L’accouchement peut être suivi d’un mal-être inexpliqué pour la femme, mais aussi de douleurs. Les questions autour des douleurs ovariennes en post-partum ne sont pas souvent évoquées par crainte d’une nouvelle intervention.


Petit rappel pour commencer : on appelle « post-partum », la période qui s'étend de la fin de l'accouchement jusqu'au retour de couches, c’est-à-dire les premières règles après la grossesse.

En introduction, nous vous avons donné le cas d’une femme qui a accouché il y a un mois et 5 jours. Maman d’une petite fille née par voie basse, elle a mal au niveau de l’ovaire gauche. Pendant son accouchement, aucun incident notoire ne s’est produit à part une épisiotomie avec 18 points internes et 6 points externes. Au bout de 13 jours, les fils de suture se sont résorbés.

Bien que la gêne se soit dissipée, elle rapporte une douleur intenable autour de l’ovaire gauche, mais aussi une rigidité au niveau de son périnée, ce qui a rendu impossible une relation sexuelle avec son mari. Elle ressent une douleur vive dans les os et les muscles. Les pertes ont cessé depuis une semaine et la douleur n’a rien d’une douleur menstruelle. Il y a de quoi se demander si la cicatrice de l’épisiotomie est en cause ou si c’est quelque chose de plus grave.

La réponse du Gynécologue à propos de ces douleurs aux alentours des ovaires

« Généralement, la cicatrice d’une épisiotomie ne devrait pas faire mal. Les rares cas où il y a une douleur, c’est lorsqu’une terminaison nerveuse y a été fortuitement prise au piège. Par contre, une dilatation de la vulve causée par une tentative de pénétration peut réveiller des douleurs. Il est peut-être plus prudent d’attendre pour avoir une activité sexuelle. Si vraiment les douleurs persistent alors que vous n’avez pas fait de pression, un examen gynécologique pour vérifier l’état de la cicatrice est sûrement nécessaire. »

Les causes possibles de douleurs ovariennes après un accouchement

Avoir mal aux ovaires après qu’on a accouché est un phénomène relativement courant. Cette expression traduit surtout une douleur pelvienne, dont l’intensité est variable selon les femmes et les maladies qui la causent. Dans le post-partum, une douleur pelvienne qui vient avec de la fièvre et des écoulements vaginaux signe une endométrite.

Lors de la première ovulation qui suit le retour des couches, les femmes peuvent avoir mal au niveau de l’ovaire qui libère l’œuf. Appelée « ovulation douloureuse », elle est caractérisée par une douleur unilatérale qui vient souvent avec des pertes tachées de sang. La douleur se dissipera spontanément dans les 2 ou 3 jours.

Si la douleur s’accompagne de problèmes de fertilité, on pourrait penser à des ovaires polykystiques. Cette maladie touche environ 10 % des femmes. En réalité, l’ovaire contient un grand nombre de follicules. Un véritable kyste ovarien peut aussi entraîner une douleur d’un côté ou d’un autre, surtout si celui-ci se tord ou se rompt. Là encore, seul un examen gynécologique permettra de trouver la solution appropriée.

Par contre, s’il y a déjà eu un retour de couches après l’accouchement, une douleur des ovaires tardive peut faire penser à une grossesse extra-utérine. Il s’agit d’une urgence gynécologique qu’il faut traiter sans tarder par une opération chirurgicale. Un examen échographique permettra de confirmer ce problème.