusion
Le déclenchement de l’accouchement est une intervention médicale courante et généralement sûre, visant à protéger la santé de la mère et de l’enfant lorsque la grossesse se prolonge ou présente des complications. Il existe plusieurs méthodes de déclenchement, choisies en fonction de l’état du col de l’utérus et de la position du bébé. Une surveillance attentive est assurée tout au long du processus pour garantir la sécurité de tous. N’hésitez pas à discuter de vos préoccupations et de vos préférences avec votre équipe médicale, afin de vivre cette étape en toute confiance.