S'il vous ne disposez, ni du temps, ni du lieu, pour que votre enfant réalise des jeux « à l'air libre », vous pouvez lui proposer de participer à des activités dirigées, qui peuvent être des opportunités intéressantes pour qu'il puisse « tester » différentes activités. Mais qui choisit cette activité ?

 

Aller à la garderie ou à l'école est vécu par les enfants comme une activité obligatoire, comme s'il s'agissait d'un travail. C'est pourquoi les activités extrascolaires doivent surtout être agréables et il est important que votre enfant puisse choisir librement, que ce soit pour l'activité en elle-même ou pour la présence de ses amis.

Il est essentiel de vous rappeler aussi que les activités des enfants qui sont effectuées pendant leur temps libre ne doivent pas être vécues comme un « dressage » spécifique, mais comme une possibilité de vivre des expériences différentes.

Au moment de décider des activités extrascolaires de l'enfant, il est important d'éviter les exagérations : lui créer de nombreux engagements ou, au contraire, le laisser des heures entières devant la télé. Comme toujours, l'idéal est de trouver un équilibre entre activités, repos et jeux en plein air. 

Qui décide des activités extrascolaires ? 

Quand il faut choisir les activités de l'enfant, est-il préférable que ce soit l'enfant ou les parents qui décident ? Considérons les avantages et les inconvénients de chacune de ces possibilités.

C'est l'enfant choisit

Ceux qui défendent cette option soutiennent, à juste titre, qu'on ne peut pas obliger un enfant à suivre un cours qui ne l'intéresse pas. D'un autre côté, comment laisser libre de choisir un enfant qui veut étudier le piano un jour et jouer au tennis le lendemain ?

Si nous devions suivre toutes ses propositions, l'enfant commencerait des dizaines de cours et n'en terminerait aucun ; après quelques leçons, lorsque la curiosité initiale se serait estompée, il se lasserait face à la première difficulté et abandonnerait...

Souvent, en effet, l'enfant tombe littéralement amoureux d'une activité, comme les arts martiaux par exemple, simplement parce qu'il a vu un documentaire à la télévision. Cependant, lorsqu'il essaie de la pratiquer, il découvre que le combat ne lui plaît pas et veut renoncer : ce qui avait attiré son attention n'était pas le judo, mais son image télévisuelle. Le risque qu'il abandonne est alors élevé.

Ce sont les parents qui choisissent

Les partisans de ce choix le justifient par le fait que l'enfant n'est pas encore en mesure de comprendre quelles sont les activités les mieux adaptées à son développement physique et psychologique.

Si les parents décident de l'école, de l'alimentation et du traitement médical de leur enfant, pourquoi devraient-ils renoncer au choix d'une activité qu'il risque de pratiquer pendant plusieurs années ?

Par ailleurs, si les parents choisissent pour l'enfant, ils risquent de projeter sur l'enfant leurs propres espoirs ou déceptions. Si le papa n'a pas réussi à devenir joueur de football professionnel, inscrira-t-il son fils à cette activité pour qu'il tente d'accomplir ce rêve à sa place ? 

Dans les deux cas, le risque est le même : dans le premier cas, on tend à ignorer les différences personnelles, physiques, psychologiques et culturelles entre parents et enfants, qui ne doivent pas être sous-estimées ; dans le second, le danger est que ce sont les rêves que les parents n'ont pas pu réaliser qui guident le choix. Le processus logique est : « Je ne l'ai pas fait, il ou elle le fera à ma place ». Les motivations des parents qui n'ont pas réussi à relever leurs défis sont différentes de celles des parents qui ont réussi, mais les conséquences pour l'enfant sont les mêmes : dans les deux cas, les rêves des parents passent avant les besoins de l'enfant.

Là encore, l'idéal est la juste mesure : écoutez votre enfant, mais en tant qu'adulte, essayez de le guider respectueusement vers ce qui vous semble le plus bénéfique pour lui. 

Comment choisir les activités extrascolaires ?

Lorsque vous devez décider quelle activité votre enfant va commencer, il est important d'essayer de vous libérer de vos propres ambitions ou nostalgies et de vous efforcer d'évaluer de manière réaliste quelles sont ses possibilités et ses inclinations. Si celles-ci coïncident avec celles des parents, tant mieux.

Voici ce que les experts conseillent :

Pensez avant tout aux désirs de l'enfant

Choisissez vous-même l'activité, selon les objectifs éducatifs que vous vous êtes fixés, en tenant également compte des désirs de votre enfant, de ses aptitudes et de ses caractéristiques.

Avant de décider à quelle activité vous allez inscrire votre enfant, essayez de réfléchir à ses traits de caractère et à sa structure physique et psychologique. Un enfant très impétueux peut tirer profit d'un art martial qui lui apprendra à contrôler son exubérance ; un enfant timide et introverti peut bénéficier d'un cours de théâtre pour apprendre à libérer ses émotions.

Ne lui faites pas passer de test

Ces tests pourraient le prédisposer à abandonner à la première difficulté : « Si ça ne me plaît pas, je ne le fais pas ». Les organisateurs de cours le savent bien, ayant constaté que de nombreux enfants abandonnent les classes lorsqu'ils rencontrent les premiers obstacles.

Si l'on appliquait à l'école la règle « essayons, pour voir ce qui se passe », il est fort probable que les classes seraient vides en quelques semaines. Au lieu de faire des essais et de procéder par tâtonnement, montrez à l'enfant les activités qu'il pourrait faire : emmenez-le à un concert, à un match de football ou de basket-ball, à un spectacle de théâtre ou à des cours d'arts martiaux. Discutez avec lui des raisons pour lesquelles il se sent attiré par une activité particulière et non par une autre.

Aidez-le à réfléchir sur les avantages et les inconvénients de chaque décision : l'opportunité de s'amuser, l'engagement hebdomadaire requis, les exercices qu'il devra réaliser, le caractère et la méthode des moniteurs, la distance par rapport à la maison, etc.

Une fois que l'activité a été choisie et que l'enfant est inscrit à un cours, il ne doit plus y avoir de débat, tout comme on ne discute pas du fait qu'il doit se brosser les dents ou aller à l'école.

Comment vérifier la qualité des activités extrascolaires ?

Tout d'abord, vous pouvez discuter avec d'autres parents pour vérifier s'ils ont les mêmes critères d'évaluation que vous. Si pour eux « l'important est que l'enfant s'amuse », tandis que vous souhaitez lui offrir une activité qui l'enrichisse, vous risquez d'être déçus.

  • Choisissez, si possible, des centres qui disposent de certifications officielles. Pour les activités sportives, vérifiez si l'organisme choisi fait partie d'une association.

  • Visitez vous-même le centre. Vous devez avoir l'impression que les enfants s'amusent, mais qu'ils sont occupés.

  • Essayez d'assister à quelques cours pour vérifier que l'attitude du moniteur ou de l'entraîneur est la bonne. Méfiez-vous de ceux qui disent : « Ce sont des enfants, on ne peut rien exiger d'eux » ou « L'important est qu'ils s'amusent ». C'est précisément parce que l'enfant est jeune, malléable et réceptif qu'il est nécessaire de lui offrir un enseignement de qualité, y compris en musique ou en sport. Si, dès le début, l'enfant ne commence pas à bien faire les choses, il sera difficile qu'il le fasse plus tard.

    À l'extrême opposé se trouve le professionnalisme exagéré ou la volonté de faire de l'enfant un champion. En soumettant le petit à des exercices exténuants, non seulement il perd le plaisir d'apprendre, mais on risque également d'étouffer son inclination.

  • Le centre doit fournir les installations indispensables. Dans le cas où l'enfant doit acheter les instruments et le matériel nécessaire, il faut évaluer ces dépenses supplémentaires lors du choix du cours.

  • Les locaux doivent être propres, spacieux et ordonnés.

Comment réagir si l'enfant veut abandonner l'activité ?

Selon les statistiques, un tiers des enfants qui commencent un cours l'abandonnent avant de le terminer. La première chose que les parents pensent est que l'enfant s'est moqué d'eux et ils s'inquiètent aussi parce qu'ils croient qu'il est inconstant, qu'il ne sait pas s'appliquer ou que rien ne lui plaît. Dans la plupart des cas, on ne considère pas le fait que, souvent, l'enfant ne sait pas ce qu'il va faire. Adorer le violon qu'un ami joue n'est pas la même chose que pratiquer avec l'archet pendant des heures avant d'être capable d'en tirer un son acceptable.

Pour éviter cette réaction, qui est d'ailleurs très normale, les experts suggèrent les choses suivantes :

- L'enfant doit être conscient que suivre un cours signifie s'engager. Avant de l'inscrire, expliquez-lui, sans minimiser, les difficultés qu'il va rencontrer.

- Définissez un pacte : « Je m'engage à t'accompagner deux fois par semaine et à t'acheter ce dont tu as besoin pour l'activité. Tu t'engages à terminer l'activité. »

- Si l'enfant exprime le désir d'abandonner l'activité, écoutez-le d'abord. Il pourrait vouloir arrêter pour une raison banale, par exemple parce qu'il a peur de demander au moniteur la permission d'aller aux toilettes. Parlez ensuite avec l'entraîneur ou le moniteur, comme s'il s'agissait des professeurs de l'école, pour comprendre les raisons pour lesquelles l'enfant veut abandonner.

Si vous avez l'impression qu'il veut arrêter, non pas pour une raison réelle, mais parce qu'il veut faire autre chose comme son ami, et que vous êtes convaincus qu'il est préférable de le persuader de rester, ne lui parlez pas d'argent, de vos efforts et de vos sacrifices, mais reconnaissez ses raisons : « Je comprends que tu aimerais arrêter le tennis pour t'inscrire au basket avec Pierre. Mais ce serait dommage. Tu es très bon... ».

Souvent, un compliment aide beaucoup plus que des reproches. N'excluez pas la possibilité de le changer de cours, une fois qu'il aura terminé la première année. En se sentant compris, l'enfant décide souvent de continuer ce qu'il fait. Dans la plupart des cas, une fois les premières difficultés surmontées, il s'adapte à l'environnement et se sent à l'aise.