La plupart des enfants entre 3 et 8 ans ont un ami imaginaire pendant une certaine période. Ne vous inquiétez pas, c'est tout à fait normal et il s’agit même d’une étape cruciale dans son développement.
Les enfants qui ont un ami imaginaire montrent qu’ils sont en mesure d'affronter les moments d'ennui et de solitude de manière saine et amusante. La fantaisie est une expression de créativité et d'imagination.
Avoir un ami imaginaire : une étape fondamentale
Entre 3 et 8 ans, la capacité de distinguer entre la réalité et le rêve n'est pas encore acquise. En se construisant un monde imaginaire, peuplé d'amis complaisants, l'enfant apprend à définir les limites entre la réalité et l'imagination, ainsi qu'à affronter ses propres impulsions négatives : la haine, la peur, la jalousie et le mensonge, qu'il attribue à son ami imaginaire, tandis qu'il peut assumer le rôle du « bon », qui réprimande et punit.
Ces expériences de bonne et de mauvaise conduite représentent les premiers efforts de l'enfant pour s'adapter aux attentes des parents. Le petit sait parfaitement que sa création n'est pas réelle et comprend sa fragilité. Pour cette raison, il maintient souvent les adultes à distance, dont l'intrusion met en danger la valeur exploratoire de son jeu. Grâce à ses amis imaginaires, il peut endosser le déguisement de l'enfant rebelle ou celui du fragile et sans défense à sa guise, observant à chaque fois les effets de ses différents comportements.
Parallèlement, de la même manière qu'il utilise ses « faux » amis pour mieux se connaître lui-même, il a également la possibilité d'adopter des rôles qui lui permettent de s'identifier à sa maman ou à son papa. En conséquence, il commence à comprendre ce que signifie exercer une autorité et disposer d'une autonomie. Ainsi, il s'agit d'une étape fondamentale du développement, qu'il est important de respecter sans jouer avec lui ni tenter de s'immiscer brutalement dans son monde.
Comment se comporter quand votre enfant a un ami imaginaire?
Il s'agit d'une étape fondamentale dans le développement de votre enfant, il est donc important de la respecter sans pour autant essayer de jouer le jeu ni d’entrer dans son monde. L'ami imaginaire est une figure à laquelle il convient de ne pas donner trop d’importance. Nous vous conseillons de ne pas ridiculiser l’imagination de votre enfant avec des phrases du type «C'est idiot» ou «Tu ne peux parler à quelqu'un qui n'existe pas». Votre enfant pourrait se sentir blessé.
Si votre enfant a un ami imaginaire, mais qu’il a également des amis avec qui jouer, vous n’avez aucune raison de vous inquiéter. À l’inverse, si ses amitiés se limitent à des créatures imaginaires, vous devez lui offrir de nouvelles occasions de socialiser.
Si l'enfant vous invite à participer à ses histoires fantastiques, en demandant par exemple de mettre un couvert à table pour son ami imaginaire, il n'y a aucun mal à faire partie de son jeu. Au contraire, cela vous permettra de mieux connaître ses sentiments les plus profonds. L'ami imaginaire est, en tout cas, une figure à laquelle il convient de ne pas accorder trop d'importance : il doit être traité avec la plus grande indifférence, c'est-à-dire sans nourrir cette fantaisie ni la détruire ou la dramatiser.
Par conséquent, toutes les tentatives pour le rendre moins invisible, en lui réservant un espace, sont déconseillées. Pour revenir à l'exemple du couvert à table, il faudra « dresser la table » avec des assiettes et de la nourriture invisibles. L'important est que l'ami imaginaire reste tel quel ; sinon, l'enfant pourrait être confus quant à la frontière entre le réel et l'imaginaire.
Quoi qu'il en soit, il peut être utile d'écouter les dialogues entre l'enfant et son ami. En effet, à travers ces conversations, il est possible de découvrir des peurs, des malaises, des curiosités et des désirs.
Questions fréquentes sur les amis imaginaires
Que faut-il faire lorsque l'enfant rejette la faute de ses erreurs sur son ami imaginaire ?
Souvent, les parents s'inquiètent et se demandent si l'enfant confond réellement ses désirs avec la réalité. Cependant, ce type de mensonge représente simplement le désir de l'enfant d'être plus « bon ». Il est donc important de lui faire comprendre avec douceur, sans le gronder ni l'accuser, que ses besoins sont compris : « Je sais que tu aimerais que ce soit ton ami qui ait peint le mur, parce que tu ne veux pas que je me fâche. Mais nous savons tous les deux que c'est toi, et maintenant nous allons le nettoyer ensemble. »
En reconnaissant le désir de l'enfant tout en rétablissant la réalité, on l'aide à prendre conscience du conflit entre réalité et imagination. Si l'enfant, en plus de son petit monde, a des amis avec qui jouer, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. En revanche, si ses amitiés se limitent à ses créatures imaginaires, il est important de lui offrir de nouvelles occasions de socialiser.