Dans cet article, Bébés et Mamans partage le témoignage d'une maman, qui voulait partager avec nous son expérience sur le déni de grossesse.  Nous vous laissons la parole, n'hésitez pas à nous envoyer vos expériences, nous les partagerons ! 

 

Le déni de grossesse, qu’en sait-on ? Pas grands choses si ce n’est qu’un jour après plusieurs mois certaines femmes se retrouvent enceinte de 5 mois, 6 mois, 8 mois ou sur le point d’accoucher. Mais cela amène à une grande force psychologique et morale lors de l’annonce. Pour en savoir plus je vais vous raconter mon histoire…
Maëva 21 ans, en cours préparatoire pour le concours infirmier année scolaire 2015/2016. Comme toutes les jeunes filles de mon âge, je sors, m’octroie un verre de vin de temps en temps ! Adepte des sensations fortes je ne me suis pas privée de faire des manèges, ou un saut à l’élastique de 55 mètres de haut, évidemment rien de conseiller pendant une grossesse ! Ma vie continue, les fêtes de fin d’années avec les bons repas et le bon vin !

Le 15 janvier 2016, c’était un vendredi, je me lève, j’ai mes règles comme tous les mois à cette période. Comme tous les vendredis j’ai fait le ménage dans l’appartement de mes parents où je vis. La journée se déroule normalement, vers 16 heures je décide d’aller chercher ma mère à son travail. Je lui propose de nous rendre en ville faire les soldes, elle refuse car trop fatiguée. Nous rentrons donc à la maison.
Après manger je sors mon chien comme d’habitude avec une copine, petite marche, potins et cigarettes sont au rendez-vous du soir. Mais soudain une douleur au ventre, et je me rappelle que j’ai mes règles. Il y a du vent, il fait froid, je rentre.
Une fois chez moi les maux de ventres reprennent, c’est fou tout de même d’avoir des règles si douloureuses. Je me couche, ça va mieux, puis ça reprend et de plus belle !

Je fais des va et vient entre ma chambre, les toilettes et la cuisine. Ma mère en a marre et me dit : « Je t’emmène à l’hôpital, on sait jamais »
Ni une ni deux, en route pour les urgences, les douleurs s’accentuent sur le chemin, ma mère me parle beaucoup, elle a peur que je fasse un malaise, j’ai très mal et n’arrive pas vraiment à lui parler. Elle me demande lui décrire ma douleur et en rigolant me dit « Si tu étais enceinte je te dirais que tu as des contractions », je n’ai pas rigolé du tout, et l’ai même envoyé sur les roses. Elle me dépose devant les urgences, je vais m’enregistrer et je passe direct, je les préviens que ma mère doit arriver.
Je rentre dans la salle d’examen, je leur explique mes douleurs, le docteur palpe mon ventre, ce n’est pas l’appendicite il en est sûr. Une échographie pour vérifier tout de même et voir ce qu’il se trame. Le verdict : « Félicitations vous allez être maman ! »

Mon cerveau a fait dix tours, comment est-ce possible ? Je suis célibataire depuis mai, mais que me raconte-t-il ? Je lui ai presque sauté dessus, il m’a donc expliqué : « Mademoiselle sur l’échographie on voit que vous en êtes à 39 semaines de grossesses, vous avez fait ce que l’on appelle un déni de grossesse total ». Il a continué à parler mais je ne l’entendais plus, ses mots résonnaient dans ma tête, je pleurais de tout mon corps, ma mère est enfin arrivée, j’ai vu la peur sur son visage lorsqu’elle m’a vu en larmes. Le docteur lui dit « Félicitations ! Votre fille va avoir un bébé », elle ne comprend pas de suite et dit « T’inquiète pas ma puce je te soutiendrais si tu veux le garder ou avorter » mais là le docteur la reprend et lui explique correctement. Tout est allé très vite, ils m’ont emmené en salle d’accouchement, j’étais perdue, j’avais mal, mais pourquoi on mettait un bébé sur ma route ? J’ai des projets moi, mes études, des voyages, des missions humanitaires, puis je suis célibataire !

Mon ventre était rond, pas très gros mais rond comme si j’étais enceinte, ma peau était rouge, c’était affreux…
La gynécologue veut attendre un peu pour savoir si je peux accoucher normalement, puis le bébé est en détresse cardiaque, vite césarienne. Le sort s’acharne sur moi !
Quelques heures après, les esprits et les idées plus claires, et un prénom trouvé !
J’ai choisi aussi d’allaiter mon fils afin de créer un lien, ce lien de la grossesse que nous n’avons pas eu. Il m’était important de lui apporter tout ce que je pouvais, tout ce que je n’avais pas pût lui apporter pendant 9 mois.

Retour à la maison, mes parents ont préparé notre chambre, les premiers jours, les premières semaines sont difficiles, s’organiser, penser à reprendre les cours au plus vite !
Ce qui m’a le plus compliqué la vie se fût le côté administratif avec la sécurité sociale et la CAF. Mes parents m’ont beaucoup aidé dans ces démarches car il est difficile bien souvent de faire comprendre la situation et son caractère urgent. Il y a eu beaucoup de jugements à mon égard évidemment, tellement peu répandu et on parle si peu du déni de grossesse qu’on ne vous comprend pas. Il faut savoir que cela touche toutes les catégories socio-professionnels et le plus souvent les femmes qui sont déjà maman d’ailleurs.
Après quelques semaines et l’arrivée du printemps je sors un peu plus avec bébé, des balades, les courses, croiser des gens qui vous connaisse et qui vous pose une tonne de question, cela est parfois gênant selon l’endroit, puis c’est usant aussi de répondre 20, 30, 50 fois aux mêmes questions lorsque que l’on est encore fragile et en recherche de repères.
Bien sûr la vie, notre vie continue et évolue, tellement de caractéristiques particulières liées au déni de grossesse, c’est donc avec plaisir que je vous raconte notre quotidien sur instagram : @juste.avant.le.bonheur