Est-il vraiment possible de concilier travail et vie de famille ? Esther Grau, maman blogueuse et travaillant dans la communication nous raconte son expérience.

 

Je suis de celles qui ont eu la chance de pouvoir choisir entre rester à la maison pour élever ma fille ou poursuivre ma carrière. Parce que, oui : il faut choisir ! Avant d’avoir Elia je pensais que la maternité nous conférait des super pouvoirs, que c’était tous les jours dimanche et qu’être parent était quelque chose de très simple, nécessitant juste un peu d’organisation et une bonne garderie. Quelle erreur ! Combien d’idées reçues ai-je entendues !

Elia, ma fille, n’a pas été à la garderie. Ce fut une décision de dernière minute, mais sûrement la meilleure car, jour après jour, je réalise à quel point nous avons besoin d’être ensemble, toutes les deux. Aujourd’hui, je suis convaincue que, dans leurs premières années, là où les enfants sont le mieux c’est sans aucun doute avec leurs parents. Malheureusement, à l’heure actuelle, la plupart des parents, même s’ils sont nombreux à partager mon point de vue, ne peuvent se permettre de choisir.

J’ai renoncé à la perspective d’un bon salaire, aux voyages d’affaire, aux réunions et à une image sociale… pour jouer à prendre le thé avec ma fille.

Il m’est arrivé de lire dans certains médias qu’en restant à la maison pour élever ses enfants, la femme revient sur les acquis du XIXe siècle, en résumé : la maternité appauvrit. Ce genre de déclaration me hérisse ! Depuis que je suis devenue mère, ma créativité a augmenté de façon exponentielle et je ne parle pas uniquement de mes créations en pâte à modeler ! J’ai créé un blog, j’ai repris la photographie, j’ai découvert le monde de l’illustration : je me sens beaucoup plus dynamique et déterminée que lorsque j’étais en tailleur. En plus de remettre de l’ordre dans mes priorités, j’ai appris à vivre avec moins de ressources économiques et à être plus heureuse.

Ce qui appauvrit, c’est d’avoir un travail routinier qui ne vous permette pas de joindre les deux bouts en fin de mois, d’avoir des conditions de travail qui ne vous permettent pas de passer du temps avec vos enfants, de partir à 6h00 du matin et de rentrer à 20h00 sans pouvoir bénéficier d’aucun aménagement horaire, de se retrouver dans un placard parce que l’on a un enfant... En revanche, je doute que le fait de devenir maman appauvrisse... C’est vrai je fais la même chose que ma grand-mère, mais à une différence près : moi, je l’ai choisi.

C’est cela le plus important : aujourd’hui nous avons la possibilité de choisir… ou du moins d’y penser.