Le développement psychomoteur entre 0 et 3 ans est une période essentielle. Les parents sont souvent émerveillés par les progrès de leurs enfants : sourires, premiers pas et premières paroles timides. Voici tout ce qui se passe durant cette étape et comment stimuler les enfants.

Aujourd’hui, pour les scientifiques, le développement de l’esprit humain ne constitue plus un mystère. On sait désormais que le cerveau commence à se développer dès les premiers jours de la vie embryonnaire et que sa maturation se termine vers 18 ans, lorsque la zone cérébrale dédiée à la réflexion, à la planification et à la prévoyance est totalement formée.

L’enfance prolongée propre à l’espèce humaine offre des avantages bien supérieurs à ceux de toute autre espèce animale. Elle permet notamment de fonder une grande partie du comportement humain sur l’expérience, plutôt que sur les instincts.

Dans la lente construction du cerveau humain, les stimuli reçus durant l’enfance jouent un rôle fondamental, car les structures cérébrales s’organisent en fonction des informations captées de l’extérieur, via un processus complexe de sélection qui conserve ce qui est fonctionnel et élimine ce qui ne l’est pas.

 

Développement psychomoteur de 0 à 12 mois

Le cerveau d’un nouveau-né contient 100 milliards de neurones. Ces cellules cérébrales établissent entre elles un réseau de connexions grâce à la formation de fines ramifications (les dendrites) et de longues fibres nerveuses (les axones), qui permettent aux neurones de transmettre et recevoir des impulsions nerveuses.

Dans les premières années de vie, le cerveau forme un nombre de connexions largement supérieur à ce qui est nécessaire. Cependant, cette production excessive diminue avec le temps.

Bien que le cerveau d’un nouveau-né possède presque toutes ses neurones, sa masse cérébrale ne représente qu’un quart de celle qu’il atteindra à l’âge adulte.

Jusqu’à l’âge de trois ans, la croissance cérébrale est impressionnante et est déterminée par le développement des axones et des dendrites ainsi que par l’extension de leurs connexions. À mesure que ce processus progresse, les avancées motrices et cognitives se multiplient.

Les premières fibres nerveuses à parvenir à maturité sont les fibres motrices, ce qui se produit au cours des 24 premiers mois de vie. Ce développement suit un ordre proximo-distal, allant de la tête aux extrémités.

- Cela permet au nouveau-né de développer d’abord les activités liées aux muscles de la tête (téter, pleurer, faire des mimiques et tourner la tête, entre la naissance et deux mois), puis de coordonner les mouvements des bras et des mains pour toucher, attraper et passer un objet d’une main à l’autre (vers trois mois).

- Ensuite, les mouvements du tronc se perfectionnent, et l’enfant apprend à s’asseoir seul (entre quatre et six mois).

- Enfin, les mouvements des jambes se développent, permettant à l’enfant de se tenir debout en s’appuyant sur un objet (entre huit et 12 mois).

 

Comment stimuler le développement psychomoteur de 0 à 12 mois

- Il est essentiel de prévoir un espace sécurisé pour les premières explorations de l’enfant. Cependant, il ne faut pas supprimer tous les obstacles, car il est bénéfique que l’enfant apprenne à surmonter les difficultés, encouragé par ses parents.

- Pour favoriser son autonomie, félicitez-le lorsqu’il réussit à se débrouiller seul et soutenez-le lorsqu’il trébuche.

- Apprendre à marcher ne représente pas seulement un accomplissement moteur : c’est une étape de maturation psychologique qui aide l’enfant à gagner en autonomie et en confiance en lui-même.

 

 

Développement psychomoteur de 12 mois à 2 ans

Vers l’âge d’un an, les premières connexions liées au langage commencent à fonctionner. Les fibres nerveuses du cortex frontal et pariétal achèvent leur myélinisation, et l’enfant commence à prononcer quelques mots. Vous pouvez en apprendre plus avec cet article : Les étapes du développement du langage de bébé.

- Pour cela, les centres de la mémoire auditive, visuelle et somesthésique (relatifs aux sensations corporelles) doivent également parvenir à maturité.

- La manipulation d’objets permet à l’enfant de classer la réalité en concepts abstraits. Par exemple, avant de dire “balle”, l’enfant touche cet objet, en perçoit la texture et le fait rouler : il en comprend le sens par ses expériences sensorielles.

- Ainsi, l’apprentissage de la langue maternelle diffère de celui d’une langue étrangère à l’âge adulte. Entre 18 mois et six ans, les enfants apprennent en moyenne neuf mots par jour.

- Aux alentours de 21-24 mois, les réseaux de connexions linguistiques connaissent un développement spectaculaire. À ce stade, l’enfant utilise les mots de manière plus précise et commence à former des phrases syntaxiquement plus complexes.

 

Que peut-on enseigner à un enfant de 2 ans

- Il est essentiel de parler continuellement avec l’enfant et de lui expliquer, même, les actions les plus simples.

- Impliquez l’enfant dans les routines quotidiennes et expliquez-lui ce que l’on fait avant ou après, afin qu’il commence à développer son raisonnement et sa gestion du temps.

- Pour rendre l’apprentissage du langage plus efficace, il faut tirer parti des moments où l’enfant semble particulièrement réceptif.

- Le moment idéal est celui où il pointe quelque chose du doigt ou emmène ses parents près de l’objet qui l’intéresse.

 

Développement psychomoteur de 2 à 3 ans

Le développement du langage s’élargit considérablement entre le deuxième et le troisième anniversaire, grâce à la maturation des zones auditives et motrices, qui permettent à l’enfant d’articuler les mots. À ce stade, l’enfant est capable de moduler la langue parlée en utilisant des variations de tonalité et de volume.

- Son vocabulaire est déjà assez compréhensible, bien que la capacité de lecture ne se manifeste qu’à partir de quatre ans.

- Pendant cette période, ses compétences motrices se perfectionnent.

- De plus, un mécanisme fondamental entre en jeu : la mémoire. À cet âge, les enfants ont une grande capacité à stocker des informations, mais ils ont encore du mal à établir des relations entre elles.

- À ce stade, l’intelligence est marquée par une pensée de type magique, où tout semble possible, et où l’imagination joue un rôle clé.

- À partir de ce moment, le cerveau commence à élaborer le “schéma corporel”, c’est-à-dire la perception que l’enfant a de lui-même et des différentes parties de son corps par rapport à l’espace. Cela est particulièrement visible lorsqu’il dessine ses parents et lui-même.

 

Comment stimuler le développement psychomoteur de 2 à 3 ans

Durant cette phase, les enfants adorent poser des questions comme “où”, “quoi” et “qui” de manière incessante, tout en écoutant encore et encore leurs histoires préférées.

Il est très important d’encourager les inclinations naturelles de l’enfant pour l’aider à développer ses capacités de raisonnement logique, tout en le rassurant par la répétition des récits et l’attention bienveillante de ses parents.

 

L’importance des stimuli pour le développement psychomoteur

Pour que le réseau de circuits nerveux se développe correctement, il est indispensable que le cerveau de l’enfant soit stimulé par son environnement. De nombreuses études montrent que les enfants qui, durant leur première année de vie, reçoivent peu de stimuli verbaux, visuels ou tactiles, ont un développement plus lent que la moyenne.

Des recherches, menées notamment sur le système visuel des animaux, ont révélé que si certains mécanismes ne sont pas activés durant les premières périodes de la vie, il est peu probable qu’ils fonctionnent par la suite.

Par exemple, si un œil est privé de stimuli visuels pendant un certain temps, le développement de ses fibres nerveuses sera retardé par rapport à l’œil qui continue de fonctionner. Ce principe peut être généralisé à l’ensemble du cerveau, car le fonctionnement est similaire dans toutes les régions de la corticale cérébrale.

En ce qui concerne la vision, un enfant d’une semaine a une capacité visuelle 30 fois inférieure à celle d’un adulte. Avec la maturation des cellules cérébrales au niveau de la corticale visuelle, l’enfant améliore sa perception du monde : la vision binoculaire (les deux yeux travaillent ensemble) s’installe et, à six mois, l’enfant voit comme un adulte légèrement myope.