Le Royaume-Uni introduit une mesure pilote qui vise à récompenser financièrement les mères qui choisissent d'allaiter leur enfant jusqu’à ses six mois. Nous vous expliquons comment ils comptent procéder.

 

Le Royaume-Uni veut promouvoir l'allaitement maternel et, pour cela, une équipe de l'Université de Sheffield va introduire un test pilote qui récompensera financièrement les mères qui choisissent d'allaiter leur bébé jusqu’à ses six mois. L’essai s’appliquera concrètement aux zones à faibles revenus de Sheffield et Chesterfield (dans le centre de l'Angleterre). Dans ces régions, les mères qui accoucheront jusqu'au mois de mars 2014, et qui choisissent l'allaitement maternel, recevront des bons d'une valeur de jusqu'à 235 € pour les échanger dans des supermarchés et des magasins.

Les sages-femmes et les visiteurs de santé (une personne importante qui, au Royaume-Uni, se charge de surveiller et d’apporter son soutien aux mères au cours de la première année de leur bébé) seront chargés de vérifier que les femmes participant au projet pilote nourrissent vraiment leurs enfants exclusivement au sein pendant cette période.

 

Le docteur Clare Relton, chercheuse en santé publique et responsable du programme, a déclaré à la BBC qu'elle espère que les incitations économiques permettront la création d'une culture où « l'allaitement maternel est considéré comme la norme ». « C'est une façon de reconnaître à la fois la valeur de l'allaitement maternel pour les bébés et aussi pour les mères et la société », explique-t-elle.

Cependant, Janet Fyle, de l’Université Royale de sages-femmes, se pose de nombreuses questions à propos de l'initiative. « La décision d'allaiter ne peut pas avoir comme racine une incitation économique. Cela doit être quelque chose que la femme fait pour l'intérêt et le bien-être de son enfant », affirme-t-elle.

 

L'idée d'offrir une récompense financière vient d'autres mesures qui sont déjà mises en œuvre au Royaume-Uni. Dans le Kent, par exemple, dans le sud de l'Angleterre, les personnes obèses perçoivent une rémunération de la Sécurité Sociale, alors que dans d'autres régions, les mères à faibles revenus reçoivent des bons pour acheter des fruits et des légumes.