Le dépassement du terme, bien que source d’inquiétude pour de nombreuses futures mamans, est une situation courante. Découvrez comment gérer cette attente tout en restant sereine et prête à accueillir votre bébé.
Quand bébé joue les prolongations
La fameuse date prévue d’accouchement arrive… et rien ne se passe. Les jours suivants, le silence persiste : votre bébé semble bien décidé à rester encore un peu dans son cocon. Ce décalage peut provoquer un tourbillon d’émotions : impatience, stress, ou parfois une nostalgie anticipée de cette grossesse bientôt terminée.
Chaque femme vit cette période différemment. Certaines, alourdies par un ventre devenu inconfortable, souhaitent en finir rapidement. D’autres, épanouies par une grossesse harmonieuse, voudraient prolonger ce moment unique.
Accouchement : pourquoi est-ce que bébé tarde tant ?
- Bien souvent, il s'agit d'une erreur de calcul. Les médecins calculent que la date de conception se produit 14 jours exactement après les dernières règles. À partir de là, ils déterminent la date de l'accouchement. Cependant, peu de femmes ont un cycle régulier de 28 jours, chiffre sur lequel se base le calcul théorique. L'ovulation peut s'être produite un autre jour, ce qui retarde alors la date de conception et, par conséquent, la date de l'accouchement.
- Il peut aussi s'agir d'un retard physiologique. Par exemple que l'ovule, après avoir été fécondé, ait tardé plus de temps que prévu pour se loger dans la muqueuse de l'utérus. Il est aussi possible que le fœtus grandisse plus lentement que « la normale ».
- Le retard peut aussi être dû à des changements hormonaux. Dans certaines situations, les hormones féminines souffrent de variations imprévues, ce qui rend plus difficile la prévision avec exactitude de la date de début de grossesse. Cela arrive, par exemple, lorsque la conception a eu lieu juste après l'arrêt de la pilule contraceptive, juste après un premier accouchement, et même juste après une fausse-couche.
- Il est possible aussi que la consommation de certains médicaments qui, s'ils sont pris près de la date prévue de l'accouchement, peuvent retarder l'apparition des contractions. C'est le cas des médicaments Anti-Inflammatoires Non Stéroïdes, comme l'acide acétylsalicylique et les analgésiques.
- Le retard peut aussi dépendre de la forme du col de l'utérus. Quand l'utérus est relativement allongé, il a besoin de plus de temps pour se « préparer » pour l'accouchement.
- Les mamans primipares ont aussi plus de possibilités que les autres de voir leur accouchement avoir lieu après la 40ème semaine de grossesse. Selon les experts, ces femmes ont besoin de quelques jours de gestation de plus pour que leur col de l'utérus se prépare à donner naissance, car il n'a pas été modifié par un accouchement antérieur.
Dépassement du terme : une inquiétude naturelle
Lorsque la grossesse dépasse les 40 semaines, il est normal de se poser mille questions :
• Est-ce que mon bébé va bien ?
• Pourquoi le travail ne commence-t-il pas ?
Ce flot de pensées peut être amplifié par la pression de notre société, où tout semble sous contrôle. Contrairement à nos grands-mères, qui acceptaient le rythme naturel de la grossesse, nous avons souvent du mal à lâcher prise. Ces émotions peuvent rendre cette période encore plus difficile, mais il est essentiel de vous rappeler que vous n’êtes pas responsable de ce délai.
Comment gérer l’attente avec sérénité ?
Seules 6% des femmes accouchent précisément à la date prévue. Pour les autres, la naissance se situe généralement entre deux semaines avant et deux semaines après cette date. Voici quelques conseils pour traverser cette période :
1. Vivez normalement : continuez vos activités habituelles. Allez au cinéma, au restaurant, ou promenez-vous. Vous ne faites qu’attendre ? Ne vous enfermez pas chez vous.
2. Faites-vous confiance : les signes de l’accouchement seront clairs. Votre corps saura vous guider.
3. Soyez attentive à votre bébé : ses mouvements peuvent être plus rares ou moins amples en raison du manque d’espace. C’est normal en fin de grossesse.
4. Créez des moments de bien-être : prenez un bain chaud, lisez un livre, écoutez de la musique ou pratiquez une activité relaxante. Ces gestes aident à réduire l’anxiété.
5. Échangez avec d’autres mamans : partager vos ressentis avec des femmes vivant la même expérience peut être réconfortant.
6. Entourez-vous de calme : favorisez un environnement apaisant et éloignez-vous des sources de stress.
Votre partenaire : un soutien précieux
Le rôle du futur papa ou de votre entourage proche est essentiel. Soutien moral, gestes affectueux et écoute attentive peuvent faire une grande différence pour vous aider à rester sereine.
Les examens en cas de dépassement de terme
Après 40 semaines, un suivi médical renforcé est généralement mis en place pour surveiller la santé du bébé et de la maman. Il peut inclure :
• Un examen gynécologique pour évaluer le col de l’utérus.
• Une échographie pour contrôler la quantité de liquide amniotique.
• Un monitoring pour suivre le rythme cardiaque du bébé et détecter d’éventuelles contractions.
Chaque maternité applique un protocole spécifique. Renseignez-vous à l’avance sur les démarches prévues en cas de dépassement du terme. Anticiper ces étapes peut vous éviter des moments de panique.
Vos questions fréquentes concernant le dépassement du terme
1. À partir de quand parle-t-on officiellement de dépassement du terme ?
On considère que la grossesse est prolongée au-delà de 41 semaines d'aménorrhée (SA). C'est seulement à partir de 42 SA que l'on parle de terme dépassé. En France, environ 17 % des grossesses sont prolongées et 0,5 % atteignent le terme dépassé. Il s'agit donc d'une situation relativement courante qui ne doit pas vous alarmer outre mesure.
2. Le dépassement du terme présente-t-il des risques pour mon bébé ?
Jusqu'à 42 semaines, il n'y a pas d'augmentation significative du risque ou des complications. Au-delà de 42 semaines, une augmentation modérée mais réelle existe. Le placenta, qui fournit les nutriments et l'oxygène au fœtus, risque d'être moins performant au-delà de 41 SA. Le liquide amniotique peut également s'altérer ou diminuer en quantité. C'est pourquoi une surveillance médicale renforcée est mise en place dès le dépassement de la date prévue.
3. Quels examens sont pratiqués lors d'une grossesse prolongée ?
Côté maman, le médecin ou la sage-femme vérifie la présence de contractions et l'état du col. Côté bébé, on compte les mouvements fœtaux, on enregistre le rythme cardiaque fœtal, on surveille la croissance et on réalise une échographie pour évaluer la quantité de liquide amniotique. À partir de 41 SA, vous aurez généralement un contrôle tous les deux jours.
4. Existe-t-il des méthodes naturelles pour favoriser le déclenchement de l'accouchement ?
Plusieurs méthodes douces peuvent être tentées après 39 semaines de grossesse, avec l'accord de votre professionnel de santé :
- Les rapports sexuels (méthode dite "à l'italienne") peuvent favoriser la mise en route du travail par sécrétion d'ocytocine naturelle. Les prostaglandines présentes dans le sperme aident également à assouplir le col de l'utérus.
- La stimulation des mamelons peut encourager la libération d'ocytocine naturelle, une hormone clé dans le déclenchement des contractions.
- L'acupuncture permet de favoriser l'assouplissement du col de l'utérus et peut faciliter le déclenchement naturel.
- La marche et l'activité physique douce aident bébé à descendre dans le bassin.
Selon les sages-femmes, le plus bénéfique est de redevenir actrice de sa propre grossesse, peu importe si ces méthodes fonctionnent ou non.
5. À quel moment l'équipe médicale déclenche-t-elle l'accouchement ?
Généralement à 42 SA, soit 40 semaines de grossesse effectives, la naissance doit être envisagée rapidement. Au-delà de 7 jours de dépassement, un accouchement sera programmé. Le déclenchement peut être réalisé plus tôt si des anomalies sont détectées lors du suivi (baisse du liquide amniotique, anomalies du rythme cardiaque fœtal) ou si vous présentez des facteurs de risque particuliers comme une hypertension ou un diabète gestationnel.
6. Le dépassement du terme peut-il être héréditaire ?
Oui, des facteurs familiaux et héréditaires peuvent jouer un rôle majeur dans le dépassement du terme. Si votre mère ou un membre proche de votre famille a accouché après le terme, il est possible que cela vous arrive également. L'antécédent de dépassement de terme, la nulliparité (premier accouchement) et l'obésité sont les principaux facteurs de risque identifiés.
7. Mon bébé risque-t-il d'être trop gros si je dépasse le terme ?
La macrosomie (bébé de plus de 4500 g) fait effectivement partie des risques néonataux associés au dépassement de terme, tout comme la dystocie des épaules. Cependant, la surveillance régulière mise en place par votre équipe médicale permet de détecter une croissance excessive et d'adapter la prise en charge. Dans la majorité des cas, les bébés nés après le terme sont en parfaite santé.
8. Puis-je refuser le déclenchement de l'accouchement ?
En tant que patiente, vous avez le droit d'être informée et de participer aux décisions concernant votre accouchement. Cependant, au-delà de 42 SA, les risques augmentent significativement et l'équipe médicale vous recommandera fortement un déclenchement. Dans tous les cas, le terme ne sera pas dépassé au-delà de 42 SA. Vous avez également la possibilité de demander un déclenchement dès le terme atteint si vous le souhaitez. Un dialogue ouvert avec votre sage-femme ou gynécologue vous permettra de prendre la meilleure décision pour vous et votre bébé.
En conclusion : faites confiance au temps et à vous-même
Le dépassement du terme peut sembler interminable, mais il s’agit d’une étape normale pour de nombreuses futures mamans. Prenez cette période comme une opportunité pour vous recentrer sur vous-même, renforcer le lien avec votre bébé et préparer en douceur son arrivée. Entourez-vous de calme et de bienveillance, et rappelez-vous que votre corps est parfaitement conçu pour vous guider lorsque le moment sera venu.
Bientôt, vous tiendrez votre bébé dans vos bras, et ces derniers jours d’attente, bien que longs, ne seront plus qu’un lointain souvenir. ❤️
