L’âge idéal pour avoir des enfants ? Une transition de 20 à 34 ans
Quelques décennies auparavant, il était courant de penser que l’âge idéal de la maternité était de 20 à 25 ans. Quand une femme avait son premier enfant à cette tranche d’âge, elle était à l’apogée de sa féminité, mais elle avait aussi le temps de mûrir en même temps que son enfant grandissait. Cette époque semble révolue puisque d’autres avantages sont apportés par la décennie suivante, c’est-à-dire la trentaine. L’étude britannique publiée dans le Health and Social Behaviour Journal a confirmé cette nouvelle observation.
L’étude menée par le professeur John Mirowsky et ses collaborateurs est fondée sur l’examen médical des dossiers médicaux de 3.000 femmes. Parmi les critères d’inclusion des sujets, il y avait le fait d’avoir eu au moins un enfant.
D’après les observations de l’équipe, les femmes avaient tendance à être malades jusqu’à l’âge de 22 ans. Après cet âge, les statistiques avaient montré que c’est à 34 ans que les maladies étaient quasiment absentes. Si une femme avait donc son premier enfant à 34 ans, elle avait une santé plus solide qu’une femme qui a eu son premier enfant à 18 ans.
Autres temps, autres chiffres pour un « âge idéal » de la maternité
Les chiffres attestent les propos du professeur Mirowsky. Au Royaume-Uni, il fut une génération pour laquelle l’âge moyen pour le premier enfantement était de 24 ans. Au début des années 2000, 96 naissances sur 1.000 étaient de mamans dans la tranche d’âge de 25-29 ans, et 95 naissances sur 1.000 étaient de mamans âgées de 30-34 ans. Aujourd’hui, l’âge moyen de la première procréation est passé à 29 ans et continue de grimper. Les femmes semblent toujours retarder leur entrée de le monde de la maternité.
En France, les chiffres les plus récents donnent une moyenne de 28,1 ans pour la première grossesse. Un demi-siècle plus tôt, les femmes avaient leur premier bébé à 24,2 ans.
La trentaine : la santé au rendez-vous
Évidemment, il s’agit d’une observation qui ne fait pas l’unanimité. Le professeur Mirowsky a défendu le fruit de ses recherches en avançant qu’il est évidemment préférable pour une femme d’attendre pour tomber enceinte, mais il reconnaît qu’une trop longue attente est préjudiciable car l’appareil reproducteur faiblit avec l’âge. L’équilibre est donc essentiel, puisque de nombreux autres paramètres sont à prendre en considération : la situation sociale, économique…
Et le professeur de toujours soutenir que ses recherches se limitent à l’aspect purement physique et que les données soutiennent la possibilité d’avoir un enfant dans d’excellentes conditions de santé après 30 ans. D’après lui, « Les femmes de 34 ans n'ont aucune raison de s'alarmer quand elles tombent enceintes. Les avantages économiques et sociaux de retarder l'accouchement à un âge plus avancé compensent les processus de vieillissement. »
Quoi qu’il en soit, même si l’on considère uniquement l’aspect physique de l’« âge idéal » pour être enceinte, comme le contexte joue énormément sur le physique, indirectement on doit tenir compte aussi du stress, de la carrière et du degré de bonheur de la femme. Le bon sens semble aussi indiquer qu’à 34 ans, la femme actuelle a plus de chances de s’être réalisée professionnellement que quand elle a une vingtaine d’années. Elle a aussi eu le temps de « choisir », si l’on peut parler ainsi, le futur père de ses enfants. Ces facteurs jouent sans doute sur cette évolution de l’« âge idéal » pour être maman.