J'ai un fils de 7 ans qui se fait toujours pipi dessus la nuit. Les experts à l’école m’ont recommandé de suivre une méthode pour qu’il arrête de faire pipi.
Cette méthode consiste à le lever plusieurs fois par nuit pour que sa vessie s’habitue, et de le faire toutes les 4 heures pendant la journée, le faisant arrêter un instant chaque fois qu’il urine, pour qu’ensuite il continue afin qu’il contrôle quand il peut ou non faire pipi.
Tout ça dure depuis 3 mois et, jusqu’à présent, je n’ai vu aucun progrès. En fait, je suis épuisée et j’en ai un peu assez. Si je le lève, il n’y a pas de problème, mais quand il dort, il est mouillé.
Je vous serais reconnaissante si vous pouviez me dire si quelque chose peut vraiment me servir, car j’ai envie de tout arrêter et de lui remettre la couche. Je suppose que quand il sera mûr, ça lui passera.
Réponse du pédiatre
Le pourcentage d'enfants qui, à l'âge de sept ans, ne contrôlent pas les sphincters la nuit, est assez élevé, et diminue progressivement jusqu'à ce que, à onze ans, on considère que seuls 1% d’entre eux souffrent toujours de ce trouble.
L'énurésie nocturne, c’est ainsi qu’on appelle ce problème, peut être primaire et secondaire. L'énurésie primaire est celle dans laquelle le contrôle nocturne n’a jamais été atteint, et l'énurésie secondaire concerne les enfants qui ont réussi à un moment de leur vie à avoir le contrôle et qui ont ensuite rechuté.
De plus, l’énurésie a une classification organique et fonctionnelle. La première est conditionnée par une altération des voies urinaires, comme pourraient l’être des infections urinaires qui sont passées inaperçues parce qu'elles étaient asymptomatiques ou parce qu'on a attribué les symptômes à d’autres causes.
Le plus important, par son impact sur la santé de l'enfant, est l’énurésie organique, qui est celle qu’il faudrait écarter tout de suite par une analyse d'urine (au moins), y compris, si nécessaire, une culture d'urine. Une fois écartée l'énurésie organique (qui est la plus rare), il est nécessaire d'évaluer si l'énurésie fonctionnelle est primaire (de toujours) ou secondaire. Dans ce dernier cas, il est important de rechercher le facteur, ou les facteurs, qui sont venus remettre en marche la perte de contrôle (dans de nombreux cas, l'origine est psychologique, ce qui ne veut pas dire pathologique).
Les causes d’énurésie fonctionnelle peuvent être multiples et sont souvent dues à une petite capacité de la vessie, qui est alors incapable de contenir un volume d'urine qui permet de prolonger le temps d'évacuation. C’est dans ce sens que s’orientent les exercices de la vessie que l’on vous a recommandés, bien qu’il y ait de nombreux experts qui les considèrent inutiles.
Pour tout vous dire, d’après mon expérience, une énurésie nocturne ne se résout pas si l’enfant n’a pas conscience du problème et « se soucie de lui ». Il y a un certain nombre de règles qui méritent la peine d’être mises et que j’énumère ici :
1/ Boire beaucoup de liquides pendant la journée, ne pas aller aux toilettes au premier stimulus afin de « renforcer » les muscles de la vessie.
2/ Restreindre (voire éliminer) les liquides à partir de 18h30 (quelques heures avant le dîner).
3/ Faire le dernier pipi au moment d’aller dormir, avec le pyjama déjà mis et les dents brossées.
4/ Ne pas faire culpabiliser l'enfant pour une raison quelconque. Si un matin il se réveille sec, montrer de la joie et de l’espoir.
5/ Ne pas remettre la couche si elle a déjà été retirée. Il existe des draps imperméables qui peuvent atténuer le problème des lessives.
6/ Utiliser un calendrier sur lequel l’enfant raye les jours où il s’est réveillé sec, en évaluant les « réussites ».
En ce qui concerne le fait de le réveiller la nuit, beaucoup d’auteurs le recommandent, que ce soit par les parents ou par l'utilisation d'une alarme nocturne qui se déclenche (sonne) face aux premières gouttes qui s’échappent, ce qui permet à l'enfant d'arriver aux toilettes pour finir d'uriner. Il y a aussi des médicaments qui peuvent l’aider, mais leur utilisation dépend exclusivement du pédiatre, et du diagnostic des causes possibles de l'énurésie.