Nous sommes tous capables de décider en toute liberté des chemins que nous voulons suivre. Pour ce faire, nous devons éliminer, à notre façon, à notre rythme mais avec détermination, les peurs et les limites qui nous entourent.

Prendre la responsabilité de notre vie au lieu de culpabiliser les autres de nos carences affectives nécessite une prise de conscience quotidienne et beaucoup de courage.

Suivant l’idée que, en «bons méditerranéens», nous avons tendance à avoir des relations familiales et sociales plutôt possessives et envahissantes, dans de nombreux cas nous appelons « amour » ce qui en réalité est dépendance ou domination.

Il est fréquent de voir des familles se promener dans les parcs le dimanche après-midi, le dernier jour de la semaine étant traditionnellement consacré au repos et à rencontrer ses proches… ou du moins il devrait l'être! Même si certains tentent d’échapper au sempiternel poulet-frites de leur belle-mère, d'autres ont hâte de pouvoir se réunir pour partager de l’affection et le plaisir d’être ensemble! Dans tous les cas, se retrouver en famille ou entre amis devrait être un choix libre et, comme les enfants, nous devrions pouvoir exprimer ouvertement ce que nous voulons ou ne voulons pas sans provoquer disputes ni colère. Pour les adultes, il est souvent compliqué de refuser librement certaines obligations. La culpabilité et les reproches des autres semblent nous poursuivre chaque fois que nous décidons de prendre un autre chemin.

Il me semble qu’être honnête envers soi-même et envers les autres, prendre les rênes de notre vie au lieu de faire porter aux autres la responsabilité de notre bonheur, serait la clé d'une existence plus enrichissante et paisible.

Prenons, par exemple, les conflits familiaux causés par les divergences d'intérêt. Parents et enfants, maris et femmes se disputent parce qu’ils ne parviennent pas à satisfaire leurs désirs. Alors que certains veulent se détendre et regarder le football à la télé le dimanche, d'autres préfèrent sortir et s’amuser en dehors de la maison. Comment concilier les intérêts des uns et des autres sans que personne ne se sente abandonné, mal aimé ou pas respecté? Comment ne pas charger les autres de notre mécontentement? En étant honnête et clair et en laissant aux autres leur espace et la liberté de prendre leurs propres décisions sans les obliger à nous accompagner du simple fait qu’ils sont nos compagnons ou nos enfants.

Le concept de liberté, dans le sens le plus large du terme, le respect de soi et des autres, et la mise en avant de la personnalité par-delà les jugements, les attentes et les pressions extérieures sont des objectifs qui nécessitent beaucoup de détermination pour être atteints.

Nous avons en nous, et autour de nous, de nombreux juges qui nous indiquent quel chemin nous devrions prendre. Selon le monde auquel on veut appartenir, la société nous dit ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas. Nos familles, amis et collègues de travail, à leur tour, nous conditionnent en marquant les limites des «comment, quand et pourquoi» de nos vies... Sortir de «la chaîne de montage» et voir de l'intérieur qui nous sommes vraiment et comment nous voulons vivre est une épreuve quotidienne de courage que de plus en plus de gens sont prêts à accomplir.