Accoucher dans l'eau

L'accouchement dans l'eau est un type très doux de naissance, aussi bien pour la maman que pour le bébé. La femme se réapproprie une expérience qui ne relève que de sa propre responsabilité et à laquelle elle participe de manière active puisque c'est elle qui choisit sciemment comment mener sa propre dilatation. La baignoire définit et protège l'intimité de la mère et lui rend son rôle de protagoniste dans l'accouchement. Pour le bébé, qui passe de l'entourage du liquide amniotique à la chaleur de l'eau, il s'agit d'une forme de naissance moins traumatisante. Le passage du refuge chaleureux du ventre maternel au monde extérieur est plus progressif. Le bébé est enveloppé par la caresse de l'eau pendant quelques secondes.

Comment se déroule un accouchement dans l'eau?

Pour entrer dans la baignoire, en particulier s'il s'agit d'un premier accouchement, il faut attendre que la dilatation soit effective et que le col de l'utérus ait atteint une dilatation de trois à cinq centimètres. Si la future maman se plonge trop tôt dans l'eau, il est possible que les contractions ralentissent. En revanche, lorsque la dilatation a réellement démarré, l'eau favorise sa progression et, en général, raccourcit sa durée.

À partir du moment où elle entre dans la baignoire, c'est la maman qui décide si elle veut faire toute la phase de dilatation, ainsi que l'expulsion, dans l'eau, ou si elle veut sortir avant la naissance. La seule indication est de ne pas rester plus de deux heures d'affilée dans la baignoire. Sinon, l'effet relaxant de l'eau chaude pourrait produire l'effet inverse et fatiguer la maman au lieu de la soulager.

Qui peut et qui ne peut pas donner naissance dans une baignoire ?

Étant donné les nombreux avantages qu'il offre à la future maman, l'accouchement dans l'eau est indiqué pour la plupart des femmes qui ont eu une grossesse physiologique (normale). Le critère d'exclusion le plus important relève du bien-être du bébé: si le monitoring indique qu'il existe une souffrance fœtale, ou en présence d'un liquide amniotique fortement teinté, la future maman ne peut accoucher dans l'eau.

Il n'est pas non plus possible d'accoucher dans l'eau en cas de grossesse gémellaire, si le bébé se présente par le siège ou en cas d'accouchement prématuré. Par contre, le fait que la femme ait accouché auparavant par césarienne n'est aucunement une contre-indication, dans ce cas, il faut agir selon les circonstances.

Accoucher dans l'eau : de nombreux avantages

- L'eau chaude détend les muscles, produit des ondes cérébrales alpha et diminue la production d'adrénaline, une hormone qui durcit le col de l’utérus et retarde la dilatation. Elle raccourcit donc la période de dilatation.

- L'eau s’oppose également à la force de gravité et réduit la stimulation sensorielle en augmentant la production d'endorphines : ces hormones produites par le cerveau diminuent la sensation de douleur et font perdre la notion du temps. L’eau permet à la femme de s’isoler, de détendre son corps, de déconnecter, d’être libre de ses mouvements, de retrouver des sensations, d’établir une connexion avec son bébé et ainsi de faire abstraction de ce qui l’entoure. Le milieu aquatique atténue la sensation de peur et la résistance.

- Enfin, l'eau réduit la médicalisation du travail et diminue les interventions habituelles des soins obstétricaux. Être plongée dans l’eau aide la femme à mieux affronter la douleur et offre une alternative à l'anesthésie péridurale.

Accoucher dans l’eau : on supporte mieux la douleur

Dans une baignoire, on se sent plus léger. Cela permet de pouvoir bouger davantage et de faire face aux contractions plus facilement. Dans l’eau, vous pouvez vous abandonner à un état de relaxation qui facilite la production d'endorphines, appelées aussi « hormones de plaisir », et qui ont un effet analgésique. De plus, les catécholamines, qui apparaissent habituellement dans les situations de stress, diminuent.

Les baignoires utilisées pour l'accouchement ont une capacité de 600 litres : plus la femme est immergée dans l’eau, plus la poussée hydrostatique et l'effet de soutien de l'eau sont importants. Grâce à la sensation de légèreté éprouvée, la femme enceinte peut changer de position plus facilement et cela lui permet d'avoir un rôle plus actif durant son accouchement. Son partenaire et la sage-femme assistent la future maman depuis l'extérieur de la baignoire.

Dans l'eau, on ressent moins intensément les contractions. Ceci est dû non seulement à la température, mais aussi au massage continu qui se crée lors de chaque mouvement et qui envoie des stimuli au cerveau. Une sorte de « blocage » des voies nerveuses se produit alors. Les terminaisons qui devraient porter le message de la douleur sont occupées et n’arrivent plus à communiquer efficacement.

La durée de la dilatation est réduite et même la phase d'expulsion est vécue avec une intensité plus faible. Dans l'eau, les tissus du canal vaginal sont plus élastiques (ils s'étirent plus facilement) et il n'est presque jamais utile d'effectuer une épisiotomie (l'incision habituellement pratiquée pour faciliter la sortie du bébé).

Les contraintes de l’accouchement dans l’eau

Accoucher dans l'eau exige de respecter certains critères : grossesse entre 37 et 42 semaines, bébé en présentation céphalique, rupture spontanée des eaux et contractions. Les sages-femmes sont des observateurs privilégiés de la naissance et connaissent les effets magiques de l'eau. Les bébés possèdent un grand réflexe de plongée et s’adaptent parfaitement à l'immersion, ce qui leur évite d’avaler le liquide (ils conservent d’ailleurs ce réflexe pendant les six premiers mois de la vie) ; parallèlement, le bébé reçoit de l'oxygène à travers le cordon ombilical. Accoucher est l’expérience la plus belle et la plus intense que puisse connaître une femme ; nous nous devons de la préserver.

Quelques recommandations pour accoucher dans l’eau :

- La température de l'eau doit être maintenue aux environs de 37ºC, voire un peu moins mais sans que cela soit frais.
- La baignoire doit être grande et profonde.
- Le moment le plus agréable est lorsque la dilatation a atteint cinq centimètres.
- On recommande à la future maman de boire lorsqu’elle est dans l’eau, afin de ne pas bloquer la libération physiologique d’ocytocine.

Où peut-on accoucher dans l'eau?

Si la future maman veut accoucher dans l'eau, il faut qu'elle contacte un centre où on pratique ce genre d'accouchement un certain temps avant la date prévue de son accouchement.

Après avoir identifié les centres qui offrent ce service, il faut bien se renseigner. En effet, toutes les maternités ne proposent pas ce type d'accouchement. Certaines permettent uniquement à la future maman de faire la dilatation dans la baignoire et la font sortir de l'eau au moment de l'expulsion.

FAQ : Accouchement dans l'eau — Vos questions les plus fréquentes

Quels sont les principaux avantages de l'accouchement dans l'eau ?

L'accouchement dans l'eau offre plusieurs bénéfices :

• Réduction de la douleur : L'eau chaude aide à détendre les muscles et les tissus, diminuant ainsi la sensation de douleur pendant le travail.

• Diminution du stress : L'environnement aquatique procure une sensation de bien-être, réduisant le stress et l'anxiété liés à l'accouchement.

• Moins d'interventions médicales : Les accouchements dans l'eau sont souvent associés à une réduction des interventions médicales, telles que l'épisiotomie.

Qui peut accoucher dans l'eau ?

Les femmes ayant une grossesse à faible risque, avec un bébé en position céphalique et une grossesse à terme (entre 37 et 42 semaines), sont généralement éligibles pour un accouchement dans l'eau. Il est essentiel de consulter votre professionnel de santé pour évaluer votre situation spécifique.

Quelles sont les contre-indications à l'accouchement dans l'eau ?

Certaines conditions peuvent rendre l'accouchement dans l'eau inapproprié, notamment :

• Grossesse multiple

• Présence d'une infection ou de fièvre

• Saignements vaginaux inexpliqués

• Bébé en position non céphalique (par le siège)

• Antécédents médicaux spécifiques ou complications pendant la grossesse

L'accouchement dans l'eau est-il sûr pour le bébé ?

Oui, lorsque les protocoles sont respectés et que l'accouchement est supervisé par des professionnels formés, l'accouchement dans l'eau est considéré comme sûr pour le bébé. Le bébé continue de recevoir de l'oxygène via le cordon ombilical jusqu'à ce qu'il soit exposé à l'air.

Où puis-je accoucher dans l'eau ?

De plus en plus de maternités et de maisons de naissance proposent l'accouchement dans l'eau. Il est recommandé de se renseigner auprès des établissements de santé locaux ou de consulter des annuaires spécialisés pour trouver des structures offrant cette option.

L'accouchement dans l'eau, une option naturelle et apaisante

L'accouchement dans l'eau représente une alternative naturelle qui peut offrir une expérience plus douce et moins médicalisée pour la mère et le bébé. En favorisant la relaxation et en réduisant la douleur, cette méthode permet à de nombreuses femmes de vivre leur accouchement de manière plus sereine. Cependant, il est crucial de discuter avec votre professionnel de santé pour déterminer si cette option est adaptée à votre situation. En vous informant et en vous préparant adéquatement, vous pouvez faire un choix éclairé pour votre accouchement.