Exprimer ses émotions clarifie l’âme et l’esprit. Vous voulez savoir pourquoi cela est si bénéfique et comment les exprimer? Marie Cicuendez, journaliste et thérapeute nous explique tout.
Les chamans disent qu’exprimer sa joie et sa tristesse à travers l'écriture, le dessin ou la représentation des sentiments clarifie le cœur.
À l'ère du «bonheur à tout prix», nous oublions souvent qu’il est nécessaire de passer par toutes les saisons de l'âme. Mais notre corps nous parle, lui, durant tout ce processus de transformation intérieure ; il nous indique quand il a besoin de quiétude et quand il a besoin de mouvement, quand il a besoin de moments de mélancolie et quand il a besoin de moments d'euphorie. Dans ces moments de joie nous avons l’impression que nous pouvons « dévorer le monde» et, quoi qu'il arrive, nous regardons la vie avec sérénité et confiance, profitant du moment présent sans plus nous préoccuper. Le Nirvana sur terre en somme!
Mais que faisons-nous de la tristesse? Comment la libérer? Habituellement, nous la repassons au premier venu, et ainsi de suite… ou nous la fuyons en nous réfugiant dans la télévision, les réseaux sociaux, l'alcool, les aliments ou n’importe quelle autre addiction qui nous permette de la cacher jusqu'à ce qu’elle réapparaisse sans crier gare. Mais si nous osons la regarder en face, la tristesse peut nous aider à explorer les recoins de notre âme, notre colère et notre douleur. Elle nous aidera à tourner la page, à comprendre la raison de notre blessure et à devenir une personne plus profonde et plus sage.
Des techniques telles que l'art-thérapie, l'écriture émotionnelle, les travaux manuels, le théâtre, la danse et la musicothérapie, entre autres, facilitent l'expression de notre moi intérieur en le projetant à travers l'art, la musique ou l'écriture et nous permettent de nous voir de l’extérieur comme dans un miroir. L’Être qui est en nous a besoin de se manifester au-delà des routines établies et de l'esclavage de l'esprit. Comme un fleuve, il a besoin de trouver le moyen de suivre son cours jusqu’à déboucher sur la mer.
Quand nous ne permettons pas à notre moi intérieur de s’exprimer, quand nous ignorons ses demandes, nous tombons malades ou nous nous sentons déconnectés ou déracinés, en quelque sorte. Alors que, lorsque nous lui permettons de rire et de pleurer, de parler et de se taire, de se reposer et de bouger, nous pouvons faire face à la tristesse et à la joie parce que nous comprenons que les deux sont nécessaires, jours et nuits, dans la vie.