Les médicaments pour lutter contre le rhume et la grippe sont largement utilisés. Toutefois, pendant la grossesse et l'allaitement, il faut être prudent. Voici ce que vous pouvez prendre.
Fièvre, douleurs musculaires, maux de tête, maux de gorge et congestion nasale sont les symptômes typiques des infections des voies respiratoires, allant du simple rhume à la grippe, et qui font leur apparition en hiver. Dans la plupart des cas, il s’agit d’infections virales contre lesquelles les antibiotiques sont totalement inutiles. La seule chose à faire est de surveiller la température et de soulager les symptômes les plus gênants, en attendant que la maladie suive son cours. Voyons comment agir en fonction du type de médicament.
Le paracétamol pendant la grossesse
Le paracétamol est le médicament le plus approprié pour traiter les infections avec fièvre et les différents troubles pouvant surgir pendant la grossesse et l'allaitement. C’est un médicament bien connu, sans danger pour la mère ni pour le fœtus. Il s’agit d’un antipyrétique, c’est-à-dire une substance qui abaisse la température du corps et aide à contrôler la fièvre. Il est préférable de ne pas prendre de médicaments contenant en association du paracétamol et d’autres principes actifs car, normalement, il s’agit d’analgésiques plus puissants que le simple paracétamol ou qui sont indiqués pour le traitement de symptômes spécifiques, tels que la toux, et qu’il vaut mieux éviter. Le médecin en évaluera les avantages et les inconvénients au moment de prescrire ces médicaments.
Les sirops contre la toux et le nez bouché pendant la grossesse
Les sirops contre la toux sont, dans la plupart des cas, d'une efficacité limitée, n’allant pas beaucoup plus loin que l'effet placebo. Ne disposant pas à ce jour de données suffisantes sur son innocuité pendant la grossesse, ils sont plutôt déconseillés. Le seul acceptable pendant la grossesse est le dextrométhorphane qui, dans tous les cas, ne peut être pris qu’après avoir consulté un médecin.
Quant aux sprays décongestionnants pour le nez, ils contiennent un principe actif vasoconstricteur qui, absorbé en grandes quantités, agit sur les vaisseaux sanguins du placenta, conduisant à de l’hypertension chez la maman et mettant en danger le fœtus. Ils doivent donc être utilisés avec une extrême prudence et pour de très courtes périodes.
Par contre, carte blanche aux sprays d’eau de mer ou à base de sérum physiologique qui ne contiennent aucun principe actif et dont le rôle est juste de nettoyer et d’hydrater les muqueuses nasales.
L’aspirine et ses dérivés pendant la grossesse
L'acide acétylsalicylique, ou aspirine, est contre-indiqué pendant la grossesse et l'allaitement. Certaines études montrent que, prise dans les premières semaines de la grossesse, elle augmente légèrement le risque de fausse-couche. À la fin de la grossesse, après la 34ème semaine, elle peut conduire à la fermeture du canal artériel, un vaisseau sanguin indispensable au fœtus. Enfin, elle est contre-indiquée pendant l'allaitement car, passant dans le lait maternel, elle peut causer une maladie rare, mais très dangereuse et potentiellement mortelle : le syndrome de Reye.
Les autres médicaments appartenant à la famille de l'aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, sont également contre-indiqués chez la femme enceinte. C’est le cas de l'ibuprofène, dont on soupçonnait la dangerosité depuis déjà un certain temps pendant la grossesse et qui a été confirmée dans des études récentes. En revanche, l'ibuprofène est sans danger pendant l'allaitement.
Traitement de l'asthme pendant la grossesse
Les futures mamans souffrant d'asthme chronique ne doivent pas suspendre leur traitement pendant la grossesse. Mal traité, l'asthme peut avoir des effets négatifs sur le développement du fœtus, comme un retard de croissance et un faible poids à la naissance. Presque tous les médicaments commercialisés aujourd’hui pour le traitement de l'asthme sont sans danger pendant la grossesse. Dans tous les cas, les femmes qui souffrent de cette maladie et qui ont l'intention d’avoir un enfant ou qui viennent d’apprendre qu’elles sont enceintes, doivent consulter leur médecin, lui expliquer la situation et demander à modifier le traitement en cours si besoin est, pour éviter les éventuels séquelles sur le fœtus, mais elles ne doivent jamais arrêter le traitement de leur propre initiative.
