Les coliques du nourrisson sont un sujet qui préoccupe de nombreux parents. Ces petits maux mystérieux, qui transforment votre adorable bébé en une petite boule de pleurs inconsolables, peuvent être une source de stress pour toute la famille. Mais ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas seuls dans cette aventure. Nous allons explorer ensemble les causes, les symptômes et, surtout, vous donner des astuces et des conseils pour apaiser votre petit trésor et retrouver la sérénité à la maison. Alors, respirez profondément, et plongeons ensemble dans le monde des coliques du nourrisson !
Comment reconnaît-on les coliques du nourrisson ?
Les coliques du nourrisson se caractérisent par de l’agitation et des pleurs prolongés et inconsolables qui durent, dit-on, plus de 3 heures par jour, plus de 3 jours par semaine et pendant plus de 3 semaines.
Les pleurs chez un bébé qui souffre de coliques du nourrisson présentent des caractéristiques particulières :
- Après avoir mangé, l'enfant fait son rot, se calme, mais se met ensuite à pleurer ; ou bien il s'endort pour se réveiller une heure plus tard, en pleurant désespérément.
- C'est un type de pleurs différent des pleurs « normaux » : l'enfant semble agité, presque hors de lui. Les pleurs sont prolongés, aigus et furieux ; parfois, ils se transforment même en cri.
- Bébé semble souffrir d'une douleur aiguë au ventre et a les jambes repliées sur l'abdomen.
- Rien ne semble le consoler : si on le prend dans les bras, il se calme pendant quelques minutes, mais se remet ensuite à pleurer et même les caresses ne le tranquillisent pas.
- Pendant la tétée, bébé tète pendant quelques minutes et, ensuite, lâche le sein et commence à pleurer.
- Il a le visage rouge, même si, après une longue période de pleurs, il peut devenir pâle ou violet. Il a le ventre dur et gonflé, et les mains et les pieds froids.
- Entre une crise de pleurs et une autre, bébé tremble et a le hoquet.
- Même s'il accepte le sein ou un biberon de lait volontiers, les pleurs reprennent peu après et, souvent, bébé régurgite ce qu'il a bu.
- Bébé semblent pleurer à des heures fixes : généralement en fin d'après-midi ou pendant la nuit, comme poussé par un programme biologique interne dont le fonctionnement est encore inconnu.
- Les crises se répètent toutes les nuits, suivant un schéma presque fixe et, de manière soudaine, vers le troisième mois, elles disparaissent.
Si les pleurs de votre bébé réunissent la plupart de ces caractéristiques, vous êtes très certainement dans un cas de coliques du nourrisson.
Ce sera au pédiatre d’éliminer les causes organiques qui pourraient être à l’origine de ces coliques comme une infection, une otite, un reflux gastro-œsophagien, de la constipation, etc…
Pleurs de bébé : quand ce n'est pas lié aux coliques du nourrisson
Tous les types de pleurs ne sont pas dus aux coliques. Dans d'autres cas, les pleurs ont des causes différentes.
- Après la tétée de l'après-midi, l'enfant ne parvient pas à se détendre, il est agité et pleure. Contrairement à ce qu’il se passe avec les coliques, ses pleurs ne sont pas différents de pleurs habituels. L'enfant est peut-être simplement fatigué ou irrité.
- La nuit, il pleure pendant longtemps mais, après la tétée, il s'endort tranquillement. Dans ce cas, il s'agit simplement de faim.
- Après avoir fait son rot, bébé cesse de pleurer. Dans ce cas, il s'agit juste d'un peu d'air.
- Il cesse de pleurer si on le prend dans les bras et recommence dès qu’on le remet dans son berceau… Il a besoin de câlins et de compagnie.
- Ce sont des pleurs occasionnels : ils ne se répètent pas tous les jours. Lorsqu'ils sont dus aux coliques, les pleurs se présentent toujours plus ou moins à la même heure et suivent le même schéma.
Comment faire face aux coliques du nourrisson ?
Il n’existe pas de solution miracle pour lutter contre les coliques du nourrisson. Il faut essayer diverses méthodes et voir laquelle semble la plus efficace pour calmer bébé.
Nous vous présentons quelques méthodes expérimentées, parfois avec succès, par d'autres parents :
- Bercer doucement le petit stimule les mécanismes délicats de l'oreille interne, favorise la récupération de l'équilibre et peut, parfois, soulager l'agitation.
- Après la tétée, placez bébé sur votre épaule ou allongez-le sur le ventre sur vos genoux. Comme alternative, allongez-le sur votre bras, avec son ventre appuyé sur la partie interne de votre avant-bras.
- Le bruit du moteur de la voiture à environ 55 km/h, selon l'expérience de certains parents désespérés, a un effet apaisant.
- Une tisane légère de camomille avec des graines de fenouil peut calmer le petit dans certains cas.
- Envelopper délicatement bébé dans ses draps ou dans une couverture pour lui donner la sensation d’être bien protégé.
- Chanter une berceuse de façon répétitive : les sons répétés ont tendance à avoir un effet calmant sur les bébés.
- Faire un massage très doux sur le ventre de bébé pour le réchauffer.
- Installer bébé dans le porte-bébé pour soulager les coliques : de nombreux bébés se calment lorsqu’on les berce doucement.
Dans tous les cas, évitez les stimuli trop brusques comme bercer bébé rapidement et par à-coups, car vous risqueriez alors d’aggraver les symptômes.
Existe-t-il des médicaments pour soulager les coliques du nourrisson ?
Il n’existe, à l’heure actuelle, aucun médicament ayant démontré une efficacité totale et sans effet secondaire dans le traitement des coliques du nourrisson. Dans tous les cas, ce sera au pédiatre d’évaluer la situation et de décider de ce qu'il convient de faire.
À quoi sont dues les coliques du nourrisson ?
Si l’origine précise des coliques du nourrisson est encore un mystère, il existe de nombreuses hypothèses.
Certains pensent qu'elles sont dues à une accumulation de gaz dans l'intestin en raison de l'immaturité du système digestif. D'autres penchent pour une cause hormonale : en effet, les coliques disparaissent généralement vers l’âge de 3 mois, ce qui coïncide avec l'augmentation de la sécrétion de mélatonine et donc d’un nouvel équilibre hormonal de l'organisme.
D'autres encore attribuent la cause de ce phénomène au tempérament de l’enfant : les coliques du nourrisson se manifesteraient davantage chez les bébés hypersensibles ; les pleurs seraient alors comme une libération émotionnelle après une journée d'efforts pour tenter de s’adapter aux stimuli environnementaux.
En tous cas, il est avéré qu'il s'agit d'une phase tout à fait normale : les coliques du nourrisson ne sont pas provoquées par une maladie ou un problème psychologique.
Aujourd'hui, de nombreux chercheurs doutent même que l'enfant souffre de fortes douleurs abdominales pendant les coliques. Néanmoins, aucune théorie n'a été confirmée et il n'a pas été prouvé que ces crises de pleurs puissent être dues à l'anxiété des parents, comme on l’a cru pendant des années, générant ainsi des sentiments de culpabilité inutiles.
Ce que l'on sait, c'est que, chez le nouveau-né, les pleurs remplissent plusieurs fonctions, dont celle de libérer les énergies et la tension accumulées pendant la journée. Les pleurs permettent au bébé de se débarrasser des stimuli qui le dérangent et qu'il ne peut exprimer autrement. Il s'agit probablement d'une phase d’hyperactivité normale, comme lorsqu'un moteur est en surrégime ; c'est un excès d'énergie qui correspond au moment où la température corporelle est la plus élevée et les fonctions de l'organisme les plus actives.
Selon des recherches menées pendant des années au Children's Hospital de Boston, aux États-Unis, à 3 semaines, les enfants pleurent normalement entre 1 heure et 1 heure et demie par jour. À 6 semaines, ils pleurent jusqu'à 2 heures et, dans certains cas, même 4 heures par jour. Ensuite, à mesure que l'enfant commence à émettre des sons, à sourire et à s'habituer à d'autres formes de communication avec les personnes qui l'entourent, les pleurs tendent à diminuer, pour disparaître presque complètement autour du 3 mois.
Combien de temps durent les coliques du nourrisson ?
Les coliques du nourrisson affectent 10 à 25% des bébés et apparaissent une ou deux semaines après la naissance ; elles cessent spontanément avant l’âge de 3 mois (60% des cas) ou 4 mois (environ 10% des cas). Il n’y a pas de différence d’un sexe à l’autre et elles ne sont liées ni au type d’alimentation, ni à une naissance précoce.
En cas d’allaitement, la maman doit-elle changer son régime alimentaire ?
Il existe de nombreuses croyances et préjugés. Le plus courant est de blâmer la maman pour l'état d'agitation de l'enfant, soit à cause de l'angoisse due à la mauvaise qualité de son lait, soit parce que son alimentation contient des substances qui passent dans le lait et agitent le nourrisson.
Aucune de ces affirmations n'a été prouvée.
En général, l’allaitement n’a aucune conséquence sur les coliques du nourrisson. Ce n’est que dans le cas de pleurs très intenses, apparaissant à tout moment et particulièrement 30 à 60 minutes après le repas, que le pédiatre pourra envisager une intolérance à la protéine du lait maternel. Auquel cas il pourra prescrire à la maman de ne pas consommer de produits à base de lait de vache pendant une dizaine de jours.
Si bébé est nourri au lait en poudre, faut-il changer le type de lait ?
Dans le cas du lait en poudre, un changement de marque n’est presque jamais nécessaire, sauf dans certains cas d’intolérance aux protéines du lait de vache ; le pédiatre prescrira alors un lait spécial sans protéines.
Une tisane peut-elle soulager la douleur des coliques du nourrisson ?
Si bébé est nourri au lait en poudre, les tisanes (camomille, verveine, réglisse, fenouil et menthe) sont parfois utiles. Veillez à ne les donner qu’en très petites quantités car un excès de liquide pourrait augmenter les régurgitations et l'inconfort de bébé. Si vous allaitez, mieux vaut éviter les tisanes qui risquent de perturber l'allaitement. On trouve dans le commerce des infusions spécifiques pour soulager les coliques du nourrisson.
En conclusion, gardez à l'esprit que les coliques du nourrisson, bien que difficiles, sont une phase temporaire. Avec de la patience, de l'amour et les conseils que nous venons de partager, votre bébé et vous traverserez cette période avec plus de sérénité.
N'oubliez pas que chaque bébé est unique et que ce qui fonctionne pour l'un peut ne pas fonctionner pour l'autre.
N'hésitez pas à demander de l'aide et à partager vos expériences avec d'autres parents. Souvenez-vous, les coliques du nourrisson ne durent pas éternellement et, bientôt, ces nuits agitées ne seront plus qu'un lointain souvenir.